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Quels remèdes ?

par Adjal Lahouari

En s'inclinant à Bangui, l'équipe nationale d'Algérie est tombée de haut, alors que tout le monde pensait qu'elle reviendrait avec les trois points de la victoire. Se faire battre par un adversaire situé dans les profondeurs du classement FIFA n'est guère flatteur pour les Verts dont les nombreuses promesses claironnées à travers les médias n'ont pas été tenues.

Pis encore, non seulement les partenaires de Bougherra se sont inclinés sans réagir, ils ont mal joué. Le jeu collectif aura été quasi inexistant, et aucune complémentarité n'a été relevée entre les trois compartiments de l'équipe. L'Algérie est à présent lanterne rouge dans un groupe qu'elle devait, en principe et eu égard à son statut de mondialiste, dominer de la tête et des épaules. Et bien évidemment, chacun y va de sa propre analyse. Certains sportifs, à l'image de l'ancien sélectionneur Khalef Mahieddine, estiment «que ce n'était pas le moment de changer d'entraîneur». Le résultat de Bangui semble lui donner raison. Pour notre part, nous ferons remarquer que l'équipe de France, qui a connu une terrible mésaventure en Afrique du Sud avec la rébellion des joueurs, s'est vite remise d'aplomb malgré le changement d'entraîneur. C'est un exemple que nous devions citer. Les joueurs, habitués à la «méthode» Saâdane, ont-ils égaré leurs repères sous la férule de Benchikha, dont on dit qu'il est beaucoup plus autoritaire que son prédécesseur? Il faut dire que Benchikha n'a pas eu le temps de bien préparer l'équipe et que la malchance l'a accablé avec la défection de plusieurs titulaires et non des moindres. Sur le terrain, on a revu le même schéma tactique appliqué du temps de Saâdane, même si, au départ, la défense était en place avec quatre joueurs. Ces derniers, à divers degrés, ont failli à leurs tâches, à commencer par l'incorrigible Belhadj, auteur de la plus mauvaise prestation de sa carrière, et dont on se demande s'il est encore digne de l'E.N.

 Le milieu, également, a failli dans sa double mission qui était de constituer un premier rideau récupérateur et de relance du jeu. Quant à l'attaque, elle était ? comme du temps de Saâdane ? réduite à un seul élément, Djebour, car Ghezzal décrochait alors qu'il avait promis de mettre un terme à son inefficacité, désormais chronique. Tout comme Belhadj, Ghezzal n'est plus sélectionnable à nos yeux, et mieux vaut donner leur chance à d'autres joueurs. Les remplaçants doivent également être testés en matches amicaux, car le contexte dans lequel Ziaya et Hadj Aïssa ont été mis dans le bain n'était guère favorable pour qu'ils puissent se mettre en valeur. C'est la même appréciation pour Mesbah, tandis que Abdoun ne nous a guère convaincu même s'il carbure avec son nouveau club en Grèce.

 Alors, quelles solutions pour cette désespérante équipe nationale? Quel est l'entraîneur qu'il lui faudra, et qui est capable de lui permettre de s'exprimer de façon harmonieuse et positive? Quel est le schéma tactique le plus indiqué? Accorsi, le coach de la RCA, attendait le schéma tactique promis par Benchikha. Comme nous, il n'a rien vu de nouveau. Ou plutôt si, les joueurs ont égaré quelque part cette volonté qui leur a permis de vaincre l'ogre égyptien. Cette équipe nationale, c'est décidément la fameuse quadrature du cercle, un problème qui apparaît, pour le moment du moins, quasi insoluble. Si quelqu'un est en possession d'un remède, qu'il se manifeste?