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Un s'hour au bord de la mer

par Rachid Boutlélis

Une grande affluence, composée essentiellement de familles en quête de fraîcheur, prévaut dans le complexe Les Andalouses, depuis le début de la canicule, qui a coïncidé avec l'entame du mois de carême. La plage et les terrasses des crémeries sont prises d'assaut moins de deux heures après le f'tour par des familles, ayant pour la plupart fait le déplacement d'Oran et de ses localités limitrophes. Une ambiance particulière s'est installée aux Andalouses au cours des soirées ramadhanesques, qui se prolongent jusqu'au petit matin. Une première pour ce mois de Ramadhan, qui mérite d'être mise en exergue de par son caractère inédit. En effet, ces estivants nocturnes, qui profitent évidement de l'occasion pour faire trempette, ramènent leur repas de s'hour dans les coffres de leurs véhicules où s'offrent carrément des barbecues au bord de la mer et à la belle étoile.

 Les gérants des établissements de commerce installés sur les lieux ne s'attendaient pas à une telle aubaine. «J'avoue que j'envisageai de fermer ma crémerie durant ce mois de Ramadhan. J'ai fait appel à d'autres employés, car j'avais déjà donné congé à mon personnel. Je n'en reviens pas, les affaires marchent à merveille», a affirmé le propriétaire d'une crémerie. Les parkings sont bondés et les automobilistes retardataires font des acrobaties pour trouver une place où il leur est permis de stationner leurs voitures. Certains ont même trouvé l'astuce en réservant à l'avance leurs places dans les parkings. Faute de mieux, d'autres encore se rabattent sur les autres plages mitoyennes au complexe.

 Nombre de familles, venues de différentes autres régions du pays, ont également loué des bungalows pour y passer le mois de carême. «La canicule était prévisible pour ce début du mois de Ramadhan. Je ne vous apprends rien en vous donnant les records de température prévalant dans la région de Sidi Bel-Abbès, mon lieu de résidence. J'ai alors fait un sacrifice pour ma famille en louant un bungalow aux Andalouses», a confié un père de famille, qui ne constitue absolument pas un cas isolé et qui donnait l'impression d'être très satisfait de sa décision au même titre que sa ribambelle d'enfants.

L'ironie du sort veut que ces locataires, taxés à tort d'inconscients, aient remplacé ceux qui se sont étonnés de leur présence en restituant les clés des bungalows à la veille du mois de Ramadhan. Ils auront certainement compris lorsque la canicule s'est subitement manifestée.