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«Littoral et biodiversité en Algérie» M'hamed Kerrouche expose au TRO

par El Kébir A.

Chose rare, une exposition de photographies et de vidéos a eu lieu, au courant de cette semaine, au théâtre régional d'Oran Abdelkader-Alloula. Il s'agit d'une exposition itinérante qui a pour but de sillonner, en l'espace de quelques mois, dix wilayas du pays.

C'est M'hamed Kerrouche qui est l'auteur des œuvres exposées, œuvres qui ont principalement pour thème la biodiversité et le littoral algérien. En tout, une trentaine de photographies a été exposée dans le hall ainsi que dans le salon qui se trouve au premier étage du théâtre d'Oran. C'est samedi dernier que l'exposition a débuté, pour se clôturer dans la soirée d'hier.

 Ceux qui ont coutume de fréquenter le TRO ont pu alors apprécier la beauté à la fois féerique et sauvage des paysages algériens. Des vues imprenables qui n'ont rien à envier aux plus beaux paysages du monde. Celle de la plage de Madagh, à titre d'exemple, à Aïn Témouchent, où une sorte de falaise orne joliment la mer ; ou encore, à Chtaïbi, dans la wilaya de Annaba où on peut voir, dans une même photo, à la fois la mer, la montagne et la neige. Ou encore à Aouara, dans la corniche jijelienne, où on peut voir, derrière la côte, planté superbement un massif montagneux. Bref, la liste est longue des merveilles que compte l'Algérie, et les photographies de M'hamed Kerrouche nous le rappellent à chaque instant. La biodiversité est bien sûr de mise ; aussi, on a pu voir, à Ouargla, des flamants roses qui nous viennent essentiellement d'Europe de l'Est et du Nord, pour ne s'installer qu'en Algérie ou au Kenya. A ce propos, il est à noter qu'il s'agit d'oiseaux migrateurs, mais on a remarqué ces dernières années que, une fois la saison hivernale écoulée, au lieu de rebrousser chemin vers l'Europe, une partie de ces oiseaux s'installe carrément en Algérie. Il ne s'agit donc plus, à proprement parler, d'oiseaux migrateurs, mais sédentaires probablement. Aux scientifiques d'en rechercher la cause. On a pu aussi voir des plantes aquatiques au lac du parc d'El Kala, parc qui jouit d'un microclimat unique au monde. Pour preuve, le photographe n'a pas manqué de nous raconter la fois où des scientifique américains, en 1975, ont planté à El Kala le «Cyprichauve», arbre qui ne survit que dans le froid. A titre explicatif, dans le continent américain, il ne peut survivre que dans les Etats-Unis du Nord ou alors au Canada. Cet arbre, jusqu'à ce jour, est toujours debout à El Kala ! Les visiteurs de l'exposition ont pu aussi admirer les phoques «Macrouh» se trouvant au lac de Béjaïa, lac situé en plein centre-ville, et dont la profondeur est de 15 m ; ou encore, les goélands qui se trouvent dans l'ilot de Tigzirt ; la Tadorne de Belon, un oiseau migrateur qui s'installe aux îles Habibas.

 Gageons que ceux qui ont pris le temps de visiter cette exposition ont été époustouflés devant la beauté presque sauvage d'un tel paysage. Paysage menacé hélas par les bétonneurs. Une exposition qui met en exergue la biodiversité dans notre pays, et qu'il faut, coûte que coûte, sauvegarder. Cette exposition itinérante, qui a pour nom: «Le littoral et les zones humides en Algérie», a débuté à Béjaïa le mois de juillet dernier, pour se poursuivre à Mostaganem et à Oran. Elle est attendue aujourd'hui même à Tlemcen, ensuite à El Tarf, Annaba, Jijel, Batna, Tipaza et enfin Alger.

 Notons, par ailleurs, que M'hamed Kerrouche a été l'auteur d'un beau livre intitulé justement «Algérie, le littoral et les zones humides», livre épaulé par Amar Bou Mazmar, le directeur des zones humides au niveau de la DGF (Direction Générale des Forêts). Ce livre a été exposé à Oran, le mois d'avril dernier, à l'occasion de la réunion des 5+5.

Enfin, pour finir, notons que l'Algérie possède 1780 zones humides (chiffre du ministère de l'environnement). Et la DGF compte, quant à elle, 45 sites classés, les autres étant encore en études.