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Pénurie de pain à Constantine

par A. Mallem

Ce qu'on craignait depuis quelque temps, mais qui était tout de même annoncé par les responsables du secteur, s'est produit hier matin au niveau de plusieurs quartiers de la ville des ponts. En effet, le citoyen constantinois qui s'est rendu aux endroits habituels pour s'approvisionner en pain, a eu la désagréable surprise de constater que les étals des revendeurs de pain étaient complètement vides car, selon les déclarations des commerçants, les boulangeries n'ont pas fait les livraisons habituelles, pour la simple raison qu'ils ont baissé rideau en prenant leur congé annuel, sans crier gare.

Dans le désarroi total, des citoyens ont cherché à comprendre cette situation qui, selon leurs dires, n'augure rien de bon.

Le représentant local de la fédération des boulangers affilée à l'UGCAA, en l'occurrence M. Bouguerne, contacté pour plus d'informations, n'a fait qu'ajouter à la crainte des consommateurs en affirmant d'emblée que «chaque journée qui passe verra la pénurie du pain s'amplifier et toucher tous les quartiers. Nous allons tous fermer, y compris moi-même, parce que je compte baisser rideau demain pour ne rouvrir qu'à partir de la seconde semaine du ramadhan !», nous a déclaré textuellement ce boulanger.

Ce dernier a profité de l'occasion pour tirer, encore une fois, le signal d'alarme en décrivant la situation désastreuse des patrons boulangers «qui sont en train de fermer l'un après l'autre». La cadence des fermetures définitives s'accélère puisqu'en l'espace d'un mois seulement, 4O boulangeries ont fermé, car, selon lui, n'arrivant plus à supporter les coûts de production du pain. Les ouvriers artisans exigeant d'être payés 400 dinars le quintal de farine transformé.

«Par conséquent, ne se sentant plus engagés par le programme établi par notre organisation, 50% des boulangers de la wilaya vont sortir en congé cette semaine. Et il faut craindre que la plupart d'entre eux n'abandonnent définitivement la profession», a expliqué Bouguerne, qui termina en nous donnant rendez-vous pour la semaine prochaine. «Et vous constaterez à quel point la situation est grave !», a-t-il annoncé.