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El-Affroun: Des pneus brûlés, une route coupée et des arrestations

par Tahar Mansour

La petite localité de Bouroumi, dépendant de la commune d'El-Affroun, dans la wilaya de Blida, a connu un week-end plutôt chaud. En effet, les habitants ont bloqué la RN 4 qui traverse leur localité à l'aide de pneus en flammes, de troncs d'arbres et de toutes sortes d'objets. Les habitants ont commencé leur mouvement de protestation dans la soirée du jeudi, aux environs de 22 heures. Les autorités locales se sont rendues aussitôt sur les lieux et ont réussi à calmer les esprits vers une heure du matin. Mais ce n'était que partie remise, puisque le vendredi matin, la route était de nouveau coupée. Elle le restera jusqu'à la fin de l'après-midi, quand les forces de l'ordre sont intervenues pour libérer la route et disperser les manifestants, dont un certain nombre fut arrêté.

Les causes ayant amené à ces évènements seraient, selon les habitants rencontrés sur place, les deux décharges publiques qui se trouvent de part et d'autre de Bouroumi, l'une pour la commune de Mouzaïa et l'autre pour celle d'El-Affroun. «Chaque soir, la fumée envahit nos demeures, nos rues et nos poumons. Vous ne pouvez rien distinguer au-delà d'un mètre», ont-ils tenu à préciser.

Cette situation dure depuis des dizaines d'années et les habitants ont tout tenté pour s'en débarrasser, mais rien n'y fait. Un habitant nous déclare que le wali avait ordonné aux APC d'enterrer les détritus au lieu d'y mettre le feu, «mais personne ne l'a écouté».

En plus de cela, les citoyens se plaignent de l'état des routes non goudronnées, de l'absence d'aires de jeux pour les enfants, «obligés de jouer près de la décharge», à proximité de la voie ferré dépourvue de toute protection.

«Nous sommes oubliés de tous, nous n'avons aucun droit, même pas celui de respirer un air sain», répètent-ils à l'unisson. Plusieurs d'entre eux ont déploré le manque de tous les moyens pour leur localité, «qui est oubliée de tous malgré les promesses pour l'aménagement urbain qui nous sont faites depuis 2007", ont-ils précisé.

Enfin et malgré le calme apparent, les esprits restent surchauffés.