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Ecoles préparatoires aux grandes écoles: Détails sur deux pôles d'excellence

par Ziad Salah

La prochaine rentrée universitaire sera marquée à Oran par la création de deux établissements destinés à préparer les étudiants à l'accès aux grandes écoles. Ces établissements vont, selon les propos de Senouci Benabbou qui va diriger l'une d'entre elles, alléger la pression que connaît traditionnellement la faculté de médecine, destination des lauréats du bac ayant obtenu des moyennes allant au-delà de 13 sur 20. Autrement dit, ils constituent deux nouveaux pôles d'excellence. La première se nomme Ecole préparatoire des Sciences Economiques, Sciences Commerciales et de Gestion d'Oran. L'autre est l'Ecole Préparatoire des Sciences et Techniques d'Oran. Les deux écoles éliront domicile dans la nouvelle faculté de Médecine construite ces dernières années sur le site de l'Université Mohamed-Boudiaf (ex-USTO). Pour l'ouverture, chacune d'elles doit recevoir 300 étudiants. Ce nombre peut être révisé à la hausse selon la demande. La première condition d'accès à ces deux établissements est l'obtention d'une moyenne supérieure à 13/20 aux épreuves du baccalauréat. On nous indique que les pré inscriptions sont déjà en cours. On nous précise également que les étudiants retenus passeront un concours au bout de deux ans d'études. La réussite au concours permet l'accès à la HEC (Haute Ecole de Commerce), à l'INC (Institut Supérieur de Commerce) et à l'ENSSEP (ex-institut de planification et de statistiques). Concernant les scientifiques et les technologues, ils auront à choisir entre l'Ecole Polytechnique d'Alger ou l'ENTP (Ecole Nationale des Travaux Publics) à Alger ou l'ENH (Ecole Nationale de l'Hydraulique) ou l'ENM (Ecole Nationale des Mines). Autrement dit, des établissements au nom prestigieux qui ne figuraient même pas sur les catalogues et dépliants du ministère de l'Enseignement supérieur. On nous affirme que le principe de doubler est totalement écarté dans ces deux écoles préparatoires. Cependant, les étudiants qui ne réussiront pas aux épreuves du concours peuvent soit refaire le concours une seconde fois soit être versés dans l'enseignement que dispense l'université.

Mais les deux responsables de ces écoles à Oran évoquent, dès à présent, la question de l'encadrement, jugée la clef de réussite de ces nouveaux établissements. Ils affirment qu'ils bénéficient du soutien du recteur de l'université d'Es Senia pour pouvoir «ramener» des «enseignants intéressants et intéressés par la réussite de cette entreprise». D'ailleurs, on laisse entendre que le ministère de tutelle réfléchit à un statut spécifique des enseignants qui exerceront dans ces établissements. Concernant les programmes de l'Ecole préparatoire aux écoles de commerce et d'économie, les enseignements durant les quatre semestres seront divisés en quatre ensembles. L'ensemble Maths, partagé entre l'algèbre linéaire, l'analyse mathématique et les probabilités, aura la part du lion avec 9 heures par semaine. Celui des langues, divisé entre le Français et l'Anglais, prendra 8 des 30 heures de l'ensemble du volume horaire hebdomadaire. L'ensemble Economie et Techniques de gestion prendra 7 heures et l'ensemble Culture Générale, divisé entre la philosophie, les fondements du droit et l'informatique, bénéficiera de 6 heures d'enseignement par semaine. A partir du troisième semestre, l'enseignement de la philosophie cédera la place à l'introduction aux sciences sociales. De même, la Géographie Economique se substituera à la discipline de Fondements de Droit. On relèvera de ce tableau la place accordée aux langues internationales, notamment l'Anglais, dans ces écoles destinées à fabriquer des élites. Il faut souligner que l'enjeu actuellement est la relève du défi des ressources humaines auquel font face l'économie et l'administration algérienne.