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Un an de prison et des relaxes dans une affaire de soutien au terrorisme

par M. Abdelyakine

Ils étaient sept individus à comparaître devant le tribunal criminel près la cour de Constantine hier matin. Trois d'entre eux, à savoir G. Saïd, K. Kaïs et Z. Soufiane, devaient répondre de l'accusation de soutien au terrorisme et les quatre autres, en l'occurrence K. Mohamed Salah, K. Khaled, Y. Abdeklmoumen et M. Soufiane, pour non dénonciation.

 Les faits, selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, remontent au 7 octobre 2009, lorsque le dénommé G. Fareh a été pris à partie par un groupe de bergers de la localité de B'ira dans la commune de Aïn Oulmen dans la wilaya de Sétif, qui l'ont pris pour un voleur. Or ce dernier était un terroriste notoire qui activait dans la région et qui était activement recherché par les services de sécurité. Pour dissuader les bergers, le terroriste a actionné une grenade qu'il portait sur lui mais l'explosion de l'engin le blessa grièvement au niveau des jambes. Alertés, les éléments de la gendarmerie nationale l'évacuèrent à l'hôpital. Durant l'enquête préliminaire, il fera part aux gendarmes qui l'interrogeaient qu'il a rejoint le groupe terroriste durant l'année 2004, juste après son retour d'Irak et d'ajouter qu'il était en contact régulier avec sa famille, en l'occurrence son père G. Saïd, ainsi qu'avec l'ensemble des autres accusés. Deux jours plus tard, soit le 09 octobre 2009, six des personnes citées seront appréhendées. L'accusé M. Soufiane sera, quant à lui, arrêté un peu plus tard. Durant l'audience, G. Saïd, le père du terroriste, rejeta en bloc les accusations portées à son encontre mais reconnut néanmoins qu'il a pu voir son fils en compagnie de son coaccusé K. Kaïs, et soutenu que, durant cette entrevue, il a essayé de convaincre son fils de se rendre pour bénéficier des dispositions de loi sur la réconciliation nationale, mais sans résultat. Les autres accusés appelés à leur tour à la barre ont également nié les faits qui leur sont reprochés et chacun d'eux a apporté sa propre version des faits. Les témoins n'ont pas été d'un grand secours pour un nouvel éclairage durant ce procès. Dans son intervention, le procureur de la République a requis 10 ans de prison assortis d'une amende de 500.000 dinars pour chacun des accusés G. Saïd, K. Kaïs et Z. Soufiane et 5 ans de prison assortis d'une amende de 50.000 DA pour les quatre derniers accusés. La défense, composée de 10 avocats, a plaidé les circonstances atténuantes si ce n'est la relaxe pure et simple de ses mandants, arguant le fait qu'aucune preuve tangible impliquant ses clients n'existe dans le dossier. Après les délibérations, le verdict a été de un an de prison pour les accusés G Saïd et K Kaïs. Les cinq autres prévenus ont bénéficié de la relaxe.