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Sidi Bel-Abbès: Le service des mariages cherche une adresse

par M. Kadiri

Si tout récemment, il a été décidé de réhabiliter les deux cimetières musulmans de la ville, ce n'est nullement une prouesse, ni un grand acquis car cela fait partie des missions de la commune, surtout au vu de l'état dégradant des sites en question. Ainsi un peu tardivement, nos morts ont eu ce droit de regard où un montant de (2) deux milliards a été alloué pour la dite réhabilitation? Mais l'un des paradoxes relevés par des dizaines de belabesiens et hôtes de la ville et confirmé par nos soins est celui de l'actuel service des mariages où les fonctionnaires de service ne sont pour rien. Ledit service où les couples d'ici et d'ailleurs voire les futurs mariés sont tenus par l'usage réglementaire de passer en présence de leurs parents et de deux témoins a pour cadre actuellement une ancienne garderie d'enfants, mitoyenne avec le lycée El-Haouès, dans l'avenue Khemisti M. Honteux, dégradant, révoltant, indigne de l'ex- petit Paris des Justrabo, feu Hassani, Djellouli, Ouhibi? est le cadre offert à ce prestigieux service où l'on est accueilli par des odeurs nauséabondes, de toilettes bouchées, de chaises cassées et insuffisantes proposées aux administrés de la ville, à leurs gendres parfois venant de loin? mais relèvent vite sur les lieux que cette réputation surfaite d'une «ville propre», «bien gérée», malgré la chaleur et l'hospitalité des habitants, notamment les autochtones qui ne sont pour rien dans ces tristes décors qui n'honorent pas la capitale des Béni-Ameurs. Notons que le service suscité s'occupant de ces actes cérémonieux bien particuliers dans la vie de ces nouvelles familles, leurs proches et nouveaux parents, dans l'enceinte même de la mairie actuelle, une salle bien équipée agréable et fonctionnelle a longtemps fait office pour la pérennité de l'acte de ceux qui accédèrent, même durant la colonisation, les couples traversaient le boulevard principal et se dirigeaient, vers l'ex-église catholique d'en face. Ainsi, durant plus d'un siècle et demi, les mariés étaient ravis de prendre d'assaut leur mairie, le sourire aux lèvres, accompagnés de youyous stridents, de poses photos souvenirs. Et c'est presque en catimini et dans des conditions désastreuses que se poursuit cette besogne? Pourtant des architectes de la ville ont participé à un concours portant sur la future maison de l'état civil, ils ont mis toute leur énergie, leur savoir-faire pour soigner l'image encore ternie d'une cité où il faisait bon de vivre.