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Transport urbain: Le clandestin fait sa loi

par Rachid Boutlélis

En dépit des mesures répressives nouvellement consignées dans le code de la route, l'anarchie caractérise grandement le secteur du transport dans la capitale de l'Ouest. Cet état de fait est hautement illustratif à travers la multitude de véhicules de transport public qui activent de manière ostentatoire dans l'illégalité. De vieux fourgons aménagés pour la circonstance concurrencent les autobus sur pratiquement tous les itinéraires, et ce au vu et au su de tout un chacun. «Comment ces transporteurs clandestins, qui ne respectent par les règles du code de la route, parviennent-ils à passer inaperçus», a confié le propriétaire d'un bus assurant la navette entre le centre-ville et le quartier d'El Barki.

Notre interlocuteur dénonce ce qu'il qualifie de «concurrence déloyale imposée par des fourgons activant dans l'illégalité et en toute impunité», avant de renchérir : «Tout le monde sait qu'il existe un arrêt de bus réservé essentiellement aux clandestins au niveau du boulevard Adda Benaouda, dans le quartier Plateau.

Quelques mois auparavant, un accident mortel a été provoqué par l'un de ces véhicules de transport clandestin mais, malheureusement, aucune véritable opération d'assainissement n'a été entreprise». Le même constat flagrant est établi sur la navette Oran-El Hassi. Les transporteurs clandestins disposent d'une station «terminus» au niveau du lieudit «Tir au Pistolet», non loin de la direction des impôts.

Au fil du temps, l'usager qui regagne son domicile en fin de journée ne semble plus accorder d'importance à cette infraction. Dans la plupart des cas, il se dit même être satisfait de cette situation.

«Du moment que les responsables concernés n'ont pas daigné résoudre le problème, je ne vois pas pourquoi ils empêcheraient ces transporteurs clandestins d'activer. Car eux, au moins, ont eu l'intelligence de combler ce vide en nous assurant le transport», a expliqué un père de famille demeurant dans une localité du littoral ouest. «En fin d'après-midi, hiver comme été, hormis les clandestins, rares sont les véhicules assurant le transport vers mon lieu de résidence. Pour un smicard, ce n'est pas évident, mais je n'ai pas le choix.

C'est cet état de fait qui devrait constituer la priorité des débats lors des conclaves regroupant les autorités locales », a-t-il ajouté avec une pointe de dépit. Faisant fi des règles édictées par le code de la route, les véhicules de transport clandestin, toutes catégories, sillonnent, à tombeau ouvert, les routes de la cité de Sidi El Houari. Ils exploitent ainsi l'anarchie qui va crescendo, prévalant malheureusement dans le secteur du transport, au grand dam des usagers.