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Saâdane-Raouraoua: ou l'entente de façade

par Kamel Mohamed

La désignation d'un nouvel entraîneur à la tête de l'équipe nationale continue de faire la une de l'actualité sportive, près

de deux semaines après l'élimination de l'équipe en Coupe du monde et à moins d'un mois de son premier match amical. C'est dire que la situation de l'équipe demeure toujours ambiguë et en l'absence d'information officielle, les rumeurs vont bon train concernant le staff technique. Après que plusieurs noms eurent été cités, c'est celui de Saâdane qui revient le plus souvent, les plus hautes instances de l'Etat semblent refuser la venue d'un entraîneur étranger. C'est ainsi que la FAF s'est retrouvée contrainte de solliciter de nouveau Saâdane. Ce dernier n'est pas contre l'idée de reprendre du service ou plutôt de continuer sa mission, mais il a exigé que son image soit réhabilitée auprès des Algériens.

Selon des proches de Saâdane, «des parties de la FAF ont vite tenté de ternir son image après la Coupe du monde, le but recherché étant de ne pas le revoir en sélection». Cette campagne a amené Saâdane à exiger de la FAF de faire le bilan chiffré du parcours de l'équipe nationale depuis le début des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010. Ce bilan qui doit être fait par la FAF afin de réhabiliter Saâdane «que l'on a voulu diaboliser», ajoute-t-on auprès du staff technique, soulignant qu'«ils savent d'où provient et qui orchestre cette campagne envers Saâdane».

 Mais à la FAF, la reconduction de Saâdane ne sera pas un «simple renouvellement du contrat», explique-t-on. Il ne sera plus question de «participation honorable», mais il sera exigé de l'entraîneur national de «remporter la CAN-2012». L'équipe nationale est mondialiste et devient ainsi l'équipe à battre. Elle ne bénéficie plus de l'effet surprise, souligne-t-on à la FAF qui a placé la barre très haut. La fédération entend aussi imposer des adjoints «dignes de ce nom» à Saâdane afin qu'il y ait un véritable staff technique, ajoute-t-on.Toutefois, selon les proches de Saâdane, ce dernier souhaite davantage «d'autonomie» dans la gestion de l'équipe, faisant observer que de par le monde c'est toujours l'entraîneur en chef qui choisit ses adjoints. «On tente d'exercer une forte pression sur Saâdane afin que le refus de prendre en main l'équipe nationale émane de lui», ajoutent encore les proches du coach national, relevant que «Saâdane sort fatigué du Mondial et ne peut plus supporter d'autres pressions».

 En ce sens, chacune des parties, Saâdane et la FAF, campe sur sa position donnant ainsi l'image d'une entente de façade ayant prévalu dans les rapports Saâdane-Raouraoua aussi bien durant la CAN que le Mondial-2010. En somme, les deux parties semblent être sous une forte pression, dans la mesure où il serait demandé à Saâdane de rester comme il serait demandé à Raouraoua de reconduire l'entraîneur ayant qualifié l'équipe nationale au Mondial après 24 ans de disette. Le plus difficile est à venir dans la mesure où l'après-Mondial s'annonce déjà difficile à gérer et à assumer.