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Jardins de la Cathédrale: Une véritable plaie au centre-ville

par Rachid Boutlélis

En dépit d'une opération coup de poing menée récemment par les éléments des services de police, les jardins ceinturant la cathédrale «Le Sacré Cœur» continuent à constituer le lieu de prédilection favori de la prostitution et de la délinquance.

Des individus, des deux sexes, au louche acabit y ont même carrément élu domicile en construisant des baraques. Joyau de l'architecture contemporaine, la cathédrale «Le Sacré Cœur», dont les travaux de construction ont débuté en 1903 avant d'être suspendus en 1913 pour des contraintes techniques et reprendre deux années plus tard pour s'achever finalement en 1928, ne fait, malheureusement, plus la fierté des Oranais.

Trônant majestueusement au milieu de la place Jeanne d'Arc, en plein cœur de la ville d'Oran, cet ex-lieu de culte, inauguré en 1930 à l'occasion du centenaire de la colonisation française, a été transformé en bibliothèque régionale en 1984, puis en bibliothèque communale en 1996. Les altercations opposant les intrus, des délinquants, des ivrognes et des prostituées, qui ont en fait leur lieu privilégié de rencontres et de beuveries, constituent désormais l'essentiel de l'ambiance pour les habitants demeurant dans les alentours immédiats. La rue Ali Boumendjel (ex-rue des Lois), longeant la façade Est de cette prestigieuse architecture et la médiathèque attenante, qui a été inaugurée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en juillet 1999, est devenue un véritable coupe-gorge. «Je me suis trouvé dans l'obligation de condamner toutes mes fenêtres donnant sur la rue des Lois. Je veux éviter à mes enfants d'assister à des actes contre nature ou d'être les spectateurs d'autres scènes vulgaires et ostentatoires, qui se déroulent dans ces jardins », s'est insurgé un père de famille. Cette ruelle, véritable urinoir à ciel ouvert, détient un lugubre palmarès avec trois crimes crapuleux perpétrés en l'espace de cinq ans et une longue série d'agressions avec violence, qui ne cesse d'aller crescendo.

 Malgré ce flagrant constat, qui suscite la consternation du visiteur, et les multiples requêtes adressées aux autorités locales par les habitants et les commerçants de ladite rue et ses alentours immédiats, aucune action n'a été entreprise pour procéder à la réhabilitation de ce patrimoine historique. Un projet de restauration à l'état embryonnaire tarde toujours à voir le jour et ne semble pas encore avoir été inscrit dans le calendrier des priorités de la ville.