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ArcelorMittal Annaba : La grève maintenue

par A. Ouelaâ

Une conférence de presse a été animée hier samedi au siège du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal par le SG Smaïn Kouadria, en présence du collectif du syndicat représentant tous les ateliers de l'usine.

 Kouadria évoquera l'évolution de la situation à la suite du préavis de grève, ponctué depuis son lancement par une succession d'évènements et notamment sa convocation par le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement mercredi dernier, ainsi que la réunion tenue dans l'après-midi du jeudi avec le wali de Annaba et deux membres de la centrale UGTA, Rachid Aït Ali et Telli, chargés des conflits.

 Selon Koudria, les émissaires de Sidi Saïd ont été convaincus de la justesse de la démarche du syndicat d'entreprise, au demeurant fondés et légaux, tout en apportant leur soutien.

 Du côté de la direction de l'entreprise, déclare le SG du syndicat, l'on tergiverse et l'on temporise et le DG «n'a aucun pouvoir sur le cours des choses et reçoit les directives de Luxembourg, siège du géant mondial de l'acier».

 S'agissant de l'augmentation des salaires de 25% au mois de juillet passé, il précisera qu'elle date de 2007 et que c'est juste un crédit.

Abordant la situation de l'usine en 2009, Kouadria dira que le bilan est positif en tous points de vue et ce grâce à la mobilisation et à la motivation des travailleurs qui sont à l'origine d'une augmentation de la production et de la productivité et d'une baisse des dépenses de 55%.

 Par ailleurs, estime le SG du syndicat d'ArcelorMittal, ce partenariat est crédité d'un bilan négatif puisqu'aucun investissement notable ou recrutement n'est venu améliorer les installations pour augmenter encore plus la production.

 En ce sens, le prochain plan quinquennal aura besoin de 5 millions de tonnes de produits sidérurgiques chaque année et le pays continuera d'importer une bonne partie de ses besoins. Le SG a aussi dénoncé l'inspecteur du travail chargé du dossier de la grève qu'il a accusé d'«être de connivence avec la direction».

 Enfin, tout en évoquant les péripéties de ce conflit qui a débouché sur la suspension des négociations, le SG dira que le partenaire cherche à gagner du temps, faisant fi des lois de la République. Mais dans le cas d'un engagement concret de sa part, l'on surseoira à la grève qui aura lieu dès cinq heures du matin le 21 juin prochain.

 Pour rappel, la direction générale du complexe avait qualifié, il y a quelques jours, cette grève «d'illégale» et a indiqué hier que les journées non travaillées «ne seront pas payées».