Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Football-Nationale Une: Des hauts et des bas

par M. Benboua

Le championnat d'Algérie de football de première division, saison 2009-2010, a livré son verdict final, avec la consécration du MC Alger pour la 7ème fois de son histoire, mais aussi en révélant les équipes qui se sont distinguées, celles qui ont confirmé leur statut, mais aussi celles qui ont complètement raté leur saison.

Cependant, le suspense est resté entier jusqu'à l'ultime étape, aussi bien pour la course au titre que la lutte pour le maintien, qui avaient pratiquement mobilisé l'attention des milieux sportifs. Le CAB, le MSPB et le NAHD évolueront, ainsi en a décidé un parcours irrégulier de ces clubs lors d'une saison catastrophique, en seconde division. L'édition 2009-2010 restera à jamais comme étant l'une des plus disputée et moins contestée, depuis l'instauration en 1964 du premier championnat d'Algérie. Il faut dire que la présence d'un grand homme à la tête de la FAF, en la personne de Mohamed Raouraoua, a ainsi marqué le début d'une nouvelle ère pour le football dans notre pays, avec comme principal acquis, la qualification de l'Algérie en phase finale de la Coupe du Monde 2010, après 24 ans de disette. Pour ce qui est du championnat, les observateurs sont unanimes pour dire que le niveau de la compétition a été plus ou moins à la hauteur des attentes.

- Le MCA, l'ESS et la JSK, ces habitués

Le vieux club algérois, onze ans après son dernier titre de champion, a clairement affiché en début de saison ses prétentions de jouer les premiers rôles et de ne pas se contenter de celui d'outsider. En dépit du changement enregistré au niveau de la barre technique avec le départ du Français Alain Michel et l'arrivée de son compatriote François Bracci, l'objectif du MCA est resté le même comme l'a affiché le président des «Vert et Rouge», Sadek Amrous, à moult reprises: «Préserver la même ambition et la place de leader jusqu'au bout». Avec un effectif composé majoritairement de jeunes joueurs, le MCA est parvenu à s'installer en tête, réussissant à atteindre l'objectif assigné en début de saison. Désormais, les responsables du club devront s'atteler à préparer la saison prochaine pour faire bonne figure, notamment lors de la prochaine édition de la Ligue des champions d'Afrique. Pour sa part, le champion sortant, l'ES Sétif, est revenu peu à peu à son standing de favori après un début de saison difficile, marqué par le limogeage de l'entraîneur Rachid Belhout, suivi peu après de celui de Ali Mechiche, suite à la défaite face au stade malien en finale de la Coupe de CAF. Noureddine Zekri, un technicien algérien venu d'Italie, a bien assuré la responsabilité de la barre technique de l'ESS. Les Sétifiens se sont contentés de la seconde place, mais ils se sont adjugés, en revanche, le trophée de la Coupe d'Algérie. L'autre grosse cylindrée de l'élite, la JSK, n'a pas dérogé à la règle, retrouvant progressivement ses sensations en terminant le parcours à la troisième place. Son succès décroché lors de la dernière journée dans l'antre du CAB (0-1) a permis aux hommes du Suisse Geiger de se positionner idéalement pour disputer une compétition africaine.

- L'USMH, la surprise

Le maintien de Boualem Charef aux commandes de l'USMH s'est avéré fructueux, lui qui avait fait ses preuves avec les équipes en quête de confirmation. Sans nul doute, la surprise de ce championnat est incontestablement cette équipe de l'USM Harrach qui a réussi à bousculer la hiérarchie en occupant une place très honorable. Les Harrachis ont réalisé jusque-là leur meilleur parcours depuis plusieurs saisons. Menés par leurs deux fers de lance, Hanister et Djabou, ils ont séduit les sportifs algériens. L'USM Harrach, une vieille école de football, a été tout simplement époustouflante de régularité, ratant d'un cheveu la troisième place, qualificative pour une compétition continentale. Mais le casse-tête majeur pour les dirigeants de l'USMH sera de conserver l'ossature, puisque ses joueurs sont les plus convoités sur le marché des transferts.

- La JSMB, un outsider avéré

Dans le registre des équipes qui ont bien tenu la route, on citera la JSMB qui a affiché un visage séduisant même si elle a quelque peu raté son entame. La JSM Béjaïa, qui se morfondait au bas du classement à l'entame de la saison, a retrouvé des couleurs depuis le retour de l'ancien international Djamel Menad à la barre technique, jouant parfaitement son rôle d'habituel outsider du championnat. Une série de dix matches sans défaite et une remontée spectaculaire de la dernière à la 6ème position à l'issue d'un parcours régulier pour les enfants de Yemma Gouraya, ce qui est de bon augure pour la saison prochaine.

- Les déceptions

Beaucoup de clubs ont raté leur saison lors de l'exercice. Mais, de l'avis des spécialistes, la plus grosse déception est venue du MCO et de l'USMB, auteurs d'un ratage monumental cette saison. A un degré moindre, l'USMAn, le CRB et le CABBA ont également déçu leurs supporters. Même constat pour le CAB, le MSPB et le NAHD qui ont fait leurs adieux à l'élite, ne réussissant pas à relancer la machine, grippée depuis des années. Par ailleurs, les parcours en dents de scie réalisés par l'ASO, le MCEE et l'ASK auraient pu coûter cher à ces équipes. Heureusement pour eux, ils se sont ressaisis dans le sprint final, en remportant des matches importants, synonymes de maintien. En revanche, certaines équipes ont réussi tant bien que mal à afficher leurs ambitions cette saison, à l'image du WAT de l'USMA qui se sont accrochés jusqu'au bout, ne baissant les bras que lors des dernières journées. Les dirigeants widadis et usmistes n'ont pas réussi à hisser leurs équipes au-devant de la scène malgré la richesse de leurs effectifs.

- La valse des entraîneurs encore et toujours

A l'instar de la précédente édition, l'instabilité au niveau de la barre technique a pris des proportions inquiétantes cette saison. Quinze des dix-huit clubs engagés en championnat d'Algérie de Division Une ont changé d'entraîneur au moins une fois avec, en tête, le CABBA (Khezzar-Henkouche-Iaïche-Azziz Abbès), le MSPB (Rouabah-Henkouche-Nechma-Latrèche) et le NAHD (Bouzidi-Biskri-Boudjaârane-Mihoubi), qui détiennent le triste record en matière d'instabilité avec 4 techniciens. Seuls l'USMAn (Abdelkader Amrani), l'USMH (Boualem Charef) et le WAT (Boualki Fouad) ont terminé la compétition avec le même entraîneur. Au total, 44 entraîneurs ont été «consommés» par les 18 clubs de l'élite. Un bilan très lourd pour les techniciens algériens et à leur tête Mohamed Henkouche qui a débuté avec le CRB pour opter ensuite pour le CABBA et le MSPB avant de revenir au CRB, dans un laps de temps record.

- L'arbitrage, ce brin de satisfaction

Contrairement à la saison écoulée, l'arbitrage n'a pas été le traditionnel accusé aux yeux des dirigeants et entraîneurs des équipes vaincues. Moins contesté, l'homme en noir s'est distingué de par ses bonnes décisions et la manière avec laquelle ont été dirigées la majorité des rencontres importantes. Il faut dire que les dernières règles édictées par la FAF ainsi que les mesures prises par la Commission nationale d'arbitrage, qui n'a pas hésité à sanctionner les défaillants, ont réussi à assainir quelque peu la situation. Par ailleurs, plusieurs jeunes arbitres qui ont été lancés dans le bain ont également donné satisfaction, ce qui est de bon augure pour l'arbitrage en Algérie.

- Dziri Billel raccroche les crampons

Une icône du football algérien a pris sa retraite après une riche carrière et de loyaux services rendus à l'USMA et à l'Equipe Nationale. Il s'agit de Dziri Billel, un homme que tout le monde apprécie et un athlète hors commun, qui a marqué de fort belle manière son parcours au sein de l'USMA. D'aucuns estiment que Billel a encore du jus à revendre au-delà de ses 38 ans. Lors de ses 93 sélections en équipe nationale, il a inscrit 9 buts. C'est face au NAHD, son club formateur, que Dziri Billel a mis un terme à sa carrière (33e J).

- Régression de la violence

Si la saison 2008-2009 a été marquée par un grand nombre de matches à huis clos infligés par la LNF, cette saison ne risque pas d'être citée dans les tristes annales de la violence. La raison? Elle est toute simple: de l'avis des spécialistes, c'est le parcours héroïque de l'équipe nationale en éliminatoires jumelées CM et CAN 2010, qui a quelque peu freiné l'enthousiasme démesuré que portaient un grand nombre de «jeunes» supporters au championnat national et qui, souvent, a dépassé les limites du fair-play. Il faut dire que la violence dans les enceintes sportives a été rarement signalée, puisque les fans de la balle ronde ont tout simplement boudé les stades, et ce même lors des grands chocs et derbies, ne s'intéressant qu'à l'EN et les performances des camarades de Ziani. Espérons donc que ce soit un bon début pour éradiquer définitivement ce fléau de nos stades.