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Les pêcheurs veulent plus d'avantages

par M. Aziza

De l'année 2000 à 2009, 12 milliards de dinars ont été consommés pour la relance et le soutien du secteur de la pêche, et ce, à travers la concrétisation de 582 projets. Les armateurs et les patrons de pêche ayant participé, hier, à la journée de sensibilisation sur la sécurité et la santé des gens de mer, tenue hier à Alger, ont reconnu que de grands efforts ont été consentis dans ce secteur mais, paradoxalement, les marins-pêcheurs continuent à faire face à des situations difficiles.

 «90 % des patrons de pêche, notamment les petits investisseurs n'arrivent pas à honorer leurs dettes auprès des banques, et ce, de Ghazaouet jusqu'a Annaba», a affirmé un patron de pêche, en marge de la journée de sensibilisation. Il a expliqué que les marins-pêcheurs souffrent de la faiblesse des recettes « parfois les marins ne pêchent pas pendant une semaine ou plus, en raison du mauvais temps», a-t-il expliqué «et nous subissons réellement les effets de ces pertes sur nos ressources», a-t-il affirmé. D'autres sont allés faire la comparaison entre le secteur de l'agriculture et celui de la pêche. Ils ont estimé que les pouvoirs publics donnent plus d'avantages au secteur de l'agriculture qu'à celui de la pêche, pourtant, disent-ils, le métier de pêche est plus dangereux que celui de l'agriculture. Ils demandent des pouvoirs publics des mesures incitatives pour aider les petits investisseurs à promouvoir une bonne production. « Qu'ils nous réduisent les taux d'intérêts auprès des banques pour l'acquisition du matériel et des accessoires de la pêche », ont indiqué des pêcheurs. D'autres ont exigé le rééchelonnement du remboursement des crédits entre 10 et 15 ans, au lieu de 6 ans plus une année de différé, comme c'est le cas aujourd'hui. Enfin, les marins-pêcheurs réclament un fonds de garantie qui soutiendra les pêcheurs en cas de perte. Le chargé des investissements au niveau du ministère de la Pêche, Rabhi Khaled, a reconnu que le secteur de la pêche est dépourvu de fond de garantie mais, a-t-il souligné, l'idée de fixer un prix minimum de garantie en cas de surproduction, afin d'éviter de grandes pertes aux pêcheurs est déjà posée.

Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Ismail Mimoun, lors de son allocution d'ouverture, a rappelé les réformes qui ont été menées dans son secteur, visant essentiellement l'amélioration des conditions de travail des marins-pêcheurs. Il dira que depuis 2000, le secteur a été organisé, notamment après la création de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture, donnant ainsi un cadre juridique à la profession conformément aux normes internationales du travail. Le ministre a affirmé que les lois régissant la profession de pêcheur garantissent les heures de repos, l'âge minimum pour travailler à bord d'un navire, l'examen médical, les accords d'engagement des pêcheurs, le recrutement, le paiement, les soins médicaux en mer, la sécurité et la santé au travail, la protection sociale et protection en cas de maladie, lésion ou décès liés au travail.

Le ministre a également souligné que son département s'est basé sur la formation et la qualification du personnel pour développer le secteur et pour garantir un meilleur cadre de travail au pêcheur. Il a précisé que les 750 places pédagogiques disponibles en 2000 dans le secteur sont passées à près de 3.500 en 2008, avec la formation, à juin 2009, de 19 356 diplômés dans les différentes disciplines «pont, machines, aquaculture». Enfin, pour ce qui est des accidents de travail, le directeur général de la Chambre de la pêche, M. Rahmani, a déclaré qu'il n'y a pas de statistiques sur la question, précisant que des recommandations ont été faites pour recenser chaque année le nombre et le type d'accidents dans le secteur.