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Le dossier attend l'aval du gouvernement et du ParlementVers une augmentation du prix du gasoil

par Yazid Alilat

Les prix à la pompe des produits pétroliers devront être revus à la hausse, particulièrement le gasoil, un produit «coûteux et polluant», a annoncé lundi sur les ondes de la radio nationale M. Cherouati Nouredine, président de l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH).

 Le gasoil, importé en partie par l'Algérie, est au-devant des inquiétudes du groupe Sonatrach, qui voudrait, selon des responsables au ministère de l'Energie, limiter son importation et son utilisation en Algérie. Et, pour rendre cette proposition plus concrète, les prix à la pompe du gasoil devraient être majorés de 10 PC, a précisé M. Cherouati pour, selon lui, stopper la consommation par les automobilistes algériens de ce produit. Des propositions de limitation ou d'arrêt des importations de véhicules au diesel sont même prêtes à être soumises au gouvernement. Nous n'en sommes pas là, et pour le moment et selon M. Cherouati, l'Autorité de régulation des hydrocarbures devrait proposer une hausse annuelle du prix du gasoil de 10 %. La hausse sera en moyenne de 10 % par an pendant 10 ans», précise M. Cherouati, qui a indiqué que cette vision à court terme devrait rendre le prix du litre du gasoil à 45 dinars à l'horizon 2019.

 M. Cherouati précise en outre que cette hausse devrait toucher tous les produits pétroliers, à l'exception du GPL-carburant (GPLC). Pour M. Cherouati, le gasoil devrait connaître inéluctablement une hausse des prix à la pompe, d'autant que, a t-il précisé, il n'y a pas eu de hausse des prix à la pompe des produits pétroliers depuis 2005, «alors que le SNMG a été relevé, depuis cette date, à deux reprises». En outre, il estime que cette augmentation proposée pour le relèvement des prix à la pompe des produits d'hydrocarbures, dont le gasoil, est dictée par le souci de mettre en adéquation les prix de ces produits avec le rythme annuel de l'inflation en Algérie. En clair, M. Cherouati estime que vu le volume important des investissements en amont de Sonatrach, il est devenu impératif de relever les prix à la pompe des produits pétroliers, essence et gasoil en premier lieu, deux produits largement utilisés par les automobilistes algériens, contrairement au GPLC. Inchangé depuis 2005, le prix à la pompe du gasoil est de 13,70 dinars le litre, et, selon la proposition de l'Autorité de régulation des hydrocarbures, est en passe d'être revu à la hausse. Le dossier devra cependant être soumis au gouvernement avant de passer au Parlement pour adoption, amendement ou carrément être rejeté, comme les propositions de hausse des tarifs de l'électricité. Un dossier bien chaud autant pour le gouvernement qu'encombrant pour les parlementaires, au moment où l'inflation a dépassé les 5 PC au cours du dernier trimestre, alors que les prix des produits alimentaires sont passés à plus de 8 PC. La discussion sur cette proposition risque d'être chaude, autant au sein de l'exécutif qu'ensuite au sein du Parlement. L'annonce de cette proposition de relèvement des prix des produits pétroliers intervient à moins de deux semaines de l'adoption de la loi de finances 2010, qui reprend grosso modo les dispositions de la LFC 2009, dont le gel des crédits à la consommation pour les voitures notamment. En outre, selon les dispositions du projet de loi de finances 2010, la croissance sera moindre (autour de 3,2 PC) par rapport à celle de 2009.

 Tous les ingrédients en fait pour rendre le paysage économique national encore plus morose avec des augmentations à la chaîne pour des ménages qui ne devront pas se réjouir longtemps de la hausse du SNMG.