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«Monétique et informatique bancaire»: Le paiement sur Internet des billets d'Air Algérie en janvier 2010

par Mohamed Mehdi

En janvier 2010, il sera désormais possible de procéder au paiement sur Internet des billets d'Air Algérie.

C'est ce qu'a annoncé Mme Newel Benkritly, DGA de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (SATIM), lors de la rencontre d'affaires «Monétique et informatique bancaire», organisée hier, à l'hôtel El Djazaïr, par la Mission économique -UBIFRANCE près l'Ambassade de France en Algérie, en collaboration avec la SATIM, Algérie Poste et le ministère des Postes et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC).

 Selon Mme Benkritly, le projet de la compagnie aérienne nationale est en voie de finalisation. Il fait l'objet de tests. Les détenteurs de la carte interbancaire CIB pourront ainsi réserver et effectuer le e-paiement (paiement électronique) sur le site Web d'Air Algérie. Un code confidentiel leur sera attribué pour valider la transaction. Toujours dans le cadre du e-paiement, la DGA de SATIM a également annoncé un second projet, qui verra le jour un peu plus tard en 2010. Il s'agit du paiement des factures et du rechargement électronique que va lancer l'opérateur de téléphonie mobile Orascom (Djezzy). Autres projets annoncés, le «péage sur autoroute au moyen d'une carte avec ou sans contact» et le «paiement par cartes des transports (métro, tramway)».

 Malgré son caractère «prioritaire», l'introduction des technologies de l'information dans le secteur bancaire avance à petits pas. La plupart des interventions de représentants d'institutions algériennes, dont celle du MPTIC et du ministère des Finances, ont été axées sur le parcours réalisé depuis quelques années en matière de télécompensation, de réseautage des banques, de guichets de paiement et de formation des ressources humaines. Il reste que la réforme du secteur bancaire restera invisible pour le commun des usagers en l'absence de services «e-banking» et de «e-commerce» qui restent au stade des objectifs. Parmi les chiffres fournis hier par la représentante de la SATIM, depuis le lancement de la carte interbancaire, il est fait état de l'existence de quelque 500.000 cartes, 1.200 distributeurs automatiques de billets (DAB) et guichets automatiques bancaires (GAB) et près de 3.000 terminaux de paiement électronique (TPE) installés principalement auprès des hôtels, pharmacies, restaurants et commerces. A ce jour, ont été enregistrées quelque 3 millions de transactions «plus orientées retrait que paiement». Ce qui est très modeste. «Les principales contraintes dans le développement de la monétique» (en Algérie) sont la «faiblesse de la bancarisation» (importante circulation du cash), réticence des commerçants à déclarer la totalité de leurs chiffres d'affaires, «méconnaissance (des usagers) de l'utilisation de la carte», des «expériences négatives au démarrage (problèmes télécom, méconnaissance du plafond, perte/vol...)» et le «manque de communication» en direction des utilisateurs et des commerçants. La stratégie de la SATIM prévoit de passer à 1 million de cartes d'ici la fin 2010, et démarchage de quelque 10.000 commerçants pour lesquels il est même prévu une «formation». Il est également question du développement de nouveaux services comme le paiement des factures de l'eau, de l'électricité et du téléphone.

 Une dizaine d'entreprises françaises ont fait le déplacement à l'occasion de cette «Rencontre d'affaires monétique et informatique bancaire». Il s'agit de: ALBM CFAO Technologies, M2M Europe, Hit Value, Cap Gemini, Gemalto, LIEM, la Banque Postale, VIVEO, et Nomad Netcom. Ces entreprises veulent surtout se placer dans le domaine de la sécurisation des données. Selon Daniel Vitse, de la Banque Postale, si le risque de fraude est faible en ce moment en Algérie (en raison, tout simplement, de l'inexistence du e-paiement et du e-commerce, ndlr), il faut toutefois se préparer à affronter de telles éventualités à l'avenir. «L'ouverture à l'international nécessite, selon lui, l'adaptation des outils de lutte contre la fraude» et la mise aux normes internationales de la cryptographie.

 En deuxième partie de la journée d'hier, étaient prévues des rencontres entre les sociétés françaises et institutions ou opérateurs algériens.