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Constantine: Colère des retraités

par A. Mallem

Les retraités du secteur de la mécanique de la wilaya de Constantine font encore parler d'eux, à travers leur association du Complexe moteurs tracteurs (CMT) de Oued Hamimime. Réunis en assemblée générale avant-hier, au siège de l'union locale UGTA du Khroub, les membres de cette association ont exprimé bruyamment leur impatience et leur mécontentement envers leurs représentants syndicaux qu'ils jugent «peu empressés à défendre nos droits». «Une coordination de wilaya représentant la fédération des retraités existe bel et bien au niveau de la wilaya, mais elle est inactive, et c'est là où se situe le problème!», ont clamé plusieurs retraités qui ont voulu ainsi exposer leur situation. La colère des retraités s'est également exprimée par des interventions passionnées exigeant «la remise à l'ordre du jour de l'organisation d'une marche nationale pour protester contre la dernière revalorisation de 5 % de toutes les pensions, sans distinction», en rappelant que cette initiative a été laissée à l'appréciation de la fédération, mais cette dernière tarde à se prononcer.

Rejettant les conseils de modération prônés par le président de l'association, qui souhaite agir par le biais du bureau de coordination, l'assistance a exigé «des actions concrètes et immédiates», notamment «la mobilisation par une campagne de sensibilisation en direction des 3.000 retraités du CMT et ceux de tout le secteur de la mécanique, pour préparer une assemblée générale au mois de janvier prochain et élire des organes représentatifs, qui défendront réellement les droits de la corporation». Et des retraités d'ajouter : «Nous sommes bloqués par les structures officielles, trop occupées qu'elles sont par des luttes intestines et des problèmes organiques insolubles», explique-t-on. Des retraités, sortis en 1997, exposent la situation critique de cette frange de pensionnés dont la faible allocation s'érode chaque année face à la dégradation constante du pouvoir d'achat. «Nous sommes complètement ignorés, marginalisés, s'est-on écrié, nous qui, pourtant, avons été les pionniers de l'économie et de l'administration. Mais, aujourd'hui, notre situation est critique. Il nous faut agir pour rappeler aux décideurs que nous existons encore. Cela passe par un resserrement des rangs. Nous devons nous organiser pour constituer une force de proposition, et éventuellement de pression, pour faire valoir nos droits», a-t-on conclu lors de cette assemblée qui a regroupé des centaines de retraités.