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Coopération: des chefs d'entreprise autrichiens à Alger

par Ghania Oukazi



«Les sociétés autrichiennes souhaiteraient coopérer dans les secteurs du rail, l'agriculture, la santé, les équipements en général et l'environnement dans ses divers aspects», affirme Ulrike Straka, la conseillère commerciale de l'ambassade d'Autriche à Alger. Ulrike Straka nous a fait savoir mercredi qu'une trentaine de chefs d'entreprise autrichiens, parmi eux sept femmes d'affaires, se déplaceront aujourd'hui et demain à Alger, pour rencontrer des chefs d'entreprise algériens, en vue d'établir avec eux des contacts de partenariat et de coopération. Ces sociétés sont spécialisées notamment dans les équipements divers, les logiciels, le BTPH, la santé, l'environnement, la métallurgie, l'agriculture et l'agroalimentaire. «La société AGRANA, par exemple, a une bonne réputation pas seulement en Autriche mais dans d'autres pays où elle a investi dans le secteur de l'agroalimentaire», note Straka pour souligner l'importance des sociétés qui ont décidé de faire le déplacement en Algérie. D'autres sociétés spécialisées dans le luminaire (Zumtobel et Kolarz) font aussi partie de la délégation autrichienne qui viendra prospecter le marché algérien, tout autant que VAMED, une société spécialisée, précise Straka, dans la construction d'hôpitaux, leurs équipements et leur gestion. L'initiative n'est pas nouvelle. Straka indique que «chaque année, on organise à cette période de l'année, des rencontres entre les opérateurs économiques des deux pays. C'est en fait, des rencontres d'affaires et des visites d'entreprises en vue de bien cibler les secteurs et les opportunités de coopération ou de partenariat». Pour elle, la présence autrichienne ne date pas d'aujourd'hui et note, en effet, que l'Autriche a déjà travaillé en Algérie dès la fin des années 70. «Nous avons une dizaine de sociétés qui sont déjà établies en Algérie et qui interviennent dans la construction du rail, du métro d'Alger, le coffrage pour le BTPH, le secteur pharmaceutique, le papier», rappelle la conseillère commerciale. Elle tient à faire savoir que la société autrichienne Strabag, qui a racheté la société allemande Dywidag, construit actuellement un canal dans la wilaya de Ouargla pour drainer les eaux salées et régler ainsi le phénomène de la remontée des eaux dans la région. VA TECH WABAG et AQUA Engineering sont deux autres sociétés autrichiennes qui construisent et gèrent des stations d'épuration et de dessalement.

«Nous voulons aujourd'hui changer ça».

«Même dans les années 90, on était présent soit par le biais de notre bureau ou alors par des sociétés autrichiennes qui activaient dans le rail et le pharmaceutique. D'ailleurs, Sandoz Algérie est un investissement autrichien». Straka explique qu'«il y a aujourd'hui en Algérie des possibilités énormes de marché dans divers secteurs, parce que l'Algérie est en train de construire ses infrastructures et elle est aussi intéressée par la technologie autrichienne, il y a donc une demande». S'il est vrai, fait-elle remarquer, que les dernières années, nous n'avons pas eu un échange très fort au niveau diplomatique, nous voulons aujourd'hui changer ça en commençant par la coopération au niveau officiel dans les secteurs de la Santé, de l'Environnement et éventuellement dans l'Agriculture. A cet effet, nous avons proposé à l'Algérie des formes de coopération que ce soit par le biais de l'ambassade ou au niveau ministériel». Elle est persuadée que «les gens qui viennent aujourd'hui savent très bien que l'Algérie a fait des progrès énormes en matière de sécurité». La chambre économique d'Autriche organise par ailleurs, en collaboration avec la section commerciale de l'ambassade d'Autriche à Alger, des forums et des séminaires sur l'Algérie pour expliquer, dit-elle, «comment faire du business ou alors exposer des secteurs bien ciblés». Elle fait savoir qu'en janvier 2010, il sera organisé un séminaire sur l'environnement et la technologie environnementale en Algérie. «Une étude sera présentée à cette occasion en vue d'inviter les sociétés spécialisées dans le domaine à venir en Algérie», indique notre interlocutrice. Elle tient à préciser surtout que «quand on parle environnement, ça comprend le dessalement ou l'épuration des eaux mais aussi le traitement des déchets, le tri, la gestion, le recyclage avec compris le traitement des déchets hospitaliers pour les transformer en déchets ménagers». Pour l'instant, la société autrichienne qui s'est implantée en Algérie, il y a deux ans, propose aux Algériens des équipements pour récupérer le plastique en vue de sa transformation. La section commerciale de l'ambassade d'Autriche à Alger poursuit pour l'année 2009-2010, un projet sur l'environnement. «On a lancé une étude sur la situation en matière de déchets en Algérie. L'étude va être présentée en Autriche début 2010 aux sociétés intéressées par leur traitement», dit Straka.

Le président autrichien à Alger?

Les experts se pencheront par la même occasion sur le traitement de l'eau, les énergies renouvelables et l'utilisation rationnelle de l'énergie pour, par exemple, dit-elle, «éviter la surexploitation de l'électricité en été (les climatiseurs)». Elle fait savoir qu'en Autriche «il y a des programmes pour l'isolation des bâtiments, pour éviter tout cela». L'année dernière, c'était le secteur de l'Energie qui était à l'honneur en Autriche. «Nous avons présenté le secteur et fait intervenir des experts pour mieux l'expliquer. Nous avons d'ailleurs en Autriche, à Leoben dans la province de Styrie, une université spécialisée dans l'énergie et les mines où des Algériens étudient», ajoute-t-elle. Les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009 la laisse dire «je pense qu'une société, qui a l'intention de venir en Algérie, doit se poser la question si elle est prête ou pas à ouvrir son capital». Et si la conseillère commerciale de l'Autriche en Algérie est convaincue que «les sociétés qui pensent que l'Algérie est un marché potentiel viendront», elle tient aussi à relever que «si l'Algérie veut attirer davantage d'investissements, je pense qu'elle devrait faire une politique d'investissement qui doit être plus compétitive que celle par exemple de la Tunisie ou du Maroc». Il est clair que la mission économique autrichienne, qui viendra à Alger, cherchera la différence puisque, après son séjour à Alger, elle ira à Casablanca et à Tunis. Ceci étant dit, Straka reconnaît qu' «en Algérie, il y a des secteurs comme la pétrochimie, le plastique, la construction, l'économie de l'eau et l'énergie qui offrent beaucoup d'avantages». La section commerciale autrichienne coopère, dit-elle, avec le FCE, la CACI et les chambres régionales pour organiser le partenariat entre les deux pays. Elle organise aussi des voyages pour les chefs d'entreprise autrichiens qui s'intéressent au marché algérien. Ulrike Straka rappelle que le président Bouteflika a effectué, en 2003, une visite officielle en Autriche. «La visite du président Heinz Fischer en Algérie devrait se préparer. Nous attendons la confirmation de la date», dit-elle.