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Ibn Ziad: Une cinquantaine de familles en danger

par A. Zerzouri

Les habitants du village Khelfaoui Mostefaoui, sis- au niveau de la commune d'Ibn Ziad, ont passé des nuits blanches lors de ces derniers jours pluvieux. La peur au ventre face aux menaces de débordement de l'oued qui creuse son lit juste en bas des maisonnettes individuelles, près d'une cinquantaine de familles vivent dans l'inquiétude de se voir emporter par les eaux en furie de cette rivière. Généralement, ce genre de constructions relèvent de sites de bidonvilles, comme on peut le constater à travers plusieurs exemples de regroupements résidentiels installés anarchiquement en bordure des oueds (la plupart ayant été rasés par les autorités locales et leurs habitants relogés dans des logements décents), mais ce village a la particularité d'avoir été érigé au début des années 80, sur ces lieux à hauts risques d'inondation, et en contrebas d'une route qui a fauché plusieurs vies humaines, par les pouvoirs publics eux-mêmes ! D'une part, on voit bien que les autorités locales sont engagées dans une lutte sans merci contre les constructions installées à la lisière des oueds, par rapport aux dangers qui menaceraient les vies humaines dans des conditions climatiques dégradées, mais d'autre part on se trouve avec cet exemple du village Mostefaoui Khelfaoui devant «la chose et son contraire», comme le soulignent les habitants qui ont pris hier attache avec notre rédaction. Ces derniers relèvent encore que «le danger est plus grand depuis la réalisation d'un petit barrage (retenue collinaire) en amont du village. Aujourd'hui ce n'est pas seulement la peur des crues de l'oued qui nous envenime l'existence, mais il y a en sus cette autre menace que constituerait le barrage». Précisant dans ce sillage que «jusqu'à l'heure actuelle, et hormis le bétail emporté par les eaux en furie de l'oued, on ne déplore aucune perte humaine, chose qui devrait pousser les pouvoirs publics à prendre leurs dispositions pour l'évacuation urgente des habitants de ce village, tant qu'il est encore temps». «Doit-on attendre qu'un drame frappe ce hameau pour réagir ?», s'interrogent nos interlocuteurs.