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Sidi Bel-Abbès: Le consommateur, dindon de la farce

par M. Kadiri

Malgré l'assurance financière et l'insistance des pouvoirs publics, la ville de Sidi Bel-Abbès a tardé pour réaliser de nouveaux marchés. Toutefois, entre les intentions des uns et la concrétisation sur le terrain, les citoyens belabbesiens, et les ménagères en général, ont dû revivre le double calvaire, celui des étals des surfaces commerciales qui leur sont réservés au niveau des insuffisants marchés de la ville pour une population qui a quadruplé, depuis 1962 à ce jour, et celui des prix affichés tel que nous l'avons relevé. Même si, objectivement parlant, la donne des prix est partagée par les autres citoyens de notre pays qui, à l'instar des autres pays musulmans, observent ce devoir sacré où tous les écarts sont encore de mise. Après une période très caniculaire et encore chaude, marquée par des coupures d'électricité enregistrées ici et là, et en attenant les inontournables besoins de la rentrée sociale, scolaire d'abord, sans omettre l'Aïd El-Seghir. En matière de surfaces commerciales, l'on signalera d'abord celui de la Graba (quartier arabe pour reprendre la formule usitée), qui est une réalisation plus ou moins récente mais demeure insuffisante. N'en parlons pas de son environnement en termes d'hygiène et de salubrité. Cette réalisation a éliminé le marché de baraques de l'ex-rue Marceau et une partie de la rue Beranger, indiquent des octogénaires qui se souviennent de cet unique espace d'antan. Deuxièmement, l'on citera l'ex-Souk El-Fellah, à savoir l'ancien marché du centre-ville belabbesien qui aura connu plusieurs vies. Sa réouverture butta sur la nécessité de sa réhabilitation plus ou moins réussie, soutienne-t-on tous sur les lieux. Ce site, lui aussi, est encombré, et ces jours-ci, même l'accès demeure difficile au vu du nombre croissant des consommateurs et l'émergence d'une kyrielle de petits commerçants qui pratiquent des jobs ayant un lien avec cette période ramadanesque et ses différents besoins, relève-t-on.

 A l'extrémité est du chef-lieu, existe le fameux «Souk Ellil», une appellation qui a survécu depuis le transfert de ce marché de l'avenue Oulhaci Mokhtar entre village Abbou et la cité Houari Boumediene, connue précédemment par la cité Mimoun, nom de son ex-propriétaire foncier. Ce marché, qui ne répond pas aux normes requises, est aussi pris d'assaut par une grande population de consommateurs au vu de la variété. Des produits proposés et autre marchandise qui trouvent preneur.

 Ce site est pris d'assaut dès les premières heures où l'on vient parfois de loin pour faire les emplettes. Ici, relève-t-on, c'est une foule qui déferle à longueur de journée, la situation de ce marché en plein espace d'habitat dense, village Errih, Sidi Yacine, cité Houari Boumediene sans omettre la grande cité Sorecor limitrophe et bien sûr la Bremer pour les besoins de situation géographique. D'autres petits marchés existent mais sont malheureusement sous utilisés et c'est là un dilemme que de fois abordé sans suite à connaître. En somme, les milliers de consommateurs sont mis, ou voire soumis, à de rudes épreuves, et là, le proverbe populaire arabe serait d'usage «jetez une aiguille, elle ne tombera pas par terre». Cela devrait illustrer toute la signification de l'exiguïté des différents lieux suscités, voir un premier étal, quant au second, c'est celui des prix affichés grâce à un long travail de proximité des fonctionnaires de la direction du Commerce. Hélas, toute cette marée humaine, voire toute cette déferlante, devait s'exécuter devant toutes les hausses et augmentations fortement attendues par les consommateurs, pères de familles, ménagères qui ont dû donc capituler parce que n'ayant pas d'autres alternatives devant ce fait accompli, à savoir le tourbillon de la consommation, pourtant, l'on est dans un mois sacré, en attendant les autres exigences à honorer et l'on pense à la rentrée scolaire et parallèlement à l'Aïd, deux autres étals à l'horizon déjà gris. Etals imminents et incontournables.