Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

L'argent du «plan bleu»

par A. Zerzouri

On risquerait tout simplement de se noyer si l'on s'avise de plonger dans le propre de la gestion des finances générées par l'opération «plan bleu», dont les premiers départs vers les régions côtières remontent à un mois déjà.

 Certains élus de l'APC de Constantine soulèvent avec pertinence cette problématique liée au volet de la gestion financière du plan bleu, car, nous ont-ils confié, «l'argent versé en liquide par les associations qui organisent des sorties en mer au profit des familles démunies, au niveau des secteurs urbains du territoire de compétence, ne fait l'objet d'aucune attestation de dépôt, ou autre pièce comptable prouvant que telle somme a été déposée, tel jour, auprès de tel service».

 Pour précision, l'APC reçoit 50 dinars pour chaque personne inscrite au voyage, et elle-même remet cet argent à une association qui chapeaute l'opération plan bleu, alors que la direction de la jeunesse et des sports (DJS) exige 100 dinars par personne transportée au bord de la mer. A retenir, bien évidemment, dans les deux cas, sur le prix total de la course. «On n'accuse personne, soutient-on du côté des élus locaux, seulement la manipulation de fonds sans transit par un compte bancaire peut prêter à équivoque, et ouvre la voie à toutes les supputations».

 Interrogées sur le sujet, des associations organisatrices de ces voyages ont soutenu qu'au niveau de la DJS, une décharge sur le montant déposé leur est remise automatiquement, mais ceux qui traitent avec les secteurs urbains avancent pour leur part «qu'aucune pièce ne leur est remise lors des dépôts d'argent, non sans s'étonner de cette pratique qui a semé «le doute dans les esprits».

 Un chef de secteur urbain, questionné sur les faits en question, s'offusquera devant ces allégations, jugées «tendancieuses», nous précisant que « la municipalité ne touche aucun dinar de ces rentrées d'argent, remises en totalité au bénéfice de l'association chargée du plan bleu, qui elle-même utilise cet argent pour en faire profiter des familles nécessiteuses». Estimant dans le sillage «qu'on ne peut pas gérer autrement ces finances occasionnelles, ou leur consacrer un compte bancaire spécial, alors que les transporteurs eux-mêmes exigent un paiement immédiat, et en liquide».