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Mali: Accrochage meurtrier entre l'armée et Al-Qaïda

par Salah C.

L'accrochage qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi entre une patrouille de l'armée malienne et des éléments de d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le nord-ouest du Mali a été très meurtrier, contrairement à ce qui a été rapporté le lendemain, c'est-à-dire samedi. C'est ce qu'a révélé, hier, le ministère malien de la Défense à travers un communiqué qui précise qu'après des combats très violents, des pertes ont été enregistrées de part et d'autre et que les forces armées et de sécurité continuent les opérations de poursuite sur le terrain. Sans donner de chiffre officiel sur les pertes enregistrées de part et d'autre, le bilan établi durant la journée de dimanche et repris par le capitaine Ali Diakité, de l'état-major de l'armée à Gao (nord), fait état uniquement qu'il y a eu plus de morts dans les rangs des ennemis que ceux de l'armée malienne.

Le mois de juin aurait été ainsi décisif pour la présence des éléments d'AQMI dans la région du Sahel et ce notamment après que le Mali eut reçu le soutien de plusieurs pays, dont l'Algérie, dans sa lutte contre toute forme de banditisme notamment dans ses régions frontalières nord, des régions marquées principalement par l'enlèvement de plusieurs touristes et dont un, de nationalité suisse, demeure toujours entre les mains de ses ravisseurs. Cette offensive intervient d'une part après l'opération menée le 17 juin dernier qui a permis à l'armée malienne de mettre hors d'état de nuire 26 éléments de la branche maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol et de l'autre un peu plus de deux semaines après l'assassinat pour la première fois d'un otage occidental, le Britannique Edwin Dyer.

Concernant l'accrochage, il est à rappeler qu'il a été confirmé aussi bien par des sources indépendantes maliennes qu'un diplomate occidental en poste dans la capitale malienne qui a réitéré la position des pays occidentaux de soutenir le Mali dans sa lutte contre les groupes terroristes et emboîter le pas à la France, les Etats-Unis, le Canada et l'Algérie qui ont récemment affirmé qu'ils soutiendraient le Mali dans sa lutte contre Al-Qaïda.

Quant au sort du ressortissant suisse, Werner Greiner, enlevé le 22 janvier et dont l'état de santé serait critique, la situation semble au point mort si ce n'est la poursuite des contacts pour sa libération étant donné que l'ultimatum fixé par ses ravisseurs a été largement dépassé, ce qui laisse entendre que les négociations sont toujours en cours entre le gouvernement helvétique par le biais de négociateurs locaux et les ravisseurs. Toutefois cette solution, faut-il le rappeler, a été critiquée lors du 13ème sommet de l'UA de Syrte et lors duquel les chefs d'Etat et de gouvernement ont approuvé, à l'unanimité vendredi soir et à l'initiative de l'Algérie, une décision appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une résolution contraignante contre le paiement des rançons aux groupes terroristes.