Le candidat du parti El-Islah pour les présidentielles de jeudi a appelé
hier, à une amnistie générale, dans le cadre de la réconciliation nationale.
Intervenant à l'occasion de son dernier meeting électoral animé à la salle
Atlas de Bab El-Oued à Alger, Mohamed Djahid Younsi tonnera qu'il voulait une
réconciliation des Algériens qui «unit et qui prône la paix». «Il n'y a qu'une
seule solution à la tragédie nationale, c'est la réconciliation nationale mais
pas à n'importe quel prix», a-t-il déclaré en soulignant clairement qu'il
voulait «une amnistie générale pour les prisonniers ainsi que le recouvrement
des droits des familles des disparus, ceux qui avaient été licenciés et tous
ceux qui ont perdu leur dignité». «Il n'y a pas de différence entre une victime
et une autre », lance Djahid Younsi en décochant des flèches empoisonnées à
l'endroit de la politique de réconciliation nationale telle que menée
actuellement par le chef de l'Etat, en la qualifiant de «réconciliation d'un
nouveau genre».
Le candidat d'El-Islah a été, par ailleurs, sévère avec les gouvernements
qui se sont succédé. «Les différents gouvernements ont enfanté la faillite pour
notre pays », a-t-il accusé en indiquant que cela a poussé les gens, notamment
les jeunes, soit à prendre le maquis, soit le suicide en mer, soit la prison
après avoir versé dans le crime et la drogue. Pour Djahid Younsi, il ne fait
aucun doute : «Ces jeunes sont les victimes de l'échec de nos responsables et
tous les programmes qu'ils avaient lancés ». Pour y remédier, l'orateur
appellera à aller voter massivement le jour des élections qu'il qualifie de
«jour du jugement». Pour lui, ce vote est une occasion de changer la situation
des citoyens. Il appellera solennellement les jeunes à une sorte de « révolte
électorale » pour changer la donne en votant pour lui. A l'adresse de ceux qui
appellent au boycott de ces élections, Djahid Younsi dira qu'il n'est pas
contre eux, mais qu'en parallèle, «ils doivent savoir que les droits ne
s'offrent pas sur un plateau, mais s'arrachent». «Ceux qui appellent au boycott
ne sont pas nos ennemis », a-t-il indiqué. Enfin, concernant le spectre de
l'abstention qui plane sur ces élections présidentielles, Djahid Younsi semble
serein en déclarant qu'« en réalité et même du temps du parti unique, la
participation n'a jamais dépassé les 20% en Algérie ».