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Transport défaillant, coupures d'électricité, eaux usées... Rien ne va plus à Chteïbo

par J. Boukraâ

La situation à Haï Nedjma (ex-Chteïbo), qui relève de la commune de Sidi Chahmi et qui compte plus de 80.000 habitants, s'est « détériorée », selon des habitants qui lancent un appel aux autorités locales pour améliorer leurs conditions de vie.

Cette localité, plus peuplée que certaines villes mieux loties, mérite d'être élevée au rang de commune, nous dit un habitant de Chteïbo, avant d'ajouter que la chaussée est complètement impraticable et les infrastructures de base font défaut. «On s'est habitués à la poussière durant les longs mois de l'été; en hiver, c'est la boue jusqu'aux chevilles, la paire de bottes devient un accessoire de première nécessité. Les pluies qui se sont abattues sur la région la semaine écoulée ont transformé notre localité en lac. Les innombrables ruelles se ressemblent toutes, défoncées et boueuses». Les pantalons retroussés et les djellabas relevées, même sur les semblants de trottoirs qui longent l'artère, les citoyens pataugent dans la boue.

D'autre part, avec le transport public, les habitants de Haï Nedjma vivent le plus grand des calvaires, rendu encore plus inextricable à cause des dernières averses. Certains transporteurs ne vont plus au bout de leur itinéraire. Ils préfèrent changer le « terminus » en s'arrêtant à l'entrée de la localité, soit au niveau du premier rond-point, laissant sur le carreau des milliers d'usagers ne sachant quoi faire pour regagner l'autre bout de la localité que de patauger dans la boue.

Tout cela s'ajoute à d'autres problèmes, et pas des moindres : des constructions illicites collées les unes contre les autres et qui poussent comme des champignons. Ni espaces de jeux pour les enfants, ni espace vert. Que des décharges sauvages. Des rues sans nom, des réseaux d'assainissement inexistants. Et ce sont les fosses septiques qui les remplacent dans la plupart des cas, avec tous les dangers qu'elles représentent pour la santé des habitants et notamment des enfants. Des branchements illicites de l'énergie électrique et la surcharge qui en découle sont à l'origine des fréquentes coupures. Des habitants parlent également du défaut d'éclairage public et ses conséquences, l'insécurité.

Contacté, M. Boucif, premier vice-président de la commune de Sidi Chahmi, nous dira : «Plusieurs opérations de développement sont inscrites pour la localité de Chteïbo. Il est prévu la réalisation de plusieurs infrastructures, notamment des établissements scolaires». Notre interlocuteur ajoute que le projet de réalisation du réseau d'assainissement «est très coûteux et que la commune ne peut pas prendre en charge une telle opération qui nécessite un subvention du ministère ou de la wilaya». Concernant les routes, il affirme que suite aux instructions du wali, les routes seront réhabilitées après l'achèvement du projet d'installation du réseau de gaz naturel. Il affirme par ailleurs que toute la commune est couverte par l'éclairage public et que les conventions des entreprises d'éclairage public seront prochainement renouvelées. Notre interlocuteur déplore cependant le piratage de l'AEP et de l'électricité, surtout que 80% des constructions sont illicites et la régularisation de leur situation est confrontée à plusieurs problèmes, a-t-il conclu.