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Mostaganem: Les pêcheurs demandent l'effacement de leurs dettes

par Ayache Djamel

Cinquante pêcheurs de la wilaya de Mostaganem, qui bénéficient de crédits bancaires dans le cadre de la relance économique et aussi à travers les différents dispositifs pour l'emploi de jeunes ANSEJ et CNAC pour l'achat de bateaux de pêche, sollicitent les plus hautes autorités du pays pour l'effacement de leurs dettes envers les différentes banques, qui avoisinent les 35 milliards de centimes.

Les gens de la mer expliquent ainsi qu'ils sont incapables de rembourser les crédits accordés, surtout à moyen terme, face aux charges importantes auxquelles ils sont confrontés, notamment les frais d'entretien du navire qui ne cessent de prendre l'ascenseur, l'assurance des marins pêcheurs et d'autres charges telles les impôts, la CNAS... «Ce qui a aggravé notre situation cette année, ce sont les intempéries qui ont frappé tout l'Ouest algérien, diminuant de 60% le nombre de sorties en mer, comparativement à l'année dernière», nous précisent les pêcheurs. Selon toujours ces derniers, «le poisson est de plus en plus rare sur nos côtes et nous revenons souvent avec des filets vides. On ne peut même pas subvenir convenablement aux besoins de nos familles. Nous aussi, comme les fellahs, nous sommes dépendants des saisons. Nous travaillons uniquement 110 jours par an».

Par ailleurs, les prix de la sardine se sont envolés ces derniers temps, jusqu'à atteindre les 300 dinars le kg. Un cageot de 18 kilos négocié au niveau du port de Mostaganem revient à 3.800 dinars à cause de la rareté de la sardine. Un pêcheur retraité nous disait il y a quelques jours que «même pendant les années 80, on distribuait gratuitement les caisses de sardines. On avait presque honte de la vendre. Mais puisque la sardine est partie ailleurs...», lance avec un soupir notre interlocuteur.

Pour les autres espèces, c'est le même scénario. Le prix du rouget a dépassé tout entendement : il a frôlé les 1.000 dinars. Le kilo de pageot, accessible autrefois aux maigres bourses, se négocie aujourd'hui à 700 dinars le kilo.