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Fruits et légumes: Des prix «gonflés» et des spéculations

par L. T.

Sur les étals des marchés de fruits et légumes, les prix flambent. La pomme de terre, pour commencer avec ce produit indispensable pour n'importe quel plat, le prix du kilo varie entre 40 et 60 dinars à Oran-ville. Dans la proche banlieue, où les commerçants au détail invoquent le prix du transport, son prix, comme à Béthioua, avoisine les 70 dinars. Et ce n'est pas tout, car quand la pomme de terre est à 40 dinars, la qualité laisse beaucoup à désirer. La tomate est à 80 dinars le kilo. Pour celle dite de qualité supérieure, il faut compter 100 ou 120 dinars. L'oignon à 50 dinars, les carottes à 30 dinars. Pour les légumes de saison, le chou-fleur est à 120 dinars, le petit pois de bonne qualité à 120 et 130 dinars, les fèves à 50 dinars, la salade verte entre 50 et 60 dinars, la courgette à 80 dinars et l'artichaut à 70 dinars. Ce sont des prix affichés au marché d'El-Hamri, réputé pour la... clémence de ses prix à la vente.

 « Ces montants sont anormalement élevés et il ne s'agit à première vue que des conséquences de la loi de l'offre et de la demande sur des produits d'avant-saison », explique le président de la Chambre de l'agriculture de la wilaya d'Oran, qui ajoutera aussi que les intempéries ont quelque peu retardé les récoltes.

Par ailleurs, notre interlocuteur soulignera que cette année par exemple, faute d'engrais, les agriculteurs de la wilaya d'Oran et de Mostaganem se sont détournés de la pomme de terre qui, contrairement à l'année dernière, connaît une sous-production. Voilà comment une production record et une mévente liée au manque de moyens de stockage peuvent créer une tension entre l'offre et la demande, même avec l'intervention de l'Etat qui a mis en place en juillet dernier le système de régulation des produits agricoles de large consommation, avec comme finalité un prix au détail fixé à 25 dinars pour la pomme de terre.

Mais cela n'explique pas tout. Pour le président de la chambre d'agriculture, tout le circuit de commercialisation doit être revu en profondeur. La spéculation y est aussi présente : pour preuve, les agriculteurs fixent le prix du kilo de la tomate à 40 dinars, alors qu'elle est vendue au moins à 80 dinars au détail; et l'artichaut à 70 dinars pour un prix de 30 dinars au niveau du producteur. Donc, les prix doublent presque du fellah au couffin de la ménagère.

En ce qui concerne les viandes, le kilo de poulet affiche 320 dinars et la viande d'agneau 720 dinars. Un vieux boucher affirmera que le prix du poisson, qui connaît ces derniers temps une hausse inimaginable, et celui de la viande blanche, avec tous les problèmes liés à l'alimentation, ont influé sur le prix de la viande rouge.