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La prison requise contre un ex-employé des Chinois: L'affaire de la viande porcine rebondit

par H. Saaïdia

Nouveau rebondissement, hier, dans l'affaire dite de la viande porcine. Alors que l'on croyait le dossier classé, avec le dernier jugement « définitif » relaxant le fournisseur Sarl BVL Company, l'affaire est « ressuscitée ». Les faits et la toile de fond étant les mêmes, seul changement: la personne comparaissant au box des accusés. Un changement spectaculaire, en fait, puisque le nouveau mis en cause n'est autre qu'un ancien employé chez la société chinoise CSCEC, la victime, lequel avait jusque-là un rôle de témoin dans le contentieux. Près de deux ans plus tard, B.A., 42 ans, devait retourner au prétoire, mais en tant que prévenu à présent. Pour répondre de la charge: « fausse en écriture commerciale ».

Selon l'acte d'accusation, il est reproché à cet ex-agent administratif de la Société nationale des travaux de construction de Chine (CSCEC) d'avoir « falsifié plusieurs bons de livraison de viande porcine commandée par les Chinois pour leur base de vie à l'USTO auprès d'un opérateur agroalimentaire privé, BVL Company, détourné la marchandise vers une autre destination, encaissé l'argent et facturé le tout au nom de la CSCEC ». Genèse de l'affaire. Fin 2006, le DG de l'agence en Algérie de CSCEC, Luan Hengzhong, dépose une plainte auprès du parquet d'Oran contre son ex-employé B.A. et son ancien fournisseur en porc, le patron de BVL Company, pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux et complicité.

La démarche des Chinois faisait suite à l'action de BVL Company leur réclamant le règlement d'impayés. Celui-ci, se prévalant de bons de réception et de factures non honorées, avait effectué un prélèvement de 4 millions de DA sur le compte de la CSCEC, en vertu d'une injonction à payer obtenue, mai 2005, auprès du tribunal d'Oran. Quatre mois après, le fournisseur tentera une action similaire, un autre prélèvement de 2,9 millions de DA sur le même compte bloqué de la CSCEC, mais sans réussite puisque les Chinois réagiront.

L'avocat de la défense Boullili Fouzi a, lors de sa plaidoirie, apporté des «mises au point»: « Pourquoi alors la CSCEC n'a pas déposé plainte pour vol de documents et cachets ?», «Y a-t-il en ce dossier expertise à l'appui pour affirmer le délit d'imitation de signature ?». « Le jugement définitif prononcé par la cour qui a réduit à néant les charges a de toute évidence l'autorité de la chose jugée». La représentante du droit public a requis une peine de 18 moins ferme contre B.A. Le verdict a été mis en délibéré pour le 31 mars.