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Constantine: Pénurie de devises dans les banques

par A. Zerzouri

« Repassez la semaine prochaine, peut-être que d'ici là, nos caisses serons alimentées en Euros par la Banque centrale d'Algérie », répondent machinalement les agents des banques BNA, CPA, BADR,..., sollicités pour un retrait de l'allocation touristique, à laquelle ouvre droit, pourtant, chaque citoyen une fois par an lors de ses déplacements à l'étranger.

La réplique imperturbable des banquiers a laissé pantois plus d'un client, hier, devant les guichets des banques à Constantine, que nous avons visités : « nous n'avons plus de devises », lancent-ils à la tournée. Au siège de l'agence BNA du centre-ville de Constantine, le chargé des transactions en monnaie forte nous déclare sèchement que « la banque n'octroie plus d'allocation touristique, et ce, depuis longtemps déjà ». Un jeune homme nous indiquera, à ce propos, « qu'il courre désespérément depuis une semaine auprès des banques pour obtenir une allocation touristique ». Un cas vécu par tant d'autres citoyens, qui, en ces temps de départ massif vers les Lieux Saints pour l'accomplissement de la «OMRA», ont «sué» pour se débrouiller une allocation touristique, pour rappel, accordée une fois par an pour chaque Algérien en voyage à l'étranger, dont le montant équivalent en euro est de 15.000 dinars.

La crise, ou la pression sur la monnaie forte, ne date pas d'hier, car tout au long de cette semaine en cours, les personnes qui ont cherché à obtenir l'allocation touristique ont été confrontés à cette problématique de la perturbation de l'alimentation des caisses des banques en devises. De nombreux témoignages signalent cette défaillance, ou le manque de devises, au niveau des caisses de toutes les banques, sans exception.

Les banquiers, eux mêmes, avouent que « les demandes sur la monnaie forte sont coincées au niveau de la banque centrale, qui n'accorde que très peu de liquidité en Euros, tout juste pour régler les pensions des retraités de l'hexagone ».

Pour ce qui est des montants en Euros devant servir à l'allocation touristique, « on nous a demandé d'attendre un peu », nous ont confié des cadres de plusieurs banques publiques. On a essayé d'obtenir des explications sur le sujet auprès de la banque centrale, « mais en l'absence du responsable dûment habilité à nous éclairer », comme nous l'ont indiqué nos interlocuteurs, il nous a été impossible d'obtenir plus d'éclaircissements.

Parallèlement à cette crise de l'Euro, qui frappe de plein fouet les caisses des banques, le marché noir de la devise affiche une bonne santé financière. Florissante. Sur la place de la brèche, les cambistes ne chôment pas. Presque à la criée, on propose aux passants l'Euro à 125 dinars à la vente... « C'est pour une OMRA ? S'il s'agit de l'achat (ou la vente) d'une grande somme d'argent, on peut toujours trouver un arrangement », tentera de vous convaincre le cambiste informel.