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Un délégué de secteur parle du manque de coordination: Les travaux de bitumage ne font pas l'unanimité

par H. Barti

Les premiers travaux lancés dans le cadre de l'opération de réhabilitation de la voirie dans le quartier de Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre) semblent présenter des anomalies qualifiées de «graves». Une parfaite illustration d'une opération qui, à la base, est positive mais, sur le terrain, devient contre-productive.

Lancée tambour-battant, il y a à peine une semaine à l'occasion de la journée nationale de la ville, l'opération suscite le mécontentement des habitants. Même le secteur urbain El-Emir, en sa qualité de secteur bénéficiaire, a exprimé, par la voix de son délégué, M. Kouider Metaïer, son vif mécontentement, à travers un PV de constat, dont une copie a été transmise, la semaine dernière, au wali d'Oran, M. Sekrane Tahar.

Selon M. Metaïer, le premier grief retenu contre les entreprises chargées des travaux, est qu'elles ont déposé le tapis de bitume sans même vérifier s'il y avait ou pas des fuites d'eau, dans le réseau d'AEP. Un état de fait constaté notamment à la rue Brua et à la rue Broncion où les travaux, à certains endroits, ont dû être repris le lendemain à cause de fuites d'eau constatées après la pose du bitume.

Ceci démontre, selon le délégué du secteur El-Emir, «un manque de coordination flagrant entre les entreprises de réalisation et la SEOR».

Le deuxième constat relevé par les services de la commune a trait au «mauvais décapage» de la chaussée, où seule la couche supérieure a été enlevée ce qui n'a pas manqué de laisser apparaître des bosses. Pire encore, «ça a donné un niveau de la chaussée plus élevé que celui du trottoir,» a-t-il encore souligné. Le troisième grief, et c'est le plus grave, selon M. Métaïer, est que les entreprises de réalisation ont couvert partiellement et parfois même totalement, les vannes à clé du réseau d'AEP ainsi que les tampons du réseau d'assainissement. Une «négligence» qui nécessitera pour être rectifiée, l'intervention des services de la SEOR, avec tout ce que cela induira, inévitablement, comme dégâts sur la qualité du tapis, à savoir la création de nouveaux nids de poules au niveau de ces bouches d'eau.

Le délégué du secteur El-Emir n'a pas manqué de souligner, à ce sujet, les obligations par lesquelles sont tenues les entreprises de réalisation en ce qui concerne notamment «la remise à niveau des côtes, des tampons et des caniveaux.» Une exigence doublement primordiale eu égard aux caractéristiques, quelque peu particulières, que présente le quartier St Pierre qui est, a-t-il noté, un quartier tout en pentes et assez tourmenté.

Le chef de l'exécutif avait pour rappel, vivement critiqué lors des travaux de la 4e session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya, tenus le 28 décembre, les entreprises chargées d'intervenir, sur la voie, après des travaux sur les réseaux d'AEP et d'assainissement, d'électricité et de téléphone. Ces entreprises avait-il affirmé, ne remettent pas toujours la chaussée dans son état initial.

Et généralement, c'est du travail très mal fait, avait estimé le wali, avant d'appeler les maires à assumer leurs responsabilités et jouer leur rôle en usant de tout leur pouvoir de répression contre les entreprises contrevenantes. Et d'ajouter: «je suis prêt à aller très loin avec ces entreprises.» «Je suis même prêt à les ester en justice, si cela s'impose,» avait-t-il menacé.

A noter que cette opération de revêtement des artères s'inscrit dans le cadre du programme complémentaire décidé par le président de la République.

Prise en charge par la direction des Travaux publics DTP, elle concerne au total le revêtement de 22 km de voirie répartis à travers le tissu urbain de la ville, notamment dans les secteurs urbains El-Emir, El-Makari et El-Mokrani. L'enveloppe allouée dans le cadre du programme complémentaire au secteur des travaux publics est estimée à quelque 150 milliards de centimes.