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Naama: Le casier judiciaire, la nationalité et le reste

par M. S. Laradji

De l'avis des citoyens de Naama, les nouvelles réformes initiées dans le secteur de la justice ont certes apporté des améliorations sensibles en matière de traitement des affaires publiques. Des documents comme, par exemple, le casier judiciaire ou le certificat de nationalité et même l'extrait de jugement qui, par le passé, mettaient beaucoup de temps pour parvenir à leurs demandeurs, sont aujourd'hui délivrés en un temps record grâce notamment à la généralisation de l'outil informatique et la modernisation des équipements de travail. Les infrastructures judiciaires, de l'avis de ces mêmes citoyens, ont également été ciblées par les nouvelles réformes en ce sens que les sièges des tribunaux et autres cours ont complètement changé de «look», à la faveur des aménagements et autres équipements dont ils ont bénéficié dans l'unique dessein de garantir aux citoyens de meilleures conditions d'accueil pendant les audiences. Néanmoins, pour les citoyen issus des zones reculées de la wilaya de Naama (Sfissifa, Djenien Bourezg, Kasdir...), l'éloignement du siège de la cour territorialement compétente (Saïda) par rapport à leurs lieux de résidence est loin d'être une sinécure. «Les déplacements sont longs et coûteux (près de 400 km), témoigne un citoyen, et non sans risques des accidents de la route. Parfois, ajoute-t-il, les procès ne s'ouvriront qu'en fin d'après-midi et à la sortie, les opportunités de transport pour le retour sont problématiques, sinon rares, voire inexistantes, contraignant ainsi les citoyens à courir derrière un problématique hébergement pour la nuit».

Un avocat exerçant au niveau de la même juridiction soutient l'avis de ce citoyen en disant: l'éloignement du siège de la cour de Saïda à laquelle sont rattachées les wilayas de Naama et El-Bayadh est très ressenti par les citoyens de ces localités, notamment ceux des zones reculées. «Imaginez un peu, fera-t-il constater, un citoyen de Djenien Bourezg ou celui d'El-Bnoud, localité frontalière avec les wilayas de Béchar et Adrar, appelé à comparaître devant la cour de Saïda et revenir le même jour. Ça fera aisément quelque 800 km à parcourir en aller-retour. Et dans bien des cas, les procès sont reportés à une autre date. Moi, personnellement, je pense que les nouvelles réformes devront se pencher sur la question de la décentralisation des circonscriptions juridiques pour mieux asseoir la politique du rapprochement de la justice au citoyen».