Sans l'ombre d'un doute, les habitants de la cité «El-Bahja» à El-Bayadh ne sont pas au bout de leur peine et ne sont nullement près d'oublier de sitôt les deux alertes aux fuites de gaz dans les conduites du réseau public, dont ils ont fait l'objet en l'espace d'une semaine et plus particulièrement au beau milieu de la nuit de mardi à mercredi derniers. En effet, ces infortunés résidants de cette cité ont été tirés de leur sommeil profond pour quitter leurs lits douillets et chauds respectifs pour se regrouper par familles entières, loin de leurs domiciles sous la belle étoile, leur rappelant leur dure épreuve de l'après-midi du lundi dernier où ils ont dû passer la nuit chez des proches dans d'autres cités par peur d'une malencontreuse étincelle qui aurait pu leur coûter très cher. Cette cité qui a vu le jour tout au début des années 1970, aux ruelles étroites et inaccessibles aux véhicules de secours, de véritables coupe-gorges, sillonnées par un réseau de conduites d'AEP et de gaz de ville et du réseau d'assainissement qui se côtoient à quelques centimètres seulement. Un véritable cocktail pour donner la chair de poule à ses résidants puisque comme nous l'avons constaté par nous-mêmes, deux entreprises privées travaillent en même temps, l'une pour la rénovation du réseau d'assainissement et la seconde pour les raccordements en PVC au réseau public de gaz naturel, lignes principales en acier et le tableau est complet. Des fuites de gaz sont signalées un peu partout dans les dédales des ruelles de la cité. Des ouvriers non qualifiés et inconscients du danger munis de pioches ont mis sens dessus-dessous les ruelles en cette période de fortes précipitations, donnant un visage hideux à cette cité.

Le corps des sapeurs-pompiers est constamment sur le qui-vive, car cette situation s'éternise et risquerait d'avoir de lourdes conséquences, eu égard au manque de suivi des chantiers en cours par les techniciens de la Sonelgaz. La hantise d'une déflagration à tout moment de la journée s'est installée chez les résidants de cette cité qui ont mis leur sort entre les mains de la providence, surtout lorsqu'on sait qu'ils n'arrivent plus à comptabiliser les fuites de gaz et les ruptures d'électricité enregistrées depuis ces trois derniers mois. Silence et mutisme total de la Sonelgaz qui n'arrive pas à convaincre les esprits.

Pour l'heure, les habitants de cette cité, située au coeur de la ville, vivent la peur au ventre dès le coucher du soleil et ne dorment que d'un seul oeil. Dans l'attente d'une solution définitive et d'une réponse à leurs préoccupations qui les tiennent en haleine, ces familles continuent à faire le guet chaque nuit, le sens de l'odorat en alerte, mais jusqu'à quand vont-ils faire les frais d'un laisser-aller qui ne fait qu'éterniser leur cauchemar.