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Habitat: Une batterie de textes pour améliorer le visage des villes

par Moncef Wafi

Le visage des villes et du cadre bâti va-t-il enfin devenir une des priorités des pouvoirs publics qui consomment budget sur budget pour essayer de codifier, une bonne fois pour toute, l'architecture et l'urbanisme des nos cités ? Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, l'a clairement signifié en rappelant l'urgence d'une réelle prise de conscience de la part de tous les acteurs du secteur pour remédier à une situation que d'aucuns qualifient de préoccupante. L'aspect général des villes, l'architecture urbaine et les différents plans d'occupation des sols laissent les professionnels songeurs devant le travail qui reste à accomplir. Une vue d'ensemble qui trahit les incohérences d'un tout architectural et d'une réflexion urbanistique absente. Comme remèdes préconisés par l'Etat, une solution en amont à travers la réglementation des constructions à caractère individuel pour être en conformité avec la loi en vigueur. Les villes algériennes ont de tout temps souffert de ces images de chantiers éternels, de gros oeuvres finis qui défient le temps ainsi que de ces constructions ne répondant à aucune règle urbanistique. En effet, M. Moussa, en marge de la cérémonie d'installation du Conseil national de l'ordre des architectes, a annoncé la promulgation prochaine des textes d'applications relatives à la loi fixant les règles de mise en conformité des constructions en vue de leur achèvement. Ces textes sont qualifiés « d'outil pour une meilleure prise en charge du milieu urbain et l'amélioration de l'état des agglomérations en associant le citoyen à la nouvelle dynamique en vue d'une réhabilitation du cadre bâti aussi bien dans les villes qu'au niveau des villages ». Une manière subtile pour obliger le citoyen « récalcitrant » à se conformer aux nouvelles règles sous peine de poursuites judiciaires. Ces textes visent en premier lieu la régularisation des habitations individuelles restées en suspens durant des années au niveau des collectivités locales et des organismes concernés. Une issue inespérée pour des centaines d'habitations cossues érigées en toute illégalité. Selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, ces textes ont également un pouvoir décisionnel puisqu'il donne à l'Administration concernée, l'autorité d'intervenir pour mettre fin à l'anarchie urbanistique. Egalement dans l'oeil du cyclone, les constructions inachevées et les moyens de mise en conformité des constructions achevées ou en cours de réalisation en vue de leur achèvement. Ainsi, pour rappel, les propriétaires de constructions inachevées ayant entamé les travaux sans permis de construire, conformément à la loi, bénéficieront d'un permis pour l'achèvement de leurs travaux alors que les propriétaires de constructions achevées mais ne disposant pas d'un permis de construire pourront régulariser leur situation en demandant un permis de construire auprès des services compétents. Par ailleurs, et sur un plan plus général, M. Moussa a annoncé que l'Etat a affecté 300 milliards de DA aux programmes d'aménagement des agglomérations et de préservation du cadre bâti depuis 2006 jusqu'à la fin 2008. Il a précisé que cette enveloppe financière a été allouée « pour pallier un manque qui a duré des années en matière d'aménagement des nouvelles cités sur tout le territoire national ». Des programmes pour la rénovation des anciennes bâtisses ont été également lancés au niveau de plusieurs wilayas, dont Alger, Oran, Constantine et Annaba, a précisé le ministre ajoutant que la wilaya d'Oran, à elle seule, a bénéficié d'une enveloppe de 1,5 milliard de DA en 2008 pour la rénovation et l'aménagement de ses anciens quartiers.

M. Moussa a, en outre, annoncé que la loi de 1997, portant institution de la profession d'administrateur des biens fonciers, « sera partiellement modifiée et fait actuellement l'objet d'une évaluation au niveau du ministère, en vue d'en consolider les aspects positifs et d'épurer les aspects négatifs ».