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Menace sur l'alphabétisation

par A. Mallem

Sincèrement, nous avons le sentiment que les pouvoirs publics, tant au niveau national qu'au niveau local, ne se sentent pas concernés par notre travail. Sinon, comment expliquer qu'ils ne soient jamais là pour nous accompagner et nous assister dans notre mission, alors que nous sommes dépourvus de tout, que nous pataugeons dans des problèmes insurmontables ! Nous demandons au ministère de l'Education et à l'Office national d'alphabétisation de déléguer leurs représentants pour constater de visu, sur le terrain, les conditions difficiles dans lesquelles nous travaillons ! ».

C'est le président de l'association d'alphabétisation «Iqra» de la wilaya de Constantine qui a fait ces déclarations, en marge de la célébration de la Journée arabe de l'alphabétisation, que son association a organisée jeudi dernier au centre culturel islamique Hamani, en collaboration avec l'association El-Irchad ou El-Islah.

Mettant à profit la présence des représentants locaux des médias qu'il a pris à témoin, M. Bouhdjar a prononcé un véritable réquisitoire à l'encontre des responsables des APC de Constantine et du Khroub, qui, selon lui, « restent sourds aux nombreux appels de détresse que ne cesse de lancer son association ». Et il cite les principales difficultés auxquelles fait face «Iqra» pour accomplir sa mission. En tête de liste des problèmes, il a évoqué, une fois encore, « les cas du local de la rue Aouati Mostefa et de celui du centre en construction dans la ville du Khroub. Pour le premier cas, il a déploré vivement l'indifférence des responsables locaux, en l'occurrence l'APC, auxquels il a appelé à l'aide pour la réfection de l'établissement qui prend eau de toutes parts après chaque pluie, ce qui perturbe le déroulement des cours d'alphabétisation.

Il cite également «les risques découlant des escaliers branlants et dangereux qui y donnent accès». Il reproche également aux responsables de l'APC du Khroub «de ne pas jouer leur rôle» au sujet du centre d'alphabétisation en construction au centre-ville «qui, pourtant, est destiné à profiter d'abord à la population de la commune», a-t-il tenu à préciser. Et ainsi de suite, le président d'Iqra a soulevé le problème des salaires des enseignants non réglés depuis le mois d'octobre, qui fait peser une véritable menace sur la continuité des programmes d'enseignement à cause du retrait probable des enseignants, lesquels sont également mécontents de la clause réglementaire qui exige un seuil de 5O inscrits dans une classe pour que le poste d'enseignant soit budgeté.

A ce propos, M. Bouhdjar n'a pas hésité à demander «aux autorités gouvernementales de revoir sérieusement certains aspects de la stratégie nationale d'alphabétisation, notamment cette dernière disposition très contraignante».