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Khémis Miliana: Place aux compteurs d'eau

par M. N.

Il fut un temps où celui qui consommait plus payait plus..., puis ce principe a été abandonné, pour laisser la place au paiement d'une concession au forfait ou même pas de paiement du tout. Mais, depuis le mois de janvier 2008, la municipalité s'est défaite de la gestion de ce patrimoine, la distribution, la commercialisation du précieux liquide et l'entretien du réseau, le tout a été cédé à l'Algérienne des Eaux, l'ADE, qui gère ce secteur déjà sur le territoire de la commune de Aïn Defla, chef-lieu de la wilaya depuis quelques années.



Ce «désistement» n'est pas le fruit d'un simple caprice. On nous a expliqué que la régie des eaux de l'APC a fait son temps et que ce choix répond à des données économiques... les moyens humains et matériels de la commune sont devenus, au fil des années, de plus en plus insuffisants voire dérisoires eu égard à l'étendu du réseau, un réseau qui, d'ailleurs, nous a-t-on indiqué, a atteint ses limites avec une partie réalisée en fonte dans les années 20, qui a subi aussi non seulement les affres de la corrosion mais aussi les dégradations causées par les différents aménagements aggravées par les uns et les autres envers la chose politique. Ceci sans compter les nombres incompréhensibles d'équipements électriques (pompes et tableaux électriques) qui se grillent pour diverses raisons, ou simplement volés avec parfois même les câbles d'alimentation. La survie du réseau n'a pas été sans venir gréver les budgets successifs de la commune et alourdir le passif. Un passif qui a dépassé les 8 milliards de centimes au 30 septembre dernier. Face au coût de l'entretien de ce réseau pour alimenter en eau potable les 82 000 habitants de la commune et les groupements de population nouveaux, à l'exemple du centre universitaire qui compte maintenant près de 9.000 étudiants, le recouvrement des concessions d'eau n'a pas toujours été facile et pour cause : pour un foyer qui survit avec 12 000 DA, qui doit s'acquitter du loyer mensuel d'un logement «social» qui dépasse les 2 000 DA, et une moyenne de 3.000 DA pour l'électricité, «comment survivre si en plus, on doit payer l'eau et autres redevances ?», s'interroge-t-on. Cependant, l'ADE se promet de relever ce challenge mettant sur pied 4 équipes qui ont déjà entamé le placement des compteurs plombés à la tête de chaque adduction, 500 de ces appareils de comptage des volumes consommés viennent d'être installés durant la semaine écoulée et ce, sur un premier programme qui en compte 4 à 5 000 et le reste suivra. Ces appareils et la crainte de recevoir la note «salée» à la fin du bimestre vont obliger les citoyens à éviter le gaspillage sous toutes ses formes. Et donc, fini les concessions au forfait ou fini l'eau distribuée gracieusement, mais le volume minimum sera-t-il accessible pour tous ?