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Recours systématique à la torture dans les prisons israéliennes: 75 Palestiniens morts en détention
par Mohamed Mehdi Lundi, 32e jour du
cessez-le-feu, Israël continue de violer unilatéralement l'accord de Charm El-Cheikh, en poursuivant ses attaques meurtrières
contre les civils de Ghaza et en ne respectant pas le
volet des aides humanitaires préconisé par le « plan de paix », et ce, en total
accord avec l'administration Trump.
Dans son rapport statistique quotidien de samedi, le ministère de la Santé a fait état d'un bilan de 3 martyrs, dont une nouvelle victime des tirs israéliens, d'un martyr succombant à ses blessures, et d'un autre dont le corps a été retiré des décombres, ainsi que 3 blessés enregistrés lors des précédentes 24 heures. Depuis l'accord de cessez-le-feu du 11 octobre 2025, les attaques israéliennes ont fait 243 martyrs et 622 blessés, et 529 dépouilles retrouvées sous les décombres. Le bilan des victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza passe ainsi à 69.179 martyrs et 170.693 blessés, ajoute le nouveau rapport statistique. Dans un autre communiqué, le ministère de la Santé a annoncé avoir reçu, lundi, « 15 dépouilles de martyrs remises par l'occupation israélienne par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge, portant le nombre total de dépouilles reçues à 315, dont 91 ont été identifiées ». En outre, « 38 dépouilles ont été transférées et inhumées au cimetière du Soldat inconnu, portant le nombre total de dépouilles non identifiées reçues de l'occupation à 182 », affirme la même source. L'armée sioniste continue de transgresser le cessez-le-feu à Ghaza, au moment où la Résistance palestinienne le respecte scrupuleusement, devant un silence inexplicable des intermédiaires (Etats-Unis, Qatar et Egypte). Hier, le correspondant d'Al Jazeera, Hani al-Shaera, a fait état de très fortes explosions entendues à Ghaza suite aux démolitions menées par l'armée d'occupation dans les zones orientales de Khan Younes dans le sud de l'enclave. En outre, la Protection civile de la bande de Ghaza a annoncé le martyre de deux Palestiniens lors d'une frappe d'un drone israélien dans la ville de Bani Souheila (à l'est de Khan Younes). Sur un autre registre, le ministère de l'Intérieur de Ghaza a annoncé, hier, que la police a réussi à déjouer « une tentative d'introduction de stupéfiants dans l'enclave cachés dans un camion ». « Le Département des Renseignements généraux de la police du Gouvernorat central a saisi une importante quantité de haschisch lors d'une tentative d'introduction clandestine dans la bande de Ghaza par camion. La fouille a permis de découvrir 225 blocs de cannabis dissimulés à l'intérieur. Une enquête a été ouverte et des poursuites judiciaires seront menées contre les personnes impliquées », lit-on dans le communiqué du ministère de l'Intérieur. Torture de prisonniers palestiniens : des professionnels de santé israéliens complices Un récent rapport publié vendredi dernier dans la prestigieuse revue The British Medical Journal (BMJ) présente des « preuves de la participation de professionnels de santé israéliens à des actes de torture ou de leur incapacité à les empêcher contre des détenus palestiniens », depuis 2023 rapporte le média online The Palestine Chronicle (PC) dans un article publié samedi dernier. Le document de BMJ, « coécrit par des médecins et des experts médicaux, dont le Dr Sara el-Solh et le médecin et professeur norvégien Mads Gilbert », cite de « multiples cas documentés de violences physiques, psychologiques et sexuelles contre des détenus palestiniens », précise PC. « Au moins 75 Palestiniens, dont des enfants, sont morts ou ont été tués en détention depuis octobre 2023 », affirment les auteurs du rapport de BMJ qui citent des données des Nations Unies, et rapportent des témoignages de détenus sans inculpation, qui ont décrit des « passages à tabac répétés et des conditions de détention épouvantables », soulignant que la torture a été utilisée de manière « systématique » contre ces détenus. Le rapport du BMJ met en lumière, suite à des témoignages d'anciens détenus et de lanceurs d'alerte israéliens, l'implication de certains professionnels de santé israéliens qui « ont facilité des actes de torture ou ne les ont pas empêché ». « Dans une série de témoignages de lanceurs d'alerte provenant du centre de détention de Sde Teiman, le rapport cite un médecin israélien qui a déclaré que les professionnels de santé avaient reçu l'ordre de «ne pas inscrire leur nom sur les documents officiels» car «les responsables craignaient qu'ils ne soient identifiés et accusés de crimes de guerre» », rapporte PC. Les auteurs de BMJ citent également l'organisation israélienne Physicians for Human Rights qui considère que « le système de santé israélien a permis les violations éthiques précédemment constatées concernant le traitement médical des détenus ghazaouis » notamment dans la prison de Sde Teiman. A cela s'ajoute le nombre important de professionnels de santé palestiniens tués ou détenus depuis le début de l'agression sioniste contre Ghaza, estimé à plus de 1.700 depuis octobre 2023, parallèlement à la « destruction systématique et ciblée des infrastructures de santé, notamment des hôpitaux, des cliniques, des ambulances et du matériel médical essentiel ». Les auteurs de l'article de BMJ critiquent le « silence institutionnel » des instances médicales internationales, considérant que «l'absence de condamnation explicite et rapide des violations, le défaut de nommer clairement les auteurs et d'exiger des comptes constituent une forme de complicité». L'article appelle également les associations et instances médicales internationales à exclure l'Association médicale israélienne si celle-ci n'enquête pas sur l'implication du corps des professionnels du secteur dans les abus et ne la dénonce pas, rappelant l'exclusion des associations médicales d'Afrique du Sud et de Rhodésie durant l'apartheid. |
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