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L'intelligence artificielle: Catalyseur du renouveau de l'imagerie médicale en Algérie

par Madani Belhafiane*

Sous l'impulsion directe des réformes initiées par le Président Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie connaît une mutation numérique profonde dans le domaine de la santé.

Le chef de l'État a fait de la numérisation des infrastructures sanitaires une priorité nationale, considérant qu'elle constitue le socle indispensable d'un système de santé moderne, équitable et performant.

Cette orientation politique claire se traduit par des investissements massifs dans la digitalisation des hôpitaux, la mise en réseau des établissements de soins, et le déploiement progressif de plateformes intégrées de gestion et d'échange de données médicales. Ces réformes structurantes visent à garantir la traçabilité, la transparence et la réactivité du système sanitaire national, tout en favorisant une meilleure coordination entre les différents niveaux de soins.

Dans ce contexte, l'intelligence artificielle (IA) s'impose comme le prolongement naturel de cette dynamique de modernisation. Grâce à la numérisation croissante des données d'imagerie médicale – radiographies, scanners, IRM – l'Algérie dispose désormais d'un écosystème numérique prêt à accueillir et à exploiter les applications les plus avancées de l'IA.

Cette convergence entre volonté politique, réforme structurelle et innovation technologique ouvre la voie à une transformation sans précédent. L'IA devient un outil stratégique de souveraineté sanitaire, capable d'améliorer l'accès au diagnostic, de renforcer la qualité des soins et de réduire les disparités régionales. Elle permet surtout à l'Algérie d'ambitionner un rôle de leader continental en imagerie médicale intelligente, en s'appuyant sur un réseau hospitalier modernisé, des professionnels hautement qualifiés et une vision présidentielle résolument tournée vers l'avenir.

Un pays prêt à devenir un pôle d'excellence en imagerie médicale assistée par IA

Sous la conduite du Président Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie a entrepris une modernisation profonde et équilibrée de son système de santé, en mettant l'accent sur la réduction des disparités régionales et l'amélioration de la qualité des soins sur l'ensemble du territoire national.

Ces dernières années, un effort soutenu de l'État a permis de renforcer considérablement les structures sanitaires des Hauts Plateaux et du Sud, longtemps confrontées à un déficit en ressources humaines et en équipements. De nouveaux hôpitaux, centres hospitalo-universitaires et établissements de proximité ont vu le jour, dotés de plateaux techniques modernes et d'un personnel médical spécialisé dans des disciplines clés telles que la chirurgie, la gynéco-obstétrique, la pédiatrie, la réanimation ou la médecine d'urgence.

Le gouvernement a également misé sur la modernisation technologique en introduisant des systèmes numériques de gestion hospitalière, des plateformes de télémédecine, et des réseaux d'information médicale interconnectés permettant un meilleur suivi des patients et une coordination plus fluide entre les établissements.

Cependant, malgré ces progrès remarquables, le manque de radiologues demeure une réalité préoccupante, notamment dans les régions sahariennes et les wilayas à faible densité médicale. Dans plusieurs hôpitaux du Sud, un seul radiologue assure la couverture de vastes zones géographiques, ce qui rallonge les délais de diagnostic et complique la prise en charge des cas urgents.

C'est précisément dans ce contexte que l'intelligence artificielle peut jouer un rôle déterminant. En s'appuyant sur les infrastructures numériques désormais disponibles, elle offre la possibilité de partager et d'analyser les images médicales à distance, de soutenir les radiologues dans l'interprétation des examens, et de garantir une équité d'accès au diagnostic pour l'ensemble des citoyens, du littoral jusqu'aux confins du Sahara.

Une révolution portée par la numérisation et l'innovation nationale

Grâce à la généralisation de la numérisation dans les structures sanitaires algériennes, le pays a franchi une étape décisive vers la modernisation de son système de santé. Sous l'impulsion des réformes engagées par le Président Abdelmadjid Tebboune, la quasi-totalité des hôpitaux, cliniques publiques et centres hospitalo-universitaires sont désormais dotés de systèmes d'information hospitaliers (SIH) et de plateformes numériques interconnectées permettant la gestion, la transmission et l'archivage des données médicales en temps réel.

Cette révolution technologique a profondément transformé la manière dont les examens d'imagerie médicale – radiographies, scanners, IRM – seront produits, analysés et partagés à travers le territoire national. Autrefois cantonnée à un traitement local et à des délais souvent longs, l'imagerie médicale entre aujourd'hui dans une ère de connectivité et d'intelligence partagée.

Grâce aux plateformes numériques interconnectées, les images peuvent être centralisées sur des serveurs sécurisés, analysées automatiquement par des algorithmes d'IA capables de détecter des anomalies invisibles à l'œil humain, puis transmises instantanément à des spécialistes situés dans d'autres wilayas du pays. Cette avancée ouvre la voie à une collaboration médicale nationale en temps réel, garantissant un diagnostic équitable et rapide, même dans les zones les plus reculées.

Mais cette dynamique ne s'arrête pas aux hôpitaux : elle s'appuie sur un écosystème d'innovation en pleine effervescence, soutenu activement par le gouvernement. Sous l'impulsion présidentielle, l'Algérie a encouragé la création et le développement de nombreuses start-ups spécialisées dans l'intelligence artificielle, la santé numérique et la cybersécurité médicale. Ces jeunes entreprises, regroupant ingénieurs, data scientists et médecins, développent des solutions locales «Made in Algeria» adaptées aux besoins du système de santé national.

Plusieurs d'entre elles se distinguent déjà par leurs travaux sur des plateformes d'archivage d'images (PACS) : c'est des plateformes numériques (Picture Archiving and Communication System) avec des systèmes informatiques de soins de santé qui permettent de capturer, stocker, distribuer et afficher des images médicales numérisées comme les radiographies, IRM et tomodensitométries. Elles remplacent les films radiologiques physiques, facilitent le partage d'informations et l'accès numérique, améliorent l'efficacité du flux de travail et peuvent être hébergées localement ou dans le cloud.,c'estdes systèmes d'aide au diagnostic automatisé ou des interfaces de téléradiologie sécurisée. En développant des algorithmes capables de reconnaître précocement certaines pathologies – pulmonaires, cardiovasculaires ou oncologiques – ces start-ups contribuent à renforcer la précision et la rapidité du diagnostic, tout en réduisant la dépendance technologique du pays vis-à-vis de solutions étrangères.

Cette synergie entre volonté politique, infrastructures modernisées et innovation entrepreneuriale fait de l'Algérie un terrain fertile pour le déploiement à grande échelle de l'imagerie médicale intelligente. Elle incarne une nouvelle génération de santé connectée, où la technologie, loin de remplacer le médecin, étend son champ d'action et soutient sa mission au service du patient.

Téléradiologie et équité sanitaire : un modèle algérien

La téléradiologie, rendue possible par la numérisation généralisée du système de santé, s'impose aujourd'hui comme l'un des leviers les plus puissants de l'équité sanitaire en Algérie. Elle permet aux établissements éloignés ou sous-dotés en spécialistes de bénéficier, en temps réel, de l'expertise des grands centres médicaux du pays.

L'un des exemples les plus emblématiques est celui du Centre Hospitalo-Universitaire du 1er Novembre 1954 d'Oran, pionnier dans la mise en œuvre de la téléradiologie en Algérie. Ce centre de référence a établi un réseau de transmission numérique sécurisée des images radiologiques avec plusieurs hôpitaux régionaux, notamment celui de Saïda.

Ce modèle de coopération médicale interrégionale démontre tout le potentiel de la téléradiologie pour renforcer la solidarité territoriale. Il permet de réduire les délais de diagnostic, d'améliorer la qualité des soins et d'offrir aux médecins des régions éloignées une formation continue à distance, favorisant l'échange d'expertise entre praticiens.

En s'appuyant sur cette expérience réussie, l'Algérie dispose d'une base solide pour étendre la téléradiologie à l'ensemble du territoire, reliant les hôpitaux du Nord, des Hauts Plateaux et du Sud dans un réseau intégré de santé connectée. Ce modèle illustre parfaitement la vision du Président Abdelmadjid Tebboune : celle d'une santé moderne, inclusive et souveraine, au service de tous les citoyens.

L'intelligence artificielle : un partenaire du diagnostic médical

L'un des apports les plus spectaculaires de l'IA réside dans sa capacité à analyser automatiquement des images médicales complexes – radiographies, scanners, IRM – en quelques secondes, avec une précision comparable à celle des spécialistes humains. Ces systèmes détectent des anomalies subtiles et agissent comme un « second regard », renforçant la fiabilité du diagnostic.

Dans un pays aussi vaste que l'Algérie, où certains hôpitaux ne disposent que d'un seul radiologue pour plusieurs daïras, l'IA devient un outil essentiel d'équité sanitaire. Elle standardise l'analyse, réduit les erreurs liées à la fatigue et garantit un diagnostic rapide dans les zones isolées.

L'IA optimise également les flux de travail dans les services d'imagerie : automatisation des mesures, segmentation d'organes, tri et classification des images. Cela libère du temps pour l'analyse clinique et la collaboration multidisciplinaire.

Enfin, elle constitue un outil pédagogique puissant. Les étudiants en médecine peuvent s'exercer sur des milliers d'images annotées, tandis que les enseignants disposent d'une base d'apprentissage évolutive. Ainsi, l'IA ne remplace pas le radiologue : elle enrichit sa pratique, accélère la prise de décision et garantit un diagnostic plus précoce, précis et équitable.

Une opportunité rendue possible par la numérisation du système de santé

La numérisation constitue le socle de cette révolution. L'introduction des systèmes d'information hospitaliers (SIH), des systèmes d'information radiologique (RIS) et des plateformes de télémédecine permet de connecter la majorité des établissements, des grandes villes aux zones reculées.

a) Une infrastructure solide et interconnectée

Les hôpitaux peuvent échanger images et dossiers médicaux en temps réel. Les algorithmes d'IA analysent automatiquement les examens, produisent un premier diagnostic et identifient les cas urgents, ensuite validés par le radiologue.

b) La valorisation stratégique des données nationales

La généralisation des systèmes PACS permet de constituer une banque nationale d'imagerie médicale. Ces données anonymisées et sécurisées alimentent la recherche, la formation et le développement d'algorithmes adaptés aux pathologies locales.

c) L'IA au service de la télémédecine

Grâce à la connectivité haut débit, les examens réalisés dans les régions isolées peuvent être analysés automatiquement et validés à distance par des experts.

d) Gouvernance et souveraineté numérique

La création d'une Agence nationale de l'intelligence artificielle en santé permettrait d'encadrer le développement des technologies, d'assurer la régulation, la certification et la sécurité des solutions déployées.

Un levier scientifique et économique d'avenir

L'intégration de l'IA en imagerie médicale ouvre également des perspectives économiques et scientifiques majeures : développement de logiciels locaux, création de pôles de recherche régionaux, coopération avec le Maghreb et le Sahel, et montée en compétences des jeunes ingénieurs et professionnels de santé.

En réduisant la dépendance aux technologies étrangères, l'Algérie renforcerait sa souveraineté numérique et générerait des retombées durables pour la science, la technologie et l'économie nationale.

Former, réguler et innover

Trois axes sont essentiels pour réussir cette transformation :

1. Former : intégrer l'IA dans les cursus de médecine et d'ingénierie, et créer des programmes de formation continue pour les radiologues.

2. Réguler : instaurer un cadre éthique et juridique solide garantissant la confidentialité et la transparence de l'usage de l'IA.

3. Innover : encourager la recherche appliquée, les partenariats public-privé et les projets pilotes de téléradiologie intelligente.

Conclusion : vers un modèle algérien de santé connectée et inclusive en Afrique

Sous l'impulsion du Président Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie connaît une profonde transformation de son système de santé, marquée par la modernisation des infrastructures, l'équipement en technologies de pointe et la généralisation de la numérisation dans toutes les régions, y compris les Hauts Plateaux et le Sud. Cette dynamique s'inscrit dans une vision ambitieuse : garantir l'équité territoriale, réduire les disparités d'accès aux soins et faire de l'Algérie un acteur majeur de la santé digitale sur le continent africain.

Portée par la transition numérique et l'essor des start-ups spécialisées dans l'intelligence artificielle, l'imagerie médicale entre dans une nouvelle ère. Les radiographies, scanners et IRM peuvent désormais être centralisés, analysés et interprétés à distance, offrant un diagnostic plus rapide, plus précis et accessible à tous.

L'IA ne remplace pas le radiologue, elle prolonge son regard, affine son jugement et renforce la fiabilité du diagnostic. En conjuguant expertise humaine, innovation technologique et volonté politique, l'Algérie construit les fondations d'un système de santé intelligent, solidaire et durable.

Au-delà des avancées techniques, cette révolution traduit une ambition profondément humaine : garantir la justice sanitaire, rapprocher les soins des populations isolées et inscrire l'Algérie comme un modèle africain et méditerranéen de santé connectée symbole de progrès, de souveraineté technologique et d'humanité au service de tous.

*Dr .Ancien Expert en Santé Maternelle, Néonatale et Infantile Organisation mondiale de la Santé – Juba, Sud-Soudan

Bibliographie

Sources nationales

1. Présidence de la République Algérienne Démocratique et Populaire. (2023). Discours du Président Abdelmadjid Tebboune sur la stratégie nationale de numérisation et la modernisation du système de santé. Alger.

2. Ministère de la Santé. (2024). Rapport annuel sur la modernisation des infrastructures sanitaires et la généralisation de la numérisation dans les établissements de santé. Alger : Direction Générale de la Planification et des Statistiques.

3. Ministère de l'Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. (2024). Programme national d'appui aux start-ups dans le domaine de la santé numérique et de l'intelligence artificielle. Alger.

4. Centre Hospitalo-Universitaire 1er Novembre 1954 d'Oran. (2023). Bilan d'expériences en téléradiologie et échanges interhospitaliers (Saïda – Oran). Oran.

Organisations internationales

5. Organisation mondiale de la Santé (OMS) – Bureau régional pour l'Afrique. (2023). Health and Digital Transformation in the AfricanRegion: Progress Report 2023. Genève : OMS.

6. Banque Africaine de Développement (BAD). (2022). Innovation et santé numérique en Afrique : état des lieux et perspectives. Abidjan : BAD.

7. UNESCO. (2023). Artificial Intelligence for Sustainable Development in Africa. Paris : UNESCO Publishing.

Études et publications scientifiques

8. Benali, A., &Khelil, S. (2022). L'intelligence artificielle et ses applications en imagerie médicale : opportunités pour les systèmes de santé africains.Revue Algérienne de Santé Publique, 14(2), 45–58.

9. Hadjar, N., &Ould Ahmed, H. (2023). Télémédecine et équité territoriale en Algérie : état des lieux et perspectives.Journal Maghrébin de Santé Digitale, 5(1), 27–41.

10. World HealthOrganization. (2021). Ethics and Governance of Artificial Intelligence for Health. Geneva : WHO.

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). (2022). Artificial Intelligence in Health:Opportunities and Challenges for Emerging Economies. Paris : O