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Ghaza: Hamas rejette les allégations du département d'Etat US

par Mohamed Mehdi

  Dimanche, 10e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, les échanges de prisonniers décédés se sont poursuivis entre la Résistance palestinienne et l'entité sioniste, dans le cadre de la première phase du « plan de paix » de Donald Trump.

Dans son rapport statistique quotidien sur le nombre de victimes de l'agression sioniste contre Ghaza, publié hier, le ministère de la Santé fait état de 18 martyrs, dont 10 corps retrouvés sous les décombres, 8 martyrs ciblés directement par les forces d'occupation, et 3 blessés au cours des précédentes 24 heures (samedi).

Le document précise que depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 11 octobre 2025, que l'entité sioniste n'a pas respecté à ce jour, les attaques de l'armée israélienne ont fait 35 martyrs et 146 blessés, et que durant la même période les services de la Protection civile ont retiré 414 corps de martyrs sous les décombres dans différentes parties de Ghaza. Le ministère de la Santé annonce également la réception de 15 corps de martyrs restitués dimanche par l'occupation israélienne et la Croix-Rouge, portant le nombre total de corps reçus à 150 (en différentes étapes : 45+45+30+15+15). La même source indique que sur les 150 corps, 25 martyrs ont été identifiés par leurs familles.

«Propagande israélienne»

Durant la première semaine de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'entité sioniste a commis 47 violations, tuant pas moins de 38 Palestiniens, dont plusieurs femmes et enfants.

Ces faits ne semblent pas intéresser les médias «libres» occidentaux, aux Etats-Unis comme en Europe, ni même l'administration Trump «garante» du «plan de paix» qu'elle a mis en œuvre pour instaurer le cessez-le-feu et libérer les prisonniers israéliens. Pire, c'est la Résistance palestinienne qui est accusée de « violation de l'accord de cessez-le-feu », comme l'a déclaré, samedi soir, le département d'État américain, des accusations qualifiées de «pleinement conformes à la propagande israélienne» par le Hamas.

«Le Hamas rejette les allégations contenues dans la déclaration du Département d'État américain et nie catégoriquement les accusations portées contre lui concernant une «attaque imminente» ou une «violation de l'accord de cessez-le-feu». Ces fausses allégations sont pleinement conformes à la propagande israélienne trompeuse et servent de couverture aux crimes persistants et à l'agression systématique de l'occupation contre notre peuple», lit-on dans la déclaration du Mouvement.

Le communiqué rappelle des «faits» largement connus qui ont été même rapportés par les médias israéliens, à savoir que «les autorités d'occupation ont formé, armé et financé des bandes criminelles qui ont perpétré des meurtres, des enlèvements, des vols de camions d'aide et des vols à main armée contre des civils palestiniens». Des crimes que ces bandes armées «ont publiquement reconnu» dans les médias sociaux, «confirmant l'implication de l'occupation dans la propagation du chaos et l'atteinte à la sécurité». Concernant les mesures prises par la police de Ghaza de pourchasser ces bandes criminelles complices des forces d'occupation, le Mouvement Hamas affirme que cette démarche, qui «bénéficie d'un large soutien populaire et de la société civile», a pour but de «protéger les citoyens et de préserver les biens publics et privés». Le Hamas appelle l'administration américaine à «cesser de répéter le discours trompeur de l'occupation» l'invitant à «s'attaquer aux violations (israéliennes, ndlr) répétées de l'accord de cessez-le-feu, notamment son soutien à ces gangs et la fourniture de refuges dans les zones sous son contrôle».

L'aide comme «instrument de chantage» : Les mises en garde du FPLP

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a mis en garde, dimanche dans un communiqué, «contre toute utilisation de l'aide comme instrument de chantage politique», affirmant son «rejet de tout arrangement portant atteinte à l'unité de Ghaza et à la souveraineté palestinienne».

«Les propositions visant à diviser la bande de Ghaza en zones «humanitaires ou administratives temporaires», qui subordonnent l'aide et la reconstruction à des conditions politiques préalables, portant atteinte aux droits du peuple palestinien et à sa souveraineté nationale, constituent des décisions dangereuses, inacceptables pour les Palestiniens et contraires aux dispositions de la proposition américaine», a déclaré le FPLP.

Le Front souligne que «la reconstruction, l'ouverture des points de passage, en particulier celui de Rafah, et l'acheminement de l'aide humanitaire sont des droits humains fondamentaux qui ne doivent pas être utilisés comme instruments de pression, de chantage ou de marchandage politique», suggérant que «tout arrangement temporaire» doit être «soumis au contrôle palestinien et international» et devant être «limité dans le temps, conformément à ce qui a été convenu pour la période intérimaire, sans porter atteinte à l'unité du territoire et du peuple».

Le FPLP appelle «les médiateurs et les États garants» à œuvrer pour «garantir une participation palestinienne réelle et effective à toutes les phases des efforts de reconstruction et de secours, et à mettre en place des mécanismes transparents de responsabilisation et d'indemnisation pour les destructions et les violations commises par l'occupation».