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![]() ![]() ![]() En provenance du sud de l'enclave: Des centaines de milliers de déplacés regagnent la ville de Ghaza
par Mohamed Mehdi ![]() Samedi, 2e jour de l'entrée
en vigueur du cessez-le-feu, les habitants de Ghaza
ont passé la première nuit sans bombardements.
«C'est la première nuit depuis deux ans où nous n'entendons plus le bruit des bombardements, le grondement de l'artillerie ou celui des avions. C'est la première nuit où nous n'avons plus vu de corps de martyrs, de blessés, et le sang. Ô Dieu, fais que chaque nuit Ghaza soit en sécurité, et que chaque jour soit un bonheur et une paix de l'esprit. Cette guerre a vieilli nos cœurs et nos corps», écrit sur sa page Facebook, Jihad Helles, écrivain et prédicateur palestinien, également diplômé en Génie civil de l'Université de Ghaza. Mais Ghaza continue de compter ses martyrs. Dans son rapport statistique publié, samedi, le ministère de la Santé de Ghaza, fait état de 151 martyrs, dont 116 corps sortis des décombres de précédents massacres, et 72 blessés durant les précédentes 24 heures (vendredi). Ces chiffres portent le nombre des victimes depuis plus de deux années de génocide israélien à 67.682 martyrs et 170.033 blessés. Le rapport du ministère note que ce bilan comporte une liste de 320 noms qui ont été ajoutés aux statistiques cumulées des martyrs dont les données ont été complétées et approuvées par la Commission judiciaire chargée du suivi du dossier des signalements et des personnes disparues durant la période allant du 3 au 10 octobre 2025. En outre, le ministère a recensé 463 décès dus à la famine et à la malnutrition, dont 157 enfants, précisant que depuis que l'IPS a déclaré la famine à Ghaza, le nombre de décès dans cette catégorie a atteint 185, dont 42 enfants. Samedi, l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa a annoncé le martyr d'un homme âgé sous les tirs des forces d'occupation israéliennes dans la ville d'Al-Qarara au nord-est de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza. De son côté, le Comité national palestinien pour la récupération des corps des martyrs pour connaitre le sort des personnes disparues a déclaré dans un communiqué, rapporté par Al Jazeera, que les autorités israéliennes «détiennent les corps de 735 martyrs, dont 256 dans les «cimetières numérotés», ajoutant 67 enfants parmi ces martyrs. Selon la même source, «les cimetières numérotés sont de simples tombes entourées de pierres tombales». «Chaque tombe est marquée d'une plaque métallique portant un numéro, mais pas le nom du corps. Chaque numéro est conservé dans un dossier distinct tenu par les autorités de sécurité israéliennes», ajoute l'ONG. Les éléments du ministère de l'Intérieur se déploient dans les zones libérées Depuis la mi-journée de vendredi, des centaines de milliers de personnes déplacées continuent, avec d'énormes difficultés, de regagner la ville de Ghaza en provenance des régions sud de l'enclave. Pour le deuxième jour consécutif, le ministère de l'Intérieur et les forces de sécurité nationales de la bande de Ghaza ont poursuivi leur déploiement dans les principaux carrefours et marchés des zones d'où l'armée israélienne s'est retirée depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu vendredi, rapporte l'agence turque Anadolu. «Cette mesure vise à rétablir l'ordre et à mettre fin au chaos que l'occupation cherche à semer depuis deux ans», a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur. A Ghaza, c'est également l'heure de constater l'immensité des destructions commises par l'entité sioniste. Samedi, le maire de Khan Younes a annoncé, lors d'une conférence de presse, que 85% du gouvernorat a été rasé sous les bombardements et les destructions des bulldozers de l'armée sioniste. La même responsable, cité par Al Jazeera, a fait état de «400.000 tonnes de gravats qui doivent être déblayées des rues de la ville, soulignant que 300 kilomètres de réseaux d'eau et 75% du réseau d'assainissement ont été détruits», ajoutant que «la municipalité devra gérer plus de 350.000 tonnes de déchets» dans l'ensemble du gouvernorat de Khan Younes. Il a également indiqué que la municipalité «disposait de neuf équipes chargées du déblaiement des routes, mais qu'elle a besoin de générateurs électriques et de diesel pour mener à bien cette tâche», soulignant «la nécessité de disposer d'équipements modernes (pelleteuse, bulldozers...) pour le traitement des décombres des bâtiments et des habitations». De son côté, le porte-parole de la municipalité de Ghaza, Asem al-Nabih, a déclaré à Al Jazeera que «plus de 85% des véhicules lourds et moyens de la municipalité sont détruits». «Nous avons commencé à rouvrir certaines des rues principales de la ville. Nos priorités sont d'assurer l'approvisionnement en eau potable, la réouverture des rues, la collecte des déchets et la résolution des problèmes d'assainissement». Des appels à ouvrir rapidement les points de passage Plusieurs entités et pays ont appelé, hier à l'ouverture des points de passage pour l'entrée des aides humanitaires, notamment les abris et les tentes en prévision de l'hiver. Le responsable du réseau des ONG palestiniennes dans la bande de Ghaza, Amjad Shawa, a déclaré, samedi, que «les capacités disponibles sont extrêmement limitées pour ouvrir les routes et récupérer les corps sous les décombres», indiquant que les autorités compétentes attendaient «la mise en œuvre du protocole humanitaire pour l'acheminement des tentes et les abris». L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré disposer de suffisamment de nourriture pour la population de Ghaza pour trois mois, appelant à autoriser la mise en place de «couloirs pour permettre l'entrée davantage de camions d'aide». «Il faut des couloirs pour permettre l'entrée davantage de camions d'aide dans la bande de Ghaza. L'UNRWA est la seule agence des Nations Unies à avoir conservé sa cohésion dans l'enclave. Elle est en mesure d'assumer pleinement son rôle», a déclaré le média de l'UNRWA à Al Jazeera. Cité également par Al Jazeera, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a annoncé «l'ouverture, mardi prochain, du point de passage de Rafah pour le passage des camions dans les deux sens». Par ailleurs, l'Autorité monétaire palestinienne a indiqué, dans un communiqué, qu'elle continuait de prendre les mesures et les procédures nécessaires pour «rétablir les services bancaires à Ghaza, soulignant son engagement à soutenir les Palestiniens de la bande de Ghaza en cette période critique et à coopérer avec diverses organisations humanitaires et partenaires locaux et internationaux pour faciliter l'acheminement de l'aide en fournissant les services financiers et bancaires nécessaires». |
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