C'est le cessez-le-feu à Ghaza. Un cessez-le-feu prudent, mais qui permet à des milliers de ghazaouis de regagner leurs zones d'habitations dans la ville de Ghaza et le nord de l'enclave.

L'armée d'occupation israélienne a poursuivi, vendredi, ses frappes aériennes et d'artillerie sur plusieurs zones de la bande de Ghaza, malgré l'approbation par le gouvernement israélien de l'accord d'échange et du cessez-le-feu, quelques heures après l'annonce de l'accord jeudi.

Après deux années de génocide et de crimes contre l'humanité commis Israël à Ghaza, tard dans la nuit de mercredi à jeudi, les médiateurs et les négociateurs de la résistance (Hamas, Jihad et FPLP) ont annoncé être parvenus à un accord portant sur la mise en œuvre de la première phase du « plan de paix » annoncé il y a près de deux semaines par Donald Trump.

L'annonce de l'accord n'a pas empêché l'armée génocidaire sioniste de continuer à cibler les Palestiniens dans plusieurs régions de l'enclave, par des bombardements aériens et d'artillerie.

Dans son dernier rapport statistique publié, vendredi, le ministère de la Santé de Ghaza, a fait état de 17 martyrs et 71 blessés durant les précédentes 24 heures (jeudi), portant le bilan des victimes durant les deux années de génocide israélien à 67.211 martyrs et 169.961 blessés.

La même source a précisé que de nombreuses victimes étaient encore dans les rues ou sous les décombres, et que les services des ambulances et de la protection civile ne peuvent pas atteindre en raison des bombardements malgré l'annonce du cessez-le-feu.

Depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par Israël, le 18 mars 2025, le nombre de victimes des bombardements sionistes atteint 13.598 martyrs et 57.49 blessés, ajoute le ministère.

Concernant les victimes parmi les demandeurs d'aide alimentaire, le document rapporte également que les tirs des soldats de l'armée d'occupation et des mercenaires américains de la Fondation «GHF» ont fait 5 blessés, portant le nombre total à 2.615 martyrs et 19.182 blessés.

Vendredi, des sources hospitalières ont déclaré à Al Jazeera que « les corps de 81 martyrs ont été retrouvés dans plusieurs régions de la bande de Ghaza depuis le matin, dont 73 martyrs retrouvés dans plusieurs zones de la ville de Ghaza ».

Tôt dans la matinée de vendredi l'armée d'occupation sioniste a bombardé plusieurs régions de Ghaza, du nord au sud.

Des canonnières israéliennes ont visé la rue Rachid empruntée par les personnes déplacées.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que des bombardements d'artillerie et des tirs de chars israéliens ont ciblé le nord de Khan Younis, au sud de la bande de Ghaza.

Al Jazeera note que l'armée d'occupation israélienne a poursuivi ses frappes aériennes et d'artillerie sur plusieurs zones de la bande de Ghaza vendredi, malgré l'approbation par le gouvernement israélien de l'accord d'échange et du cessez-le-feu, quelques heures après l'annonce de l'accord jeudi.

En outre, l'armée israélienne a annoncé vendredi matin la mort d'un de ses soldats dans le camp de réfugiés al-Shati, dans la ville Ghaza. La même source, a indiqué qu'un soldat du 614e bataillon a été tué lors de combats dans le nord de Ghaza après avoir été abattu par un tireur d'élite palestinien jeudi.

Surveiller la mise en œuvre de la première étape de l'accord

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abderrahmane Al Thani, a déclaré, jeudi soir, que « la réussite de cette phase de l'accord est une responsabilité collective »

« Avec le lancement de la première phase de l'accord, le Qatar ne ménagera aucun effort pour les Palestiniens et la région. La réussite de cette phase est une responsabilité collective pour garantir la mise en œuvre de l'accord et instaurer la paix et la stabilité ».

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays assumerait la responsabilité du suivi de la mise en œuvre de l'accord de Ghaza, soulignant l'importance d'en appliquer toutes les dispositions.

Dans sa déclaration rapportée hier par Al Jazeera, le président turc a souligné qu'Israël a une longue tradition de non-respect des traités. « Nous savons qu'ils ont utilisé toutes sortes de détails futiles comme prétexte pour ne pas respecter les accords », a-t-il déclaré.

En outre, un porte-parole de la Commission européenne a annoncé la volonté de l'UE d'intervenir rapidement pour faciliter l'acheminement de l'aide à Ghaza et soutenir les efforts de reconstruction et de sécurité si le cessez-le-feu est respecté, selon Al Jazeera.

Al Jazeera a également rapporté, citant la Radio de l'armée israélienne, concernant un avenant à l'accord que 600 camions d'aide humanitaire entreront quotidiennement dans la bande de Ghaza.

A ce propos, le porte-parole de l'UNRWA, Jonathan Fuller, a déclaré à Al Jazeera que l'organisation dispose de plus de 6.000 camions d'aide humanitaire (nourriture et médicaments) « prêts à entrer dans la bande de Ghaza ».

« Nous attendons le signal pour commencer la distribution de l'aide dans la bande de Ghaza et nous disposons d'entrepôts en Égypte et en Jordanie. La situation évolue constamment et les obstacles à l'ouverture des points de passage doivent être levés. La vie doit reprendre immédiatement son cours normal à Ghaza », a souligné M. Fuller.

Alger espère que l'accord ouvrira la voie à un règlement définitif

Jeudi, fin d'après-midi, l'Algérie a réagi, par la voix du ministère des Affaires étrangères, à l'annonce par les médiateurs et par le Mouvement Hamas l'accord sur la mise en œuvre de la première phase du plan du président américain, Donald Trump, pour la paix dans la bande de Ghaza.

« L'Algérie prend acte de l'accord conclu concernant la mise en œuvre de la première phase du plan du Président Donald Trump pour la paix dans la bande de Ghaza, en tant que première étape pour mettre fin à l'agression israélienne contre le peuple palestinien frère", lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines.

La déclaration ajoute que « l'Algérie se félicite du cessez-le-feu immédiat et de l'acheminement, en urgence, de l'aide humanitaire et des secours dans la bande de Ghaza, deux revendications ayant été longtemps réclamées par l'Algérie et la communauté internationale avec insistance et de manière résolue pour mettre fin aux souffrances du peuple palestinien ».

« L'Algérie espère que cette étape ouvrira la voie à un règlement pacifique, durable et définitif de la cause palestinienne, qui garantisse au peuple palestinien tous ses droits nationaux légitimes, en tête desquels l'établissement de son Etat indépendant sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, tel que reconnu par les Nations unies et réaffirmé par la communauté internationale à travers les reconnaissances successives de l'Etat de Palestine », conclut le communiqué.