Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Pour mettre fin à deux années de génocide israélien: Négociations indirectes au Caire

par Mohamed Mehdi

Lundi 6 octobre 2025, jour pour jour, Ghaza a bouclé deux longues années de génocide commis par Israël, représentant de la civilisation occidentale, avec le soutien sans équivoque des Etats-Unis et des principales puissances européennes.

Durant ces 730 jours, au cours desquels l'armée d'occupation sioniste a largué plus de 200.000 tonnes de bombes, d'une puissance explosive de 200 kilotonnes (KT) de TNT, soit plus de 10 fois Hiroshima, le nombre de victimes a atteint plus de 237.000, dont 67.160 martyrs, plus de 10.000 disparus sous les décombres, et 169.679 blessés. Des chiffres considérés par The Lancet, la prestigieuse revue de recherche médicale, qui reconnait pourtant le sérieux du ministère de la Santé de Ghaza, comme largement en dessous de la réalité étant donné l'ampleur des massacres commis par l'entité israélienne.

Depuis deux années, l'armée israélienne «tue quotidiennement 92 Palestiniens, dont 27 enfants, 14 femmes ainsi que 42 parents (30 pères et 12 mères de familles)», selon un bilan publié, hier, par le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza. Quotidiennement, depuis le 7 octobre 2023, l'occupation commet des massacres contre 53 familles à Ghaza, anéantissant totalement 4 d'entre-elles, ajoute la même source.

L'histoire de l'octogénaire Souad al-Kurd, dite «Oum Hassan», rapportée hier par Al Jazeera, qui a perdu «48 de ses enfants, frères et petits-enfants», illustre parfaitement ces chiffres et résume toutes les tragédies vécues durant les deux années de génocide israélien à Ghaza.

Par ailleurs, les bombardements israéliens «ont détruit totalement environ 90% de la bande de Ghaza», et «contrôlent plus de 80% de sa superficie par le biais d'invasions terrestres, de bombardements et de déplacements forcées de 2,4 millions de Palestiniens», poursuit le bilan du gouvernement de l'enclave assiégée.

Depuis le 7 octobre 2023, les bombardements de l'armée d'occupation israélienne ont détruit et mis hors service 38 hôpitaux et 96 centres de santé, ciblant également 197 ambulances et 61 véhicules de la protection civile, et ont mené 788 attaques contre des services de santé, dont des installations, des véhicules, du personnel, des chaînes d'approvisionnement, lit encore dans le bilan du Bureau des médias du Gouvernement.

Concernant les bombardements des immeubles d'habitation et autres logements, ainsi que les infrastructures éducatives et académiques, économiques et religieuses, le bilan du gouvernement fait état de la destruction totale ou partielle de 95% des établissements éducatifs, dont plus de 550 écoles et établissements d'enseignement supérieur, plus de 835 mosquées, 3 églises ciblés au moins trois fois chacune, 40 cimetières sur les 60 existants à Ghaza, 268.000 unités résidentielles rasées complètement, 148.000 habitations devenues inhabitables, et 153.000 partiellement détruites.

L'entité sioniste a également mis hors service 725 installations d'approvisionnements en eau potable (puits, stations de dessalement…) et 700 Km de canalisations d'eau, et a détruit : plus de 5000 kilomètres de câbles électriques et 2280 transformateurs, plus de 94% de la superficie agricole de Ghaza sur un total de 17.800 hectares.

De son côté, l'ONG Human Rights Watch, a estimé, dans une déclaration publiée lundi, que les forces israéliennes ont tué chaque jour depuis le 7 octobre 2023, «l'équivalent de toute une classe d'enfants».

«À Ghaza, les forces israéliennes ont tué des dizaines de milliers de Palestiniens, pour la plupart des civils ; elles ont décimé des familles entières et tué chaque jour, en moyenne, l'équivalent de toute une classe d'enfants. Les opérations militaires à Ghaza ont laissé la plus grande partie du territoire en ruine, rasant des quartiers et des villes entières et endommageant gravement - voire détruisant - la majorité des domiciles, des établissements scolaires, des hôpitaux et des infrastructures civiles. Les autorités israéliennes ont causé une famine, employant la privation de nourriture comme arme de guerre et forçant presque toute la population à se déplacer à plusieurs reprises».

L'Egypte accueille un nouveau round de négociations indirectes

Des délégations du Mouvement Hamas, d'Israël et des Etats-Unis, devaient entamer, lundi à la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Egypte, des négociations indirectes pour mettre fin à deux années de génocide israélien à Ghaza et obtenir la libération des détenus sionistes dans l'enclave.

La délégation des négociateurs du Hamas s'est rendue dimanche soir au Caire, sous la présidence du Dr. Khalil Al-Hayya, qui est apparu pour la première fois depuis l'attaque d'Israël sur Doha le mois dernier, avec d'autres dirigeants du Mouvement, au moment où ils se réunissaient pour discuter la précédente proposition américaine de cessez-le-feu.

Ce nouveau round, suite au refus par l'entité sioniste de deux propositions américaines acceptées par le Hamas, intervient près d'une semaine après la présentation par le président américain d'un «plan de paix». Trump a appelé les négociateurs à «avancer «très rapidement», faisant état de premières «discussions très positives (...) ce week-end avec le Hamas en amont des discussions en Egypte, où il a dépêché son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner», rapporte l'AFP.

Un dirigeant du Hamas a déclaré samedi à l'AFP que le mouvement était prêt à entamer des négociations pour résoudre «toutes les questions» dans le cadre du plan de Donald Trump pour la fin de la guerre à Ghaza. «Le Hamas a informé les médiateurs qu'il était prêt à commencer immédiatement la mise en œuvre de l'échange» des détenus israéliens retenus à Ghaza contre des prisonniers palestiniens dans les geôles sionistes, «dès la conclusion d'un accord pour préparer les conditions sur le terrain», ajoute l'AFP citant une source anonyme.

Hamas met en garde contre les «fausses allégations»

Le Mouvement Hamas a démenti dimanche, dans une déclaration de Mahmoud Mardawi, «les fausses allégations concernant l'avancement des négociations de cessez-le-feu».

Le Mouvement affirme que «les informations publiées par Al Arabiya Al Hadath et d'autres médias et plateformes, attribuées à une source interne au mouvement, concernant l'avancement des négociations de cessez-le-feu et la position du mouvement sur le désarmement (du Hamas) sont inexactes», précise la déclaration, soulignant qu'il s'agit d'informations «sans fondement» visant à «semer la confusion au sein de l'opinion publique».

Le dirigeant du Hamas a appelé les médias à «ne pas se laisser influencer par des rumeurs et des sources anonymes», les exhortant à s'informer «auprès des plateformes officielles et fiables du mouvement».