Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Plan de Trump: Le Hamas s'implique

par Mohamed Mehdi

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a annoncé vendredi avoir transmis sa réponse aux médiateurs concernant le plan du président américain Donald Trump pour mettre fin à l'agression sioniste contre la bande de Ghaza qui dure depuis bientôt deux années. «Afin de mettre fin à l'agression et à la guerre d'extermination menées contre notre peuple déterminé dans la bande de Ghaza, et par souci de responsabilité nationale et de respect des principes fondamentaux, des droits et des intérêts suprêmes de notre peuple, le Mouvement (...) a pris sa décision et soumis sa réponse suivante aux médiateurs », indique le communiqué du Hamas. Le Mouvement « salue les efforts arabes, islamiques et internationaux, ainsi que ceux du président américain Donald Trump, appelant à la fin de la guerre dans la bande de Ghaza, à l'échange de prisonniers, à l'entrée immédiate de l'aide humanitaire, au rejet de l'occupation de la bande de Ghaza et au déplacement du peuple palestinien », ajoute le document.

Afin de « parvenir à une cessation des hostilités et à un retrait complet de la bande de Ghaza », le Hamas annonce « son accord pour la libération de tous les prisonniers israéliens, vivants et morts, selon la formule d'échange contenue dans la proposition du président Trump », sous réserve que les « conditions requises pour cet échange (dans un délai de 72 heures comme annoncé dans le plan de Trump, ndlr) soient réunies », affirme le Hamas qui exprime « sa volonté d'entamer immédiatement des négociations par l'intermédiaire des médiateurs afin de discuter des détails de cet accord ».

Par ailleurs, le mouvement a renouvelé « son accord pour transférer l'administration de la bande de Ghaza à un organisme palestinien indépendant (technocrates), sur la base du consensus national palestinien et du soutien arabe et islamique ». A propos des propositions du président Trump relatives à l'avenir de Ghaza et aux droits fondamentaux du peuple palestinien, le communiqué du Hamas rappelle qu'elles «s'inscrivent dans une position nationale globale et reposent sur le droit et les résolutions internationaux pertinents», par conséquent « elles doivent être débattues dans un cadre national palestinien global» auquel le «Hamas contribuera en toute responsabilité».

Trump partage la réponse du Hamas sur son réseau «Truth Social»

Dans une démarche inattendue, Donald Trump a commencé par partager le communiqué du Hamas sur son profil de « Truth Social », son propre réseau social.

Quelques minutes plus tard, Karoline Leavitt, l'assistante de Donald Trump, annonce que le président était en train de préparer sa réponse au communiqué du Hamas. « Dans les coulisses du bureau ovale : le président Trump réagit à l'acceptation de son plan de paix par le Hamas », écrit Mme Leavitt sur la plateforme X.

Moins d'une heure plus tard, un bref communiqué de Trump, partagé également sur le compte X de la Maison Blanche, annonce que : « Sur la base de la déclaration du Hamas, je crois qu'il est prêt à une paix durable », avant de demander à Israël « d'arrêter les bombardements ». « Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Ghaza afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! Pour l'instant, c'est bien trop dangereux. Nous sommes déjà en discussion sur les détails à régler. Il ne s'agit pas seulement de Ghaza, il s'agit de la paix tant recherchée au Moyen-Orient », ajoute le communiqué de Trump.

Samedi, l'armée israélienne a déclaré qu'«elle poursuivait son offensive dans la ville de Ghaza et a averti les habitants de ne pas retourner dans la zone », rapporte l'AFP qui rappelle que cette déclaration intervient « malgré un appel du président américain Donald Trump à mettre fin immédiatement aux bombardements d'Israël ».

Réactions palestiniennes et arabes

L'Egypte et le Qatar, les deux médiateurs, ont été les premiers à réagir vendredi soir à la déclaration du Hamas. L'Égypte a exprimé « sa gratitude pour la déclaration publiée par le Hamas en réponse au plan du président américain Trump », une déclaration qui « reflète l'engagement du mouvement, aux côtés de toutes les factions palestiniennes, à épargner la vie du peuple palestinien et à préserver celle des civils innocents » et « reconnaît la nécessité de mettre fin à cette guerre, ce qui ouvrira la voie à la réalisation des aspirations à la création d'un État palestinien ». Le Qatar a de son côté salué « l'annonce par le Hamas de son acceptation de la proposition du président Trump visant à mettre fin à la guerre à Ghaza et sa volonté de libérer tous les otages selon la formule d'échange prévue par la proposition américaine », ajoutant avoir « commencé à travailler avec nos partenaires de médiation en Égypte, en coordination avec les États-Unis, afin de conclure les discussions sur le plan visant à mettre fin à la guerre ».

Dans la même soirée, António Guterres, Secrétaire général de l'ONU a déclaré : « Je me réjouis de la réponse du Hamas et j'exhorte chacun à saisir cette occasion pour mettre fin à la guerre à Ghaza ». Le mouvement Ansar Allah du Yémen a estimé que la déclaration du Hamas est « une réponse souple et responsable, démontrant ainsi son engagement à mettre fin à l'agression et à la famine à Ghaza, et se caractérise par son réalisme, sa faisabilité et son ouverture aux solutions ».

Mustafa Barghouti, le Secrétaire général de l'Initiative nationale palestinienne, a également salué la « réaction positive du Hamas au plan Trump », ajoutant que « Netanyahou et son gouvernement fasciste se dirigent vers l'isolement, tant sur le plan national qu'international ». Le Mouvement du Jihad islamique palestinien a considéré que la réponse du Hamas au plan Trump « exprime la position des forces de résistance palestiniennes », ajoutant qu'il « a participé de manière responsable aux consultations qui ont conduit à cette décision ». Le FDLP a salué « la position responsable du Hamas », affirmant qu'«elle est conforme à la position du Front démocratique, annoncée quelques heures après la présentation du plan du président américain le 30 septembre 2025».

Pour le FPLP la démarche du Hamas est « patriotique et responsable », et « ouvre la voie à la fin de l'agression ». « L'important désormais est l'engagement de l'occupation à mettre fin à l'agression et à mettre en œuvre les étapes de l'accord, ouvrant ainsi la voie à une cessation complète de l'agression, à un retrait total et à la levée totale du siège, conduisant à un processus politique palestinien clair et respectueux des droits de notre peuple », affirme le FPLP dans un communiqué. Les autres factions de la résistance palestinienne ont affirmé que la réponse du Hamas « est le fruit d'une position nationale responsable, issue de consultations approfondies avec les factions de la résistance palestinienne afin de parvenir à un accord qui serve les intérêts de notre peuple et mette fin à ses souffrances et à la guerre d'extermination en cours contre lui ». «Nous appelons toutes les parties à mener à bien ces démarches et mesures, et insistons sur la nécessité pour l'Autorité palestinienne de remplir ses devoirs et obligations dès maintenant, notamment la tenue d'une réunion nationale urgente afin de discuter des mécanismes de mise en œuvre de la prise en charge de l'administration de la bande de Ghaza par un organisme palestinien indépendant, et d'aborder toutes les questions nationales en cette période critique de l'histoire de notre peuple », ajoute le communiqué des factions de la résistance palestinienne. Le « Mouvement pour la réforme démocratique du Fatah » a salué la décision du Hamas qui « ouvre la voie à la fin de l'agression brutale et de la guerre d'extermination contre notre peuple, prévient les déplacements forcés de ses terres, et crée les conditions propices à l'achèvement du programme de libération nationale ».

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué « l'annonce d'un cessez-le-feu par le président Trump (...) en réponse aux déclarations positives du Hamas, que nous saluons, concernant la libération de tous les otages et une approche positive de cette phase, qui exige de chacun la plus grande responsabilité nationale ».