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Accord d'Association avec l'UE: L'Algérie réitère ses demandes

par El-Houari Dilmi

Deux mois après le lancement par l'UE d'une procédure d'arbitrage contre l'Algérie, une délégation des deux chambres du Parlement algérien a pris part, jeudi au siège du Parlement européen à Bruxelles (Belgique), aux travaux de la 2e réunion de la Commission parlementaire mixte (CPM) Algérie-Union Européenne (UE).

En effet, la deuxième réunion de la Commission parlementaire mixte (CPM) Algérie-Union européenne (UE), s'est tenue, jeudi, à Bruxelles, au cours de laquelle «le rôle de la diplomatie parlementaire a été mis en exergue, en tant qu'outil efficace pour renforcer le partenariat entre les deux pays», indique un communiqué de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette réunion, présidée par le chef de la délégation algérienne, Sid Ahmed Temamri, et le chef de la délégation européenne, Ruggero Razza, a permis un échange franc et constructif sur différentes questions d'intérêt commun», reflétant ainsi «la volonté commune de consolider les relations entre les deux parties», précise le communiqué. Lors de cette rencontre, Temamri a réaffirmé «l'importance stratégique que l'Algérie accorde à ses relations avec l'UE, en tant que relations privilégiées fondées sur la proximité géographique ainsi que sur les liens historiques, culturels, humains et commerciaux». Plus de vingt ans après l'entrée en vigueur de l'Accord d'Association, Sid Ahmed Temamri a souligné la nécessité de procéder à une évaluation conjointe de cet accord, afin de «remédier aux déséquilibres constatés et de rétablir l'équilibre des intérêts mutuels, à travers l'activation des mécanismes de dialogue et de concertation, le renforcement et la diversification de la coopération économique, ainsi que la promotion des relations humaines», ajoute le communiqué.

«L'Algérie, un partenaire central pour l'UE»

Pour sa part, Ruggero Razza a souligné que les deux parties «sont confrontées à des défis communs dans les domaines de la sécurité, de l'économie et de la migration, d'où la nécessité de renforcer le partenariat sur la base de l'entente et du respect mutuels, au mieux des intérêts supérieurs des deux parties et en faveur de la stabilité et du développement dans l'espace euro-méditerranéen». Il a également souligné que la région «traverse une phase délicate et sensible, qui exige un renforcement de la coopération plus que jamais», insistant sur la nécessité de «redoubler d'efforts, non seulement au niveau gouvernemental, mais aussi sur le plan parlementaire, qui constitue un levier essentiel pour soutenir les processus de dialogue et de rapprochement». Il a relevé que l'Algérie demeure «un partenaire central pour l'UE et un acteur régional influent en Europe du Sud et dans la région méditerranéenne».

Sur le plan commercial, la délégation algérienne a mis en avant que «l'approche adoptée dans la révision du démantèlement tarifaire a été le fruit d'une évaluation précise de la mise en œuvre de l'accord, laquelle a mis en évidence des déséquilibres croissants et une disparité manifeste dans les avantages, ce qui a nécessité la prise de mesures visant à soutenir la production nationale et à garantir un partenariat plus juste et équilibré». Dans ce contexte, l'Algérie a exprimé «son aspiration à développer un partenariat industriel avancé avec l'UE, fondé sur le transfert de technologies, le renforcement des capacités et la diversification de l'Economie nationale, afin de la libérer de la dépendance aux hydrocarbures et d'instaurer un modèle économique compétitif, créateur de richesses et d'emplois». L'Algérie réaffirme également son engagement à jouer son rôle de «fournisseur fiable et régulier d'énergie, notamment de gaz, à destination de l'UE, ce qui reflète sa position en tant que partenaire stratégique dans le domaine de la sécurité énergétique», selon la même source.

Par ailleurs, la partie algérienne a mis en lumière le nouveau climat instauré par la loi sur l'investissement, «offrant transparence et garanties aux investisseurs, et faisant du marché algérien une destination prometteuse pour des partenariats économiques mutuellement bénéfiques».

Pour sa part, la partie européenne a souligné «le rôle central de l'Algérie en tant que principal fournisseur de gaz et de pétrole brut vers l'Europe», mettant en exergue «l'importance des nouveaux projets énergétiques, en particulier ceux liés aux énergies renouvelables et à l'hydrogène vert», conclut la même source.