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Après l'interception de la flottille «Global Sumud»: Vague d'indignations à travers le monde

par Mohamed Mehdi

Vendredi 727e jour de l'agression sioniste contre la population civile de Ghaza et 214e jour du siège total de l'enclave, l'armée génocidaire d'Israël poursuit ses massacres contre les femmes, les enfants, et les personnes à la recherche d'aides alimentaires.

Le rapport statistique publié, hier, par le ministère de la Santé, fait état de 290 victimes lors des précédentes 24h (jeudi), dont 63 martyrs et 227 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, précisant qu'un certain nombre de victimes est encore dans les rues ou sous les décombres et que les services des ambulances et de la protection civile ne peuvent pas atteindre en raison des bombardements.

Le bilan des victimes depuis le 7 octobre 2023 passe à 66.288 martyrs et 169.165 blessés. Depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par Israël, le 18 mars 2025, le nombre de victimes des bombardements sionistes atteint 13.420 martyrs et 57.124 blessés, ajoute le ministère.

Pour les victimes parmi les demandeurs d'aide alimentaire, le document rapporte également que les tirs des soldats de l'armée d'occupation et des mercenaires américains de la Fondation « GHF » ont fait 15 martyrs et 80 blessés, portant le nombre total à 2.597 martyrs et 19.054 blessés.

Jeudi, le ministère de la Santé a fait état, jeudi dans un communiqué, de l'enlèvement d'une infirmière palestinienne par une unité spéciale de l'armée sioniste alors qu'elle se dirigeait vers son lieu de travail à Khan Younes. « Le ministère de la Santé condamne avec la plus grande fermeté l'enlèvement de l'infirmière Tasneem Marwan al-Hams, fille du Dr Marwan al-Hams, directeur des hôpitaux de campagne de la bande de Ghaza, actuellement détenu dans une prison israélienne. L'enlèvement a été perpétré par une unité spéciale israélienne alors qu'elle se rendait ce matin (jeudi, ndlr) à son travail dans un établissement médical de Khan Younes », indique le communiqué.

Acte de piraterie sioniste

L'entité sioniste a intercepté la quasi-totalité des navires composants la Flotilla Global Sumud, durant la nuit de mercredi à jeudi. Des images diffusées en direct ont montré des soldats israéliens lourdement armés prenant le contrôle des navires, tandis que les passagers, vêtus de gilets de sauvetage, levaient les mains en signe de reddition. La flottille est composée de plus de 40 bateaux et d'environ 450 militants dont des parlementaires, juristes et militants, de plusieurs pays, transportait nourriture et médicaments, avec à son bord des parlementaires, des avocats et des activistes, pour briser le blocus de Ghaza et les bombardements qui ont fait à ce jours plus de 250.000 victimes dont plus de 70.000 martyrs, majoritairement des femmes et des enfants.

« Si vous regardez cette vidéo, c'est que j'ai été enlevée par les forces israéliennes. Notre mission humanitaire était non violente et conforme au droit international », a déclaré la militante suédoise Greta Thunberg dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon Reuters, les détenus de la flottille devaient être transférés dans la prison de haute sécurité de «Ketziot», connue pour ses conditions dures, en raison du nombre exceptionnel de personnes arrêtées. Des ONG, comme Adalah, s'inquiètent de leur santé, de leurs droits et d'un possible durcissement du traitement.

Des militants algériens parmi les détenus

Une liste, non exhaustive, de 17 participants et militants algériens arrêtés par l'occupation sioniste parmi les membres de la Flotille pour Ghaza a circulé sur le net. Il s'agit de : Abderezak Makri (ex-député et ancien président du MSP), Zoubida Kharbache (ancienne députée du PT), Cheikh Amara Ounas (vice-président de l'Association Maali), Mehdi Makhloufi (journaliste), Dr Nasreddine Drissi, Fawzi Bouaziz (militant), Mohamed Marwan Benguettaya (président de la Coordination Algérienne de Soutien à la Palestine), Dr Tayeb Mahdan, Mohamed Ben Alwan (militant), Mohamed Salman (militant), Abderachid Koraishi (militant), Abdelfattah Chakhnaba (militant), Abdelkader Ammour (militant), Habib Taleb (militant), Zakaria Bendada (militant), Amal Lamia (accompagnant une délégation française), et Dr Djamal Mazaach (président du Comité palestinien du Syndicat national des praticiens de la santé publique - SNPSP)

Les mobilisations se multiplient à travers le monde

Des milliers de personnes dans le monde, notamment en Europe, sont descendues jeudi dans les rues pour dénoncer l'interception illégale de la quasi-totalité des navires composants la «Flotilla Global Sumud», par la marine de l'occupation sioniste, a rapporté hier l'APS. En Italie, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes. «A Rome, Florence, Milan, Naples, Gênes, Turin, Pise et Bologne. Des lignes de train ont été bloquées par des manifestants en colère, dénonçant «un acte de piraterie» suite à l'interception de la flottille pour Ghaza», ajoute la même source.

Des rassemblements ont eu lieu également en France, où « de nombreux rassemblements sont annoncés à travers le pays, notamment à Paris », en Grèce, où « des milliers de personnes sont sorties crier leur colère et exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord des bateaux interceptés par la marine sioniste », de même « à Berlin, Bruxelles, Stockholm et à travers la Turquie », précise encore l'APS.

Par ailleurs, jeudi, un rassemblement symbolique a eu lieu à Alger, place Émir Abdelkader, en soutien aux Palestiniens de Ghaza et aux participants de la Flottille de la Liberté. En Libye, des dizaines de personnes ont manifesté à Tripoli, la capitale libyenne, pour condamner l'attaque de l'armée israélienne contre les navires de la flottille. En Tunisie, des centaines d'étudiants ont manifesté également leur soutien à la Flottille de la Solidarité mondiale et en rejet de l'attaque de l'armée israélienne contre ses navires.

Réactions internationales

L'interception par l'entité sioniste de la flottille humanitaire «Global Sumud» a suscité une large vague d'indignations de la part de plusieurs pays et d'organisations internationales, appelant à la libération immédiate de ses passagers et à permettre l'acheminement sans entraves des aides qu'elle transporte à la population de Ghaza. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a ainsi appelé l'entité sioniste «à respecter les lois internationales en vigueur en termes de gestion des eaux internationales et à traiter dignement les militants se trouvant à son bord», rapporte l'APS. La Chine a appelé à assurer l'accès sûr et rapide de l'aide humanitaire à la bande de Ghaza assiégée, conformément aux résolutions des Nations unies en la matière. En Tunisie, le président Kaïs Saïed a précisé que son pays «reste ferme et fidèle à ses positions de principe», concernant les crimes de génocide commis par l'entité sioniste à l'encontre du peuple palestinien. De son côté, la Belgique a qualifié l'attitude de l'entité sioniste d'»ingérence qui suscite de graves inquiétudes», affirmant avoir convoqué l'ambassadeur de l'entité sioniste à Bruxelles pour s'expliquer sur le sujet.

La Turquie a condamné le comportement de l'entité sioniste, a indiqué suivre de près la situation de ses citoyens présents à bord des navires de la flottille, affirmant entreprendre les démarches nécessaires pour assurer leur sécurité et leur libération.

Le Pakistan et l'Iran ont également fermement condamné l'attaque de l'occupant sioniste contre des militants pacifistes venus apporter de l'aide humanitaire à Ghaza, la qualifiant de violation flagrante du droit international et des principes humanitaires.