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Agression contre le Qatar: L'Algérie appelle à «briser le cycle de l'impunité» d'Israël

par Mohamed Mehdi

Vendredi 706e jour de l'agression sioniste contre la population civile de Ghaza et 6e mois (194 jours) du siège total de l'enclave, l'armée génocidaire d'Israël poursuit ses massacres contre les femmes, les enfants, et les personnes à la recherche d'aides alimentaires.

Le rapport statistique publié, jeudi, par le ministère de la Santé, fait état de 428 victimes lors des précédentes 24h (mercredi), dont 72 martyrs et 356 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, portant à 64.718 martyrs et 163.859 blessés, le nombre total de victimes Palestiniennes depuis le 7 octobre 2023.

Le bilan des victimes depuis la reprise des bombardements, le 18 mars 2025, passe à 12.170 martyrs et 51.818 blessés, ajoute le document.

En outre, durant la même période, les tirs de l'armée d'occupation et des agents de la fondation américaine «GHF» ont fait 9 martyrs et 87 blessés devant les «centres d'aide» israélo-américains, portant le nombre total des victimes, parmi les demandeurs d'aide alimentaire, à 2.465 martyrs et 17.948 blessés. Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé le décès de 7 personnes affamées, dont un enfant, portant le nombre total de victimes de la famine et de la malnutrition, imposée par Israël avec le soutien des Etats-Unis, à 411 martyrs, dont 142 enfants. Les bombardements de vendredi sur plusieurs régions de Ghaza ont fait, depuis l'aube jusqu'à 14h (localement), pas moins de 50 martyrs, dont 37 dans les attaques incessantes sur la ville de Ghaza et le nord de l'enclave.

Al-Mawasi : Des centaines de milliers de personnes quasiment sans eau

Un responsable du Haut-Commissariat des Nations Unies pour l'enfance (HCR) présent dans la zone dite «humanitaire » d'al-Mawasi, au sud de Ghaza, a déclaré à Al Jazeera English (AJE) qu'il fallait «faire beaucoup plus» pour soutenir les milliers de familles déplacées qui ont trouvé refuge dans des «circonstances aussi difficiles ».

En moins d'un mois, plus de 70.000 personnes ont effectué le pénible voyage du nord au sud de Gaza suite à la décision israélienne d'évacuer de force les Palestiniens des «zones de combat», affirme Tess Ingram, porte-parole de l'UNICEF. «Cette zone (al-Mawasi, ndlr) est déjà incroyablement surpeuplée, avec des centaines de milliers de personnes qui manquent de services et de fournitures pour répondre à leurs besoins, sans parler de l'afflux de personnes venant du nord», a ajoute Ingram. «Une canalisation d'eau longe le côté ouest du camp, mais l'accès limité à l'est – où de nouvelles familles arrivent – oblige les femmes à marcher des heures pour remplir un seul jerrycan d'eau qui doit durer toute la semaine», explique encore la responsable citée par AJE.

De son côté, le correspondant d'AJE à al-Mawasi, Tareq Abu Azzoum, décrit une «situation désespérée» pour la population, dans un reportage sur un camp de tentes de fortune d'environ «9 km² où s'entassent des dizaines de milliers de personnes».

«L'intensification des raids aériens et des opérations terrestres de l'armée israélienne dans la ville de Ghaza pousse, de plus en plus de familles à fuir vers le sud de l'enclave, en particulier al-Mawasi où il n'y a pas de centres officiels de distribution d'aide, de toilettes, ni même de canalisations d'eau», rapporte Abu Azzoum.

«Des files de jeunes femmes, d'enfants et d'hommes font la queue devant la soupe populaire locale pour recevoir de la soupe ou des lentilles pour survivre. C'est une situation désespérée», dit-il encore, expliquant que les familles déplacées de force par «les ordres d'évacuation répétés et les bombardements massifs d'Israël», sont obligées de «rebrousser chemin, faute de place».

Freiner l'escalade irresponsable de l'entité sioniste

L'Algérie a appelé, jeudi à New York, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, l'ambassadeur Amar Bendjama, la Communauté internationale à freiner l'escalade irresponsable de l'entité sioniste, considérant que la récente agression sioniste contre Doha, prouve que l'occupation ne cherche pas la paix mais s'emploie à perpétuer la guerre.

Pour M. Bendjama l'attaque contre Doha «dépasse la simple violation de la souveraineté d'un Etat membre de l'ONU pour constituer une offense à la diplomatie», ajoutant que «l'agression a visé un médiateur reconnu, œuvrant sans relâche pour mettre fin à l'effusion de sang à Ghaza, ce qui prouve de manière irréfutable qu'Israël ne cherche ni à parvenir à la paix, ni à libérer les otages, ni à mettre un terme aux hostilités, mais bien à perpétuer la guerre».

Il a rappelé que l'Algérie condamne vigoureusement «l'agression sioniste lâche», exprimant «sa pleine solidarité avec l'Etat du Qatar frère et son peuple». L'entité sioniste «agit comme si elle était au-dessus des lois, comme si le droit n'existait pas, comme si les frontières n'avaient pas de sens et comme si la souveraineté était une notion dont on pouvait se passer, tout en considérant la Charte des Nations unies comme un texte fragile. Pendant ce temps, des milliers de vies innocentes sont fauchées à Ghaza», poursuit

le diplomate algérien dans son intervention lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient, consacrée à la récente agression sioniste contre le Qatar.

L'Algérie considère que «pensant pouvoir agir en toute impunité», l'entité sioniste «pousse la région et le monde entier vers l'abîme», en commettant des «actes insensés et l'expression d'une folie d'un gouvernement extrémiste», avertissant que «le silence de la Communauté internationale et celui de ce Conseil (qui) est incapable d'agir, d'identifier l'agresseur, nourrissent le chaos».

Bendjama a appelé à une «action réelle et des mesures visant à soumettre Israël à la reddition de comptes pour briser le cycle de l'impunité», insistant sur «l'urgence pour le Conseil de sécurité d'utiliser tous les instruments à sa disposition, y compris les sanctions, avant qu'il ne soit trop tard».