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Condamnations unanimes des bombardements sionistes sur Doha

par Mohamed Mehdi

Mercredi 704e jour de l'agression sioniste contre la population civile de Ghaza et 6e mois (192 jours) du siège total de l'enclave, l'armée génocidaire d'Israël poursuit ses massacres contre les femmes, les enfants, et les personnes à la recherche d'aide alimentaire. Le rapport statistique publié, hier, par le ministère de la Santé, fait état de 225 victimes lors des précédentes 24h (mardi), dont 41 martyrs et 184 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, portant à 64.656 martyrs et 163.503 blessés, le nombre total de victimes palestiniennes depuis le 7 octobre 2023. Le bilan des victimes depuis la reprise des bombardements, le 18 mars 2025, passe à 12.098 martyrs et 51.462 blessés, ajoute le document.

En outre, durant la même période, les tirs de l'armée d'occupation et des agents de la fondation américaine «GHF» ont fait 12 martyrs et 30 blessés devant les «centres d'aide» israélo-américains, portant le nombre total des victimes parmi les demandeurs d'aide alimentaire à 2.456 martyrs et 17.861 blessés. Par ailleurs, le ministère de la Santé a annoncé le décès de 5 personnes affamées, dont un enfant, portant le nombre total de victimes de la famine et de la malnutrition, imposée par Israël avec le soutien des Etats-Unis, à 404 martyrs, dont 141 enfants. Les bombardements d'hier sur plusieurs régions de Ghaza ont fait, depuis l'aube jusqu'à la mi-journée, pas moins de 34 martyrs, dont 26 dans les attaques incessantes depuis deux semaines sur la ville de Ghaza.

MSF : sans fournitures médicales, les médecins ont du mal à soigner les patients

La situation des hôpitaux dans le nord de l'enclave est horrible, a déclaré, lundi depuis Ghaza, Marco Sandrone, coordinateur des urgences dans la région pour Médecins Sans Frontières (MSF) à Al Jazeera. M. Sandrone a affirmé qu'il n'y a aucun endroit sûr dans l'enclave, ajoutant que le personnel de MSF a soigné près de 2.500 patients au cours des deux dernières semaines, dont 200 enfants de moins de cinq ans, notant que les médecins ne disposaient pas de suffisamment de fournitures médicales ni de capacités pour traiter davantage de patients. Décrivant la situation dans les hôpitaux de Ghaza, il fait état de «scènes horribles aux urgences». «Cela ressemble à un marché où les familles transportent des corps dans les quelques sacs disponibles, et chaque jour, nous soignons des blessures par balle, des brûlures et des fractures causées par les bombardements ». « Une nouvelle nuit de bombardements intensifs a eu lieu (dans la nuit de dimanche à lundi, ndlr), avec des frappes continues sur la ville de Ghaza, avec des avions, des drones et des hélicoptères survolant la ville et visant des immeubles résidentiels », a-t-il rapporté. M. Sandrone a également souligné que de très nombreuses familles et patients ne sont pas en mesure de se conformer aux ordres d'évacuation forcée émis par l'armée israélienne pour les obliger à quitter le nord et la ville de Ghaza.

Bombardement israélien de Doha : les réactions

Les réactions internationales relatives aux bombardements israéliens de mardi à Doha (Qatar) ont été unanimes à dénoncer un comportement «extrêmement dangereux» et une «violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies».

Les premiers à réagir, l'ensemble des pays arabo-musulmans ont fermement condamné l'attaque qui a visé la capitale du Qatar. Parmi les premiers à réagir également, d'abord le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, ensuite son porte-parole, ont condamné «l'atteinte à la souveraineté de l'État du Qatar», et estimant que ce comportement «n'est pas un signe positif» car l'attaque contre le «territoire d'un pays médiateur remet en question la possibilité de réaliser des progrès». «La situation est très instable et nous craignons une nouvelle escalade», a affirme le porte-parole du SG de l'ONU, rappelant que : «Nous voulons un cessez-le-feu à Ghaza et nous ne voulons pas détruire l'espoir d'y parvenir».

Dès mardi, la représentante du Qatar auprès des Nations Unies a adressé une lettre au Conseil de sécurité affirmant que «l'agression israélienne constitue une menace grave pour la sécurité et l'intégrité physique des citoyens et des résidents» et qu'elle constitue «un incident grave qui nécessite une attention immédiate». «L'agression israélienne menace la sécurité de la région et nous n'accepterons aucune action visant notre sécurité et notre souveraineté», a-t-elle ajouté.

La quasi-totalité des pays européens ont également dénoncé l'attaque israélienne contre Doha. La Chine, via son délégué aux Nations Unies, a estimé que le bombardement «est extrêmement dangereux et prouve qu'il n'y a pas de limites à la violation des règles par les Israéliens». Alors que le ministère des Affaires étrangères de la Russie a qualifié l'attaque israélienne de «violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies». L'Union africaine a également dénoncé l'agression israélienne contre le Qatar.

Les versions américaines se suivent et ne se ressemblent pas

L'attitude américaine concernant l'attaque israélienne contre Doha reste ambigüe. Mardi soir, la porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que «le président Trump a demandé à Witkoff (son envoyé spécial, ndlr) d'informer Doha de l'imminence d'une attaque israélienne». Laissant clairement entendre que le Qatar était informé avant l'attaque. La réaction du Qatar ne s'est pas fait attendre. Le soir même, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a nié que son pays ait été informé à l'avance de l'attaque israélienne. «Les déclarations circulant concernant la notification préalable de l'attaque par le Qatar sont fausses. L'appel d'un responsable américain a eu lieu au son des explosions», a-t-il déclaré lors d'un point de presse organisé tard dans la soirée de mardi. Plus tard, Trump déclare que «l'attaque contre le Qatar est une décision prise par Netanyahu, pas par moi», avant de préciser : «J'ai demandé à Witkow d'informer la partie qatarienne de l'attaque israélienne, mais l'avertissement est malheureusement arrivé trop tard». Par ailleurs, interrogée sur les menaces proférées par Trump contre le Hamas avant l'attaque, la porte-parole nie tout lien avec le bombardement de Doha. «Trump n'avait pas l'intention de bombarder les dirigeants du Hamas à Doha dans son message, où il a lancé un dernier avertissement au mouvement», a-t-elle expliqué, rapporte Al Jazeera.