Mardi après-midi, l'aviation israélienne a bombardé des résidences de plusieurs membres dirigeants du Mouvement de la résistance islamique palestinien (Hamas) à Doha, capitale qatarie, a annoncé, hier, le ministère des Affaires étrangère du pays.

L'attaque a eu lieu au moment où les dirigeants du Hamas étaient réunis pour évaluer et discuter la «nouvelle proposition» de l'administration Trump pour la conclusion d'un cessez-le-feu à Ghaza, trois semaines après avoir accepté officiellement une précédente proposition américaine à laquelle les Israéliens n'ont pas répondu. Une demi-heure après l'attaque, qui a eu lieu vers 16h (localement), une source au Hamas a déclaré à la chaine libanaise Al Mayadeen, ensuite à Al Jazeera, que les dirigeants du Mouvement qui ont été ciblés dans l'attaque israélienne «sont sains et saufs». «L'État du Qatar condamne avec la plus grande fermeté l'attaque lâche perpétrée par Israël contre des résidences où vivent plusieurs membres du bureau politique du mouvement Hamas dans la capitale qatarie, Doha. Cette agression criminelle constitue une violation flagrante de toutes les lois et normes internationales, ainsi qu'une menace grave pour la sécurité et l'intégrité physique des Qatariens et des résidents du Qatar», a déclaré, hier, le Conseiller du Premier ministre et porte-parole officiel du ministère des Affaires étrangères, Majed Al Ansari. «Tout en condamnant fermement cette attaque, l'État du Qatar affirme qu'il ne tolérera pas ce comportement israélien imprudent et cette atteinte continue à la sécurité de la région, ni aucune action visant sa sécurité et sa souveraineté. Une enquête est en cours au plus haut niveau et de plus amples détails seront communiqués dès qu'ils seront disponibles», rapporte l'Agence d'information qatarie.

De son côté, le ministère de l'Intérieur du Qatar a également publié un communiqué sur la plateforme X précisant que «les bruits entendus à Doha sont dus à une frappe contre l'un des quartiers résidentiels du Hamas», confirmant que «la situation est sécurisée», et invitant «tout le monde à s'informer auprès des sources officielles» pour éviter les rumeurs.

La complicité américaine ne fait aucun doute

L'implication de l'administration du président Donald Trump dans l'attaque contre les dirigeants du Hamas à Doha, la capitale du Qatar, le principal pays médiateur depuis le début de l'agression contre Ghaza, ne fait aucun doute

Le bombardement des résidences des dirigeants du Hamas à Doha est intervenu alors que ces derniers étaient en réunion pour discuter des «nouvelles idées» suite à l'ultimatum de Trump.

La coordination entre les Etats-Unis et Israël ne laisse pas de place au doute. La méthode rappelle celle utilisée dans le bombardement de l'Iran, en juin dernier, sous les auspices de l'administration Trump, et avant cela l'attaque meurtrière contre le premier cercle des dirigeants du Hezbollah libanais le 24 septembre 2024 dans la banlieue de Beyrouth, sous l'égide de l'administration Biden.

Les Etats-Unis font des offres de «négociations» tout en donnant le feu vert à Israël de cibler les dirigeants du Hezbollah, de l'Iran et, récemment, du Hamas.

Comme le rapporte le site d'information américain Axios, «le Premier ministre qatari a rencontré lundi les dirigeants du Hamas à Doha et les a exhortés à accepter la nouvelle proposition américaine». La même source ajoute que «la frappe a eu lieu alors que les dirigeants du Hamas se réunissaient pour discuter de la proposition de l'administration Trump».

Plus tard, Axios a confirmé, citant un «responsable américain» que «l'administration Trump a été informée directement avant l'attaque israélienne» contre les dirigeants du Hamas au Qatar.

Avant Axios, la plateforme «KAN», réputée proche du criminel de guerre Netanyahu, avait également confirmé cette version, à savoir que les Etats-Unis étaient informés de l'attaque, ce qui suggère clairement que Trump a donné son accord.

Après l'annonce, par le Hamas, de l'échec de l'attaque ciblant les dirigeants du Mouvement, la version israélienne change, laissant entendre, cette fois, que les Etats-Unis n'y sont pour rien dans l'opération.

Le Bureau de Netanyahu annonce que : «L'opération contre les hauts dirigeants du Hamas est totalement indépendante et a été initiée et exécutée par Israël qui en porte l'entière responsabilité».