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Selon le directeur général de l'OMS: Affamer Ghaza «n'apportera pas la sécurité à Israël»

par Mohamed Mehdi

Vendredi 700e jour de l'agression sioniste contre la population civile de Ghaza et 6 mois (188 jours) de siège total de l'enclave, l'armée génocidaire d'Israël poursuit ses massacres contre les femmes, les enfants, et les personnes à la recherche d'aides alimentaires.

Le rapport statistique publié, hier, par le ministère de la Santé, fait état de 491 victimes lors des précédentes 24h (jeudi), dont 69 martyrs et 422 blessés transférés vers les hôpitaux de Ghaza, portant à 64.300 martyrs et 162.005 blessés, le nombre total de victimes palestiniennes depuis le 7 octobre 2023. Le bilan des victimes depuis la reprise des bombardements, le 18 mars 2025, passe 11.768 martyrs et 49.964 blessés.

En outre, l'armée d'occupation et les agents de la fondation américaine «GHF» ont tué 6 Palestiniens et blessé 91 autres dans les « centres d'aide » israélo-américains, durant les précédentes 24 heures, portant le nombre total des victimes parmi les demandeurs d'aide alimentaire à 2.362 martyrs et 17.434 blessés.

Par ailleurs, le ministère a fait état du décès de 3 personnes, portant le nombre total de victimes de la famine et de la malnutrition, imposée par Israël avec le soutien des Etats-Unis, à 376 martyrs, dont 134 enfants.

Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés a mis en garde, hier, contre l'aggravation de la catastrophe dans l'enclave en raison des déplacements forcés des habitants du nord et de la ville de Ghaza vers le sud de la bande déjà à forte densité de population.

De son côté, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré qu'affamer Ghaza «n'apportera pas la sécurité à Israël et ne contribuera pas à la libération des prisonniers». «Nous appelons Israël à mettre fin à la guerre à Ghaza et à permettre aux personnes nécessitant des soins médicaux de se rendre en Cisjordanie et à Jérusalem-Est». L'armée d'occupation sioniste continue ses crimes à Ghaza. Hier, l'aviation militaire à bombardé deux immeubles dans la ville de Ghaza les réduisant en poussière, donnant aux occupants et aux habitants des alentours à peine 15 minutes pour évacuer.

«Peu de temps après l'ordre d'évacuation forcée de la tour Mushtaha, de 12 étages, l'immeuble a été rasé par des avions de chasse israéliens. D'énormes panaches de fumée noire s'échappent actuellement de la zone. Des témoins sur place rapportent que le sol tremblait sous leurs pieds lorsque la tour a été prise pour cible», a déclaré Tareq Abu Azzoum, correspondant d'Al Jazeera English (AJE) dans le centre de l'enclave.

Le journaliste précise que «la tour a été touchée par plusieurs missiles, entraînant sa destruction complète», précisant que «la bâtiment est situé dans l'un des quartiers les plus densément peuplés, où les habitants ont fui les bombardements ailleurs dans la ville».

Quelques heures plus tard, le correspondant d'Al Jazeera Arabic a rapporté de son côté que des «raids israéliens ont visé un autre immeuble résidentiel dans le quartier d'Ansar, à l'ouest de la ville de Ghaza, faisant plusieurs blessés parmi les civils».

Des ONG palestiniennes dénoncent les sanctions américaines visant à les réduire au silence

Les ONG palestiniennes Al-Haq, le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) et Al-Mezan ont dénoncé, vendredi, les sanctions américaines visant à les réduire au silence et en appellent à la communauté internationale pour qu'elle impose des sanctions contre Israël.

Au moment où le génocide israélien contre Ghaza boucle son 23 mois, avec un macabre bilan de plus de 220.000 victimes en majorité des civiles, le département d'Etat américain a annoncé, jeudi, avoir imposé des sanctions contre trois des principales organisations de défense des droits humains en Palestine, pour avoir «directement participé aux efforts de la Cour pénale internationale (CPI) visant à enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d'Israël», lit-on dans le communiqué de presse laconique du secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio.

Dans une déclaration commune, les trois ONG qualifient cette décision d'«acte internationalement illicite» et estiment que Washington «a choisi de sauvegarder et de consolider le régime d'apartheid colonial sioniste d'Israël et son occupation illégale». «Cette tentative de museler les voix palestiniennes est la dernière en date d'une campagne acharnée menée depuis des décennies par Israël et ses alliés pour anéantir le peuple palestinien et nier systématiquement son droit collectif à l'autodétermination et au retour, sous couvert d'impunité internationale», ajoutent les trois ONG. Elles rappellent que «Israël a bombardé et détruit leurs bureaux à Ghaza, tuant leurs collègues et leurs familles, et que les journalistes documentant les destructions sont systématiquement pris pour cible».

Les organisations palestiniennes lancent un appel à des actions de la part de la communauté internationale, aux Nations Unies et aux défenseurs des droits humains. Outre de «condamner fermement les sanctions américaines et exercer une pression pour leur levée immédiate», les ONG appellent à «prendre des mesures concrètes pour assurer la protection de leur personnel et de leurs opérations en Ghaza et en Cisjordanie», à «invoquer le Règlement Blocage de l'UE pour protéger les organisations palestiniennes, les experts de l'ONU et la CPI de l'extraterritorialité du droit américain», ainsi qu'à «imposer des sanctions diplomatiques et économiques à Israël, ainsi qu'un embargo total sur les armes, pour mettre fin au génocide contre le peuple palestinien».

S'adressant à leurs «partenaires, mouvements sociaux et groupes de solidarité du monde entier», la déclaration des trois ONG palestiniennes appelle à davantage de mobilisation pour «amplifier la voix du peuple palestinien». «Soyez à nos côtés : organisez-vous, protestez et utilisez tous les moyens disponibles pour mettre fin au génocide du peuple palestinien et demander des comptes à Israël», lit-on dans la déclaration.