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Oran :
Projet à multiple enjeux: Dernières retouches pour l'étude de la 2ème tranche du 5ème périph
par Houari Saaïdia ![]() Confiée à l'Organisme
national de contrôle technique des travaux publics (CTTP), l'étude de la 2ème
tranche du 5ème boulevard périphérique s'appuie sur la conception d'un tracé
autoroutier de 14 km entre El Kerma et Misserghine,
et ce pour boucler la boucle et relier ainsi les deux extrémités du Grand Oran.
L'étude, en voie de finalisation avec la procédure des avis qui est en cours, n'aura pas été pas une chose aisée, dans la mesure où il est question d'un passage obligé du tracé de 14 km de très près de la Grande Sebkha d'Oran et du périmètre de sécurité de l'Aéroport international Ahmed Ben Bella. Aux dernières nouvelles, une réunion a été tenue il y a quelques semaines entre les responsables du projet et les représentants de l'entreprise gestionnaire de l'Aéroport international Ahmed Ben Bella, au terme de laquelle « un accord sous réserves » a été donné pour faire passer le tracé de l'autoroute à proximité du périmètre de sécurité de l'aéroport. La nécessité de mettre en place cette rocade Sud-Ouest va bien au-delà du simple besoin de transport-mobilité entre les deux sous-régions et présente un enjeu plus global : l'équilibre territorial. L'analyse des disparités de développement territorial de la wilaya d'Oran met en évidence, en effet, notamment un déséquilibre criard entre les deux régions Nord-Est et Sud-Ouest, en défaveur de cette dernière. Cela ressort d'un diagnostic des inégalités territoriales sociales et économiques des communes Nord-Est et Sud-Ouest. Couvrant une superficie de 2.121 km² et bordée au nord par la mer Méditerranée, qui lui a imposé une certaine monopolisation (ou centralité) territoriale, la wilaya d'Oran occupe certes une position stratégique et se discrimine nettement des autres wilayas de la région, au plan paysager, potentialités et ressources, mais souffre clairement d'un certain déséquilibre territorial, d'ordre socioéconomique au premier chef. Ce déséquilibre s'accentue et s'intensifie à l'échelle réduite du Groupement d'Oran (Oran-Bir El Djir-Es-Sénia). TRIPLE OBJECTIF Pourquoi la wilaya gagnera bien plus qu'en termes d'infrastructure routière en parvenant à lever le gel sur la 2ème section du 5ème périphérique, boucle la plus excentrique qui ceinture le Grand-Oran ? Parce que la mise en place de cette Rocade Est-Ouest va bien au-delà du simple besoin de transport-mobilité entre ces deux régions du territoire de la métropole et présente un enjeu supérieur et stratégique : l'équilibre territorial. Dès sa première prise de contact avec la presse locale, fin 2024, Samir Chibani confiait qu'il nourrissait l'espoir de transformer en réalité une image qu'il avait virtuellement construite bien avant qu'il ne fût wali d'Oran. Celle d'une autoroute Sud-Ouest qu'il s'imaginait emprunter à chaque visite d'Oran. Une boucle qui fasse fonction de trait d'union entre ces deux points cardinaux et par là-même un facteur de développement de tout l'espace intermédiaire. A vrai dire, la 2ème tranche du projet du 5ème boulevard périphérique qui devra parachever l'édifice de cette boucle autoroutière, à partir d'El Kerma (banlieue Sud d'Oran) et jusqu'à Misserghine (banlieue Ouest d'Oran), répond au besoin -dans une large mesure- par rapport à l'idée qui a germé dans la tête de ce responsable bien antérieurement à son accès à la chefferie de la wilaya d'Oran. LIAISON, DÉVELOPPEMENT ET ÉQUILIBRE TERRITORIAL Car, à y regarder de plus près, ce tronçon complétant et ficelant la 2ème rocade sur une distance de 14 km entre le Sud (précisément à l'intersection RN4/Autoroute Est-Ouest à hauteur du marché de gros de fruits et légumes) et l'Ouest (précisément à la sortie de Misseghine par la RN2 menant vers Oran via El Hassi) n'est-il pas une solution à la double équation : voie express Sud-Ouest et moyen d'équilibrage territorial Nord-Sud pour le Grand Oran ? C'en est une visiblement, et même à tout point de vue. Là, il n'est pas question d'aborder le sujet de ce maillon infrastructurel manquant sous l'angle -assez subjectif au demeurant- d'une idée personnelle d'un haut responsable, mais juste de mettre le curseur devant le nouveau débat de fond qui accompagne désormais ce thème et qui est même susceptible d'en créer un contexte plus favorable en ce sens que le dossier gagnerait en pertinence et en évolution dès lors qu'il est pris en main par un gouverneur de la ville qui en fera un challenge personnel. En réponse à une question de savoir s'il y avait une idée particulière qui effleurait son esprit et lui tenait à cœur en simple visiteur d'Oran et qui s'est muée en une sorte de challenge personnel pour lui aujourd'hui qu'il est wali de cette ville, Samir Chibani avait répliqué : « Oui, il y'en a une : la réalisation d'une autoroute Sud-Ouest. Quand je venais souvent à Oran, je ne pouvais me libérer d'une pensée récursive et presque obsessionnelle, en l'occurrence que je devais toujours passer bon gré mal gré par le Nord pour me rendre en chef-lieu. Je m'imaginais emprunter un trajet virtuel via le côté Sud pour rejoindre la ville côté Ouest, non sans me poser la question de savoir pourquoi n'a-t-on pas songé à un tel itinéraire apparemment si évident. Et maintenant que je suis wali d'Oran, j'y songe très sérieusement. Voyez-vous, une autoroute qui passe par l'arrière-pays de la ville côtière pour nous emmener à l'autre bout via un chemin excentré et peu fréquenté loin de la circulation étouffante et accablante de la ville côté mer. Une nouvelle rocade de 15 à 20 kilomètres qui ouvrira sur son passage des perspectives pour toute une région en retrait, apportera une nouvelle dynamique et intégrera des espaces jusque-là marginalisés », avait expliqué M. Chibani. GEL FORT PÉNALISANT Inachevée et non bouclée en raison du gel de sa deuxième partie, la 2ème rocade Sud ou ce qui est plus connu sous le nom du 5ème boulevard périphérique, a été l'un des dossiers plaidés avec vigueur par la wilaya devant le ministre des TP et des Infrastructures de base lors de sa visite à Oran en août 2024, à l'occasion de la rituelle cérémonie du couper du ruban de la pénétrante portuaire. Ayant déjà eu l'accord de principe du Premier ministère pour le dégel de la 2ème tranche de cette 5ème couronne, la wilaya sous l'ex-wali Saïd Sayoud avait saisi la balle au rebond en sollicitant l'appui et le soutien du ministre du secteur afin de faire aboutir la démarche. Réceptif à l'appel, Lakhdar Rakhroukh a promis de faire de son mieux à cet effet, non sans insinuer que la question ne dépendait pas de lui seul. |
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