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L'Algérie présente à Vienne: Le recouvrement des biens mal acquis à l'épreuve du manque de coopération

par A. Z.

Malgré les difficultés et les exigences du recouvrement des biens mal acquis, l'ONU continue inlassablement à baliser la voie d'une coopération internationale efficace pour mettre dans le sac ce serpent qui se nourrit de la corruption.

Dans cet esprit, l'Algérie, représentée par la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC), prend part, depuis lundi à Vienne (Autriche), à plusieurs réunions onusiennes sur la lutte contre la corruption et le recouvrement des avoirs, indique un communiqué de la même instance.

«La Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption prend part, du 1er au 5 septembre en cours, aux travaux de la reprise de la 16e session du Groupe d'examen de l'application de la Convention des Nations unies contre la corruption, de la 19e session du Groupe de travail intergouvernemental à composition non limitée sur le recouvrement d'avoir et de la 14e Réunion intergouvernementale d'experts à composition non limitée pour le renforcement de la coopération internationale, qui se tiennent à l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime à Vienne (Autriche)», précise la même source. Outre les représentants de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, la délégation algérienne comprend des représentants du ministère de la Justice et du Commandement de la Gendarmerie nationale.

Lors de ces travaux, les Etats parties poursuivront «les discussions concernant la prochaine étape du Mécanisme d'examen de l'application de la Convention des Nations unies contre la corruption», selon le communiqué.

Rappelons que l'Algérie, en tant que pays adhérant à la convention onusienne contre la corruption, qui fait du recouvrement des avoirs un principe fondamental, est engagée ces dernières années dans des actions visant le recouvrement des biens mal acquis, détournés à l'étranger par d'ex-hauts responsables et placés dans des banques ou investis dans des sociétés et autres placements immobiliers.

Dans ce sillage, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a fait état, fin 2023, dans un discours à la Nation prononcé lors de la session extraordinaire des deux chambres du Parlement, de la récupération de plus de 30 milliards de dollars de fonds détournés entre sommes d'argent, biens immobiliers et unités industrielles. Non sans préciser que «le travail se poursuit pour récupérer les fonds détournés vers l'étranger», soulignant que «nombre de pays européens ont affiché leur disposition à restituer les fonds détournés au peuple».

De son côté, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Lotfi Boudjemaa, a indiqué, le 20 juillet dernier, à l'occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption, que l'Algérie avait adressé 335 demandes d'entraide judiciaire internationale à 32 pays dans le cadre de ses efforts visant à tracer, geler et confisquer les revenus criminels. Ainsi que 53 demandes pour la récupération d'avoirs auprès de 11 pays, dont un pays africain. Révélant dans ce contexte que «les réponses des autorités judiciaires sollicitées varient d'un pays à l'autre». Une lourdeur de certains pays à répondre aux sollicitations des victimes de ces pratiques mafieuses qui ne trouve pas d'explication concrète, d'autant que ces mêmes affichent toute leur disposition à lutter contre la corruption et le crime transnational.