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L'infertilité masculine en progression: Un enjeu sanitaire sous-estimé

par J.Boukraa

Le problème de l'infertilité chez les hommes connaît une progression, notamment dans la wilaya d'Oran, où les spécialistes estiment que 10 à 15% de la population masculine souffre actuellement de troubles liés à la fertilité. Ce constat a été mis en lumière lors d'une journée de sensibilisation organisée à l'occasion de la Journée mondiale de la population, célébrée chaque 11 juillet, sous le thème : «Permettre aux jeunes de fonder la famille qu'ils souhaitent dans une Algérie prospère et pleine d'espoir». Le Dr Mikhatri Ali, spécialiste en andrologie et en procréation médicalement assistée à l'EHU 1er Novembre, a affirmé que l'infertilité masculine est en nette augmentation, en grande partie à cause de facteurs évitables. Il a souligné l'importance du dépistage précoce et de la prévention, appelant les jeunes à adopter des comportements sains afin de préserver leur fertilité. Le traitement, selon lui, repose d'abord sur l'élimination des causes nocives, puis sur une prise en charge thérapeutique appropriée. En cas d'échec des traitements classiques, les couples peuvent recourir aux techniques de procréation médicalement assistée (PMA) telles que l'insémination artificielle ou la fécondation in vitro (FIV).

Le Dr Mikhatri a également mis en avant l'expérience algérienne dans ce domaine, notamment à travers sa participation à plusieurs congrès scientifiques internationaux aux États-Unis, où il a présenté des études publiées dans des revues médicales spécialisées. En effet, dans le cadre de cette journée, l'EHU « 1er Novembre 1954 » a pris part à l'événement organisé à la place El Maghreb, au centre-ville d'Oran, à l'initiative de la Direction de la santé et de la population de la wilaya. L'hôpital a participé à travers un stand dédié à l'Unité de Procréation Médicalement Assistée (PMA), relevant du service de gynécologie-obstétrique, avec pour objectif de sensibiliser la population sur les questions de fertilité, d'infertilité et de santé reproductive.

La biologiste Wassila Mohand Arab, spécialiste de l'infertilité, a expliqué que l'unité PMA regroupe une équipe pluridisciplinaire qui diagnostique les problèmes de fertilité, prescrit les traitements adéquats et recourt à la FIV lorsque cela est nécessaire. Elle a insisté sur la nécessité de préserver la fertilité dès le plus jeune âge, en particulier chez les jeunes atteints de cancer ou de lésions médullaires, en les orientant vers les centres PMA pour la congélation du sperme avant traitements lourds, leur offrant ainsi la possibilité d'avoir des enfants après guérison. Elle a ajouté que l'objectif principal de la participation à cette campagne est de préserver la fertilité chez les jeunes dès un âge précoce, en les sensibilisant aux facteurs de risque susceptibles d'altérer la fertilité masculine. Parmi ces facteurs figurent le tabagisme, la consommation de drogues et d'alcool, l'obésité, la sédentarité prolongée, ainsi que certaines maladies chroniques. À cela s'ajoutent les infections sexuellement transmissibles, telles que le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et l'hépatite.

Elle a également souligné l'importance d'orienter les jeunes atteints de cancer, ou ceux souffrant de lésions de la moelle épinière, vers les centres d'aide médicale à la procréation (PMA), qui offrent des services de congélation du sperme avant le début des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, leur permettant ainsi d'envisager une future parentalité une fois le traitement terminé. Elle a également mentionné les recherches avancées menées au sein de l'unité, incluant des tests de pointe tels que le test de fragmentation de l'ADN, le test de condensation de la chromatine et le test d'oxydation, permettant une analyse approfondie des causes de l'infertilité.